Sophie de Ravinel - Le Figaro - 14 septembre 2004
Sans trop de sévérité, mais plutôt «avec tristesse et consternation», certaines autorités romaines observent la grave crise que traverse la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, séparée du siège apostolique depuis l'acte schismatique posé par Mgr Marcel Lefebvre en 1988. Pour le moment, deux prêtres ont été exclus de la Fraternité Saint-Pie X : l'abbé Laguérie, prieur à Bordeaux, ainsi que son bras droit, l'abbé Héri (voir nos éditions du 27 août et du 9 septembre).
Sans trop de sévérité, mais plutôt «avec tristesse et consternation», certaines autorités romaines observent la grave crise que traverse la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, séparée du siège apostolique depuis l'acte schismatique posé par Mgr Marcel Lefebvre en 1988. Pour le moment, deux prêtres ont été exclus de la Fraternité Saint-Pie X : l'abbé Laguérie, prieur à Bordeaux, ainsi que son bras droit, l'abbé Héri (voir nos éditions du 27 août et du 9 septembre).
Au Vatican,
des sources proches du dossier constatent tout d'abord qu'il leur a toujours été
extrêmement difficile d'obtenir des chiffres de la part de cette fraternité,
aussi bien concernant les fidèles que les ordinations de prêtres ou les départs.
On regrette aussi «les manières militaires d'un autre siècle» qui ont
été employées pour l'exclusion des deux abbés, et l'on parle de «constat
d'échec» dans la mesure où ces derniers «ne peuvent faire appel du
jugement en raison de l'absence d'une instance supérieure à celle de Mgr
Fellay».
Pour autant,
ceux qui se sont donnés pour mission de favoriser l'unité entre cette Église
en dissidence et l'Église catholique, ne souhaitent pas que se multiplient les
situations de prêtres appelés «vagui», c'est-à-dire ne possédant ni une
mission canonique ni une incardination régulière. Afin d'éviter cet éparpillement
des forces et des énergies, on profite de la situation devenue critique en
France, pour rappeler aux prêtres dissidents qu'il est toujours possible pour
eux de venir ou de revenir au sein de l'unité de l'Église.
Ces
officiels du Vatican sont bien conscients des relations souvent tendues qui
existent entre les prêtres de cette fraternité et les évêques, surtout en
France, mais n'en espèrent pourtant pas moins une souplesse réciproque,
permettant de répondre à des situations de crise particulières. Ils donnent
ainsi en exemple la création d'une petite communauté en Allemagne, en mai
2004. Avec la collaboration de l'archevêque de Berlin et de la commission
Ecclesia Dei du Saint-Siège, un oratoire de Saint-Philippe Néri a ainsi été
constitué par un prêtre et des séminaristes venant d'Ecône, désireux, «dans
un esprit filial», de retrouver l'unité. Le diocèse brésilien de Campos
est aussi montré en exemple. Une fraternité dissidente s'y est insérée en
2002 et selon le Vatican, «le climat y est désormais excellent».