SOURCE - Monde et Vie - 10 novembre 2012
C’est à Saint-Pierre de Rome que devait avoir lieu l’anniversaire du Motu proprio Summorum pontificum, libéralisant l’usage de la messe traditionnelle. Le 3 novembre dernier, 2000 personnes se bousculaient au pied de la chaire de Saint-Pierre. En action de grâce mais aussi pour marquer la volonté de tout un peuple.
C’est à Saint-Pierre de Rome que devait avoir lieu l’anniversaire du Motu proprio Summorum pontificum, libéralisant l’usage de la messe traditionnelle. Le 3 novembre dernier, 2000 personnes se bousculaient au pied de la chaire de Saint-Pierre. En action de grâce mais aussi pour marquer la volonté de tout un peuple.
«Qu’est-ce que c’est que cette armada? C’est pour
un film? » L’exclamation mi-intriguée, mi-amusée de ce Romain, devant
la procession qui quittait San Salvatore in Lauro, de l’autre côté du Tibre,
pour rejoindre la Basilique Saint-Pierre, marquait déjà, à sa façon, le
succès du grand pèlerinage monté pour le 5e anniversaire du Motu proprio
Summorum Pontificum, organisé par l’as sociation éponyme, et donc le
point culminant était la messe célébrée ce samedi 3 novembre, à l’autel
de la Confession de saint Pierre, par le cardinal Canizares. Combien de
pèlerins étions-nous exactement ? Le petit millier qui aura processionné dans
Rome sera devenu plus de deux mille, selon les vaticanistes italiens habitués
des cérémonies en la basilique vaticane… Des milliers de catholiques, venus
remercier le saint Père, et entrés par la grande porte de la basilique.
Venus de partout : de France, bien sûr, et d’Italie ; mais
aussi de Croatie, de Hongrie, d’Angleterre, d’Irlande, de Pologne, d’Allemagne,
des Pays-Bas, d’Espagne, du Portugal, des Etats-Unis, d’Argentine, du
Brésil, du Canada…
Une messe tridentine à Saint-Pierre – certes, ce n’était
pas la première, mais c’était la première fois qu’on y entrait ainsi en
grande procession – célébrée par le préfet de la Congrégation pour le
Culte divin, quel meilleur moyen de rendre à la messe traditionnelle son «
droit de cité », selon l’expression employée en 2003, Sainte-Marie
Majeure, par le cardinal Castrillon Hoyos?
Quel meilleur moyen aussi de faire comprendre que ce qu’on
appelle, depuis le Motu proprio de 2007, la forme extraordinaire ne doit pas se
cantonner à un usage extraordinaire. C’est ce qu’a clairement déclaré le
cardinal Canizares, en indiquant qu’il avait accepté de célébrer cette
messe pour « faire comprendre que l’usage du mis sel de 1962 est normal »
! Pas simplement « avant » donc, mais « aujourd’hui »,
ainsi que le signifia le cardinal au cours de son homélie, en remarquant la
part importante de jeunes, laïcs et clercs, présents à cette messe.
Une affirmation forte, à faire connaître, à faire entendre à nos curés, à nos évêques…
Près d’une centaine d’ecclésiastiques entouraient le
cardinal à cette occasion, à commencer par la quasi-totalité de la Commission
Ecclesia Dei, dont son vice-président Mgr Di Noia, et son prédécesseur Mgr
Perl, son secrétaire, Mgr Pozzo, promu le jour même archevêque Aumônier du
saint Père, les supérieurs de l’ICRSP, Mgr Wach, de l’IBP, abbé Laguérie,
et de l’Opus Mariæ, don Cantoni, mais aussi Mgr Nicola Bux, le Père Nuara,
Mgr Marco Agostini, cérémoniaire pontifical, etc. Sans oublier, parmi les
officiants, Mgr Juan Miguel Ferrer Grenesche, soussecrétaire du Culte divin,
don Almiro de Andrade, de la Fraternité Saint-Pierre et membre de la Commission
Ecclesia Dei, l’abbé William Barker (FSSP), le P. Reginald-Marie (Fraternité
Saint-Vincent-Ferrier), don Marco Cuneo (du diocèse d’Albenga-Imperia), don
Rinaldo Bombardelli (le prêtre qui a ramené la messe tridentine à Trente),
don Ettore Capra (du diocèse de Velletri-Segni)… Et parmi les laïcs, de
nombreuses associations attachées à la messe tridentine.
Il convient enfin de nommer l’abbé Barthe, aumônier du
pèlerinage, qui a grandement oeuvré pour sa réussite.
Dernier point : fut lu, au début de la cérémonie, un message
du pape, appelant à une sorte d’équilibre entre forme ordinaire et forme
extraordinaire.
L’intérêt de ce message portait notamment dans sa signature,
celle du cardinal Bertone, secrétaire d’Etat du pape, et numéro deux, à ce
titre, de la hiérarchie vaticane. Un signe politique, un signe manifeste, là
encore, du « droit de cité » de la liturgie extraordinaire, et qui
constitue, avec cette célébration officielle et normale, une nouvelle étape
dans la reconnaissance de la messe traditionnelle.
Olivier Figueras