SOURCE - Credidimus Caritati - 23 janvier 2013
Le 15 septembre 2009, Dieu rappelait à lui l’âme de l’abbé Didier Bonneterre, l’un des plus ancien prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Rentré au séminaire dès le mois de septembre 1971, c’est à lui qu’on doit le fait que la liturgie ait été conservée dans la forme que le pape lui avait donnée en 1962. Il avait été professeur à Écône puis directeur des années de formation sacerdotales qui se déroulait alors à Albano. Pendant vingt-deux ans, il fut prieur à Nantes, l’une des maisons les plus florissantes de l’œuvre. L’abbé Boubée, son confrère, confiait, après sa disparition, ces quelques lignes : « Son caractère, apte à dédramatiser les situations, lui évitait de s’investir dans les petites querelles stériles que la crise de l’Église engendrait parfois entre séminaristes ». Quelques mois avant sa mort, il avait prononcé à l’occasion de la première messe d’un jeune prêtre de la Fraternité un vibrant hommage au fondateur, rappelant son indéfectible romanité, malgré les difficultés. Voici la deuxième partie de ce prêche prononcé le lendemain de la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum et dont nous transcrivons à la suite les dernières lignes:
Le 15 septembre 2009, Dieu rappelait à lui l’âme de l’abbé Didier Bonneterre, l’un des plus ancien prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Rentré au séminaire dès le mois de septembre 1971, c’est à lui qu’on doit le fait que la liturgie ait été conservée dans la forme que le pape lui avait donnée en 1962. Il avait été professeur à Écône puis directeur des années de formation sacerdotales qui se déroulait alors à Albano. Pendant vingt-deux ans, il fut prieur à Nantes, l’une des maisons les plus florissantes de l’œuvre. L’abbé Boubée, son confrère, confiait, après sa disparition, ces quelques lignes : « Son caractère, apte à dédramatiser les situations, lui évitait de s’investir dans les petites querelles stériles que la crise de l’Église engendrait parfois entre séminaristes ». Quelques mois avant sa mort, il avait prononcé à l’occasion de la première messe d’un jeune prêtre de la Fraternité un vibrant hommage au fondateur, rappelant son indéfectible romanité, malgré les difficultés. Voici la deuxième partie de ce prêche prononcé le lendemain de la publication du Motu Proprio Summorum Pontificum et dont nous transcrivons à la suite les dernières lignes:
Si la vidéo ne fonctionne pas, cliquez ici
« Si nous avons dû nous opposer pendant tant d’années aux autorités romaines, c’est pour l’amour du pape. Mgr Lefebvre le disait sans arrêt à temps et à contretemps. Jamais il ne s’est égaré dans les dédales de ceux qui imaginaient que le Souverain pontife avait perdu son autorité, qu’il n’y avait plus de pape. Jamais il ne l’a suivi aveuglément parce que la foi lui avait donné ce discernement dans le bon choix, des attitudes au bon moment. Et en ce grand jour, mes bien chers frères, en ce lendemain de ce qui est une première victoire mais qui est encore très loin d’être le rétablissement de l’Église dans sa splendeur, eh bien nous pouvons constater que l’œuvre de Mgr Lefebvre, la direction qu’il a donnée à sa Fraternité, la formation qu’il nous a donnée, que ses successeurs nous donnent, ont impressionné les autorités pontificales à un très haut niveau et peu à peu Rome a vu clair. Or ce drame de l’interdiction inique de la messe traditionnelle, rappelez vous cette période, où sur tous les tons de la gamme, on nous disait que cette messe était interdite, eh bien, vous lirez dans le Motu Proprio qu’elle devra être célébrée dans toutes les paroisses au moins sous la forme d’une messe tous les dimanches et les fêtes d’obligation. Eh bien, c’est parce que Mgr Lefebvre nous a donné l’exemple de la force, l’exemple du non à l’injustice que la messe a retrouvé ses droits. Mgr Fellay, vous avez pu le remarquer, tient beaucoup de Mgr Lefebvre. Il a la même direction. Il oriente la Fraternité de la même manière. Et on peut même dire qu’il a les mêmes intonations. Eh bien voilà ce qu’il nous faut être, cher M. l’abbé.
« Ce qu’il nous a laissé, enfin, dans sa direction du séminaire d’Écône, bien sûr, c’est l’amour de la doctrine après l’amour de la prière et c’est essentiellement l’amour de la messe. Il nous disait : « Lorsqu’un prêtre a célébré sa messe, il a fait l’essentiel de son labeur quotidien ». Eh bien, il est beau de voir que déjà Jean-Paul II reprenait ses idées dans différentes lettres. Sa dernière encyclique sur l’Eucharistie en témoigne. C’est parce que Mgr Lefebvre a été fidèle, docile à la Providence, amoureux de la messe. Il nous le disait en 1979 : « Comment voulez que je dise sur le calice de mon ordination d’autres paroles que celles que j’ai apprises en 1929 ? » Eh bien ce jour marquera nécessairement, cher M. l’abbé, votre sacerdoce. Vous aurez et nous aurons des combats différents à mener. Et soyez bien persuadé que la seule condition d’efficacité de la suite – car ce n’est qu’un début – c’est l’obéissance, l’obéissance à notre supérieur général dont je vous rappelle qu’il était jeune homme et qu’il faisait du ski sur la pente d’Écône, qu’il a été l’élève le plus exemplaire d’Albano et d’Écône, qu’il a dès le début rempli les plus hautes fonctions, qu’il s’est mis dans les pas du grand archevêque. Eh bien, c’est cette condition d’obéissance, de fidélité qui fera le succès.
« La Providence, mes bien chers frères, fait bien toutes choses, mais elle a besoin de la Fraternité, elle a besoin de nous. Elle a besoin de vous tous, mes bien chers frères. Alors n’imaginez pas que vous pouvez quitter le bateau maintenant et vous dire : Ca y est, on a gagné. Non ! Qu’est-ce qui va se passer dans la mise en pratique du Motu Proprio le 14 septembre prochain ? Je vous le laisse à penser. Mais il faut que nous, nous tenions, que nous restions dans la barque de Pierre et c’est la barque de Pierre, mes bien chers frères, elle est totalement solidaire de la Fraternité dont Mgr Lefebvre disait, à l’époque où il dirigeait Écône, qu’elle était une sorte d’arche de Noé. Eh bien, que personne ne quitte l’arche sinon nous quitterions le bateau de Pierre. Alors prions, pour que les prêtres ordonnés le 29 juin dernier – dont Antoine est un des plus jeunes – sachent suivre l’exemple de notre vénéré fondateur, se mettent aussi à l’écoute des anciens parce que nous avons connu des circonstances particulières. Nous avons vu comment il fallait réagir dans des crises – parfois internes hélas – ne pas se laisser entraîner par des coteries, ne pas tomber à gauche, ne pas tomber à droite, mais garder la vérité, qui est un juste milieu et un sommet, que Mgr Lefebvre a vécu et qui lui assuré, nous en sommes certains, sa bienheureuse éternité.
« Alors que ce jour soit un jour de joie, mais aussi un jour où nous prenons une résolution sérieuse de prier, mes bien chers frères. Priez pour vos prêtres ! Regardez des colosses – et je ne les citerai pas – qui nous ont quittés il n’y a pas si longtemps parce qu’ils ne savaient plus obéir. Eh bien, priez pour vos prêtres, mes bien chers frères. Soutenez vos prêtres ! Leur vie n’est jamais facile. Et priez, comme Mgr Fellay vient de nous le demander, avec cœur, pour le Souverain Pontife. Il vient d’engager un bras de fer terrible avec les conférences épiscopales. Il a besoin de nos prières et il l’a dit le vendredi saint qui a précédé son élection. « Priez pour que je ne sois pas dévoré par les loups ». Souvenez-vous de cette parole, mes bien chers frères : La Fraternité est au service du Souverain Pontife. Elle a su le montrer. Elle saura le montrer et vous saurez le montrer, cher M. l’abbé. C’est la grâce qu’il nous faut demander aujourd’hui, qu’il nous vivre quotidiennement dans l’attente de l’Église dans toute sa splendeur qui ne sera pas l’Église des années cinquante, mais l’Église de 2007, de 2008, de 2009. Le combat change, mes bien chers frères ! La mission est la même : Rétablir la messe, rétablir la doctrine, aider le Souverain Pontife dans ce combat même si, apparemment souvent, nous ne sommes pas compris et si même parfois les pontifes romains eux-mêmes ne nous ont pas compris. Dieu veuille qu’ils nous comprennent davantage. En tout cas, c’est pour eux que nous donnons notre vie et c’est pour lui, mes bien chers frères, actuellement, que je sollicite vos prières. Cher Monsieur l’abbé, soyez ce prêtre de la Fraternité comme Mgr Lefebvre a su être prêtre, évêque, pour la gloire de Dieu, le bien de l’Église et pour l’amour du Souverain Pontife ».