Abbé Benoît Wailliez, fsspx - Pour qu'Il Règne - janvier 2012
« Tout bon arbre produit de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas du bon fruit, on le coupe et le jette au feu. Ainsi donc, c´est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Matthieu 7, 17-20).
« Tout bon arbre produit de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas du bon fruit, on le coupe et le jette au feu. Ainsi donc, c´est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez » (Matthieu 7, 17-20).
Les défenseurs du
Concile, en ce funeste 50ème anniversaire, se sont souvenus de ce
qu’a dit Notre-Seigneur et ont concocté une série des « 7 fruits de Vatican II »,
qui énumère ses apports, ses acquis : 1) l’Église, en tant que
mystère, 2) l’appel à la sainteté, 3) la Parole de Dieu, 4) la liturgie, comme
source et sommet, 5) l’Église missionnaire, 6) la dignité de la personne
humaine et enfin 7) la liberté religieuse.
L’Église,
en tant que mystère. C’est une manière de passer
sous silence et de dissoudre la constitution monarchique de l’Église, voulue
par le Christ lui-même.
L’appel
à la sainteté. Un concile était-il nécessaire pour
rappeler aux chrétiens leur vocation à la sainteté ? Au cours des siècles,
toutes les couches de la société, tous les états de vie ont donné une multitude
de saints à l’Église, et par le fait même, un témoignage magnifique pour le
reste des fidèles. Par contre, on était beaucoup plus exigeant pour les procès
de canonisation et l’héroïcité des vertus primait sur le don des miracles,
vrais ou supposés…
La Parole de Dieu. Avant le Concile, les fidèles recevaient l’explication de la
Sainte Écriture lors de la messe, à la vue des vitraux et à l’école, au cours
d’Histoire sainte. En quoi Vatican II a-t-il amélioré la situation ?
Les gens ne vont plus à l’église, il n’y a plus d’écoles catholiques et les
gens ne connaissent plus les enseignements bibliques. Des auteurs comme sainte
Thérèse de l’Enfant-Jésus ou Dom Marmion ont fort heureusement renoué un
contact direct entre spiritualité et passages scripturaires. Mais quel est le
rapport avec Vatican II ?
La liturgie, comme sommet et source. Avec la réforme liturgique, se réclamant
de Vatican II, une très grande partie des fidèles a déserté les églises et
leurs enfants et petits-enfants ne sont plus du tout pratiquants. La
vulgarisation de la messe l’a rendue tellement éloignée du sacré qu’elle est
devenue un sommet de niaiseries et une source d’ennui. Et c’est sans parler de
la perte de la foi.
L’Église missionnaire. L’Église était autrement plus consciente de son rôle missionnaire
avant les années 60. Que l’on pense, entre autres, à l’essor fantastique des territoires
de missions, sous le règne des souverains pontifes Pie IX, Pie XI et Pie XII.
La dignité de la personne humaine. C’est l’Église catholique qui a petit
à petit supprimé l’esclavage, si généralisé dans l’Antiquité. Et tout en
veillant au bien-être matériel des peuples (songez au remarquable travail des
jésuites auprès des Guaranis), l’Église mettait surtout en avant la dignité du
chrétien qui vit en vrai fils de Dieu. « Agnosce,
o Christiane, dignitatem tuam ! »
La liberté religieuse. Avant le Concile, l’Église prêchait le Christ-Roi et le faisait
régner sur la terre. La « liberté religieuse » de Vatican II a eu
pour fruits que les États chrétiens ne le sont plus, que les sectes
protestantes envahissent l’Amérique du sud et l’Afrique, et que les anciens États
catholiques passent lois sur lois contre la morale naturelle.
Voilà donc pour les « 7
fruits de Vatican II ». Tout juste bon pour une
série supplémentaire de cartes du jeu des 7 familles…
Le catholique
connaît lui aussi la parole du Christ et sait qu’elle est une « valeur
sûre ». Il fait donc le test de l’arbre et des fruits, et constate que les
fruits de Vatican II sont des fruits empoisonnés qui mettent la foi
gravement en péril.
Le rapporteur du Synode des évêques d’octobre dernier, le cardinal Donald Wuerl, a
tenu des propos fort lucides sur l’état actuel de la société chrétienne : « C’est
comme si un tsunami d´influence séculière s´était abattu sur l´ensemble du
paysage culturel, emportant avec lui des repères sociaux tels que le mariage,
la famille, le concept de bien commun et la distinction entre le bien et le mal ».
Mais poser un bon diagnostic en vue
d’un traitement adéquat suppose une juste analyse des causes du mal.
Les loups sont entrés dans la
bergerie. C’est maintenant admis. « C’est la faute à la sécularisation »,
dit-on à Rome, comme on dirait : « C’est la faute au loup ».
Mais qui a laissé la porte ouverte? Qui a ouvert l’Église à l’esprit du
monde?
Nous ne prétendons pas que tout ce qui
se fait dans l’Église, depuis Vatican II, est stérile ou mauvais. Nous y
voyons bien certains bons fruits: la dévotion (chapelet, confession,
adoration), par exemple, refait surface dans des communautés nouvelles ou chez
des jeunes prêtres. Mais en quoi cela vient-il des innovations conciliaires?
Il s’agit plutôt d’une redécouverte d’un trésor enfoui. Deo gratias !
Il ne s’agit pas pour nous de nous
réjouir de ce mal qui ronge l’Église depuis un demi-siècle. C’est notre Mère
qui est malade.
Mais nous voudrions faire cesser la
musique, sur le pont du Titanic.
Continuer
à porter aux nues cette malheureuse assemblée conciliaire, c’est prolonger la « désorientation
diabolique » de bien des âmes.