SOURCE - Austremoine - Fecit - 21 février 2013
Il est minuit passé, monsieur Guénois, depuis le 8 décembre 1965, depuis la fermeture du second concile du Vatican qui a entériné la révolution dans l’Eglise. La guerre fait désormais rage dans les murs mêmes de l’Eglise, guerre livrée par deux camps que tout oppose.
Et pourtant il semble que parfois l’intensité de la bataille diminue, parce que les deux protagonistes de ce drame, pour des raison diverses, voudraient trouver des éléments de rapprochement : après tout, tous se disent catholiques !
Le train n’est pas encore passé monsieur Guénois, car il est minuit passé depuis longtemps. Benoît XVI aurait pu remonter le cours du temps, changer l’heure de cette horloge que la révolution semble avoir emballée pour toujours. Mais Benoît XVI ne pouvait pas, car Benoît XVI est un fervent croyant de la révolution conciliaire.
Certes il a remis du latin, donné une certaine dignité à la liturgie nouvelle, il a contredit la motu proprio Ecclesia Dei disant que la messe tridentine n’avait jamais été abrogée, il a affaiblit le cordon sanitaire qu’avait imposé son prédécesseur en levant les excommunication, il a rectifié quelques erreurs théologiques…il a pour tous ces actes subit les foudres d’un monde hostile à Dieu qui n’a pas supporté la moindre velléité d’un début de restauration.
Mais ne nous y trompons pas. Ces aspects, quoiqu’ils aient coûtés au pape, bien qu’ils aient constitués des actes importants, sont restés trop isolés et trop imparfaits pour constituer une véritable remise en cause du Concile Vatican II, remise en cause que de toute façon Benoît XVI n’a jamais souhaité ni jamais voulu, la preuve en est des conditions inadmissibles qu’il a rajouté de sa propre main au document que devait signer Mgr Fellay. La dernière rencontre de Benoît XVI avec son clergé romain a constitué en un long cri d'amour pour le concile Vatican II et ses réformes majeures !
Et votre réflexion monsieur Guénois est un aveu : pour vous Benoît XVI a « déprotestantisé » l’Eglise, et donc plus rien ne s’oppose à une réconciliation avec la FSSPX. C’est donc bien que vous reconnaissez que la séparation est due à une « décatholiscisation » de l’Eglise et que la FSSPX a bien conservé cette Foi catholique !
Hélas, Benoît XVI n’a pas déprotestantisé l’Eglise, car il n’a pas extirpé du cœur de l’Eglise le poison du Concile Vatican II. Il a maintenu et défendu l’oeucuménisme, la collégialité et la liberté religieuse, la réforme de la réforme est restée un vœu pieu, même Assise I, cette réunion sacrilège, y fut vantée comme un acte prophétique et on en célébra l’anniversaire ! On ne célèbre pas Assise, on ne célèbre pas un sacrilège, il aurait fallu pour l’Eglise universelle instituer un jour de pénitence en réparation, voilà ce qui aurait pu constituer une première antidote.
C’est pourquoi il n’y a pas d’entente possible à ce jour : les uns travaillent pour le règne du Christ, les autres luttent – au moins au for externe - pour sa destruction. La seule entente qu’il puisse y avoir, c’est de nouveau travailler à l’élaboration du règne du Christ sur terre, et alors la FSSPX ne sera plus un problème, elle pourra même disparaître ce jour là. Hélas, les discussions doctrinales ont montré l’inverse, les oppositions doctrinales sont toujours les mêmes.
Laisser la FSSPX libre et exempte de tout obstacle dans l’Eglise, c’est condamner à mort les réformes conciliaires, ce serait pour les progressistes l’opération suicide. Se soumettre à des autorités modernistes qui n’auront de cesse d’amener prêtres et fidèles à leurs réformes mortelles, ce serait l’opération suicide pour la FSSPX.
Laissons Dieu guider son Eglise, ces temps ne nous appartiennent pas, les petits arrangements humains qui font fi de la Vérité ne peuvent engendrer que douleurs et divisions. L’Eglise a les promesses de la vie éternelle, Dieu lui donnera tôt ou tard un pasteur vraiment catholique dans les mains duquel la FSSPX ira remettre son combat et ses évêques leur épiscopat.
Pour l’heure, il est minuit passé depuis le 8 décembre 1965.