SOURCE - Céline Hoyeau - Nicolas Senèze - La Croix - 17 février 2013
Rome a laissé jusqu’au 22 février à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X pour accepter la main tendue de Benoît XVI. Mais les prêtres lefebvristes ne bougeront pas avant l’élection du futur pape.
Selon nos informations, la Commission pontificale « Ecclesia Dei », chargée du dialogue avec les lefebvristes, a adressé début janvier à Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), une lettre lui donnant jusqu’au 22 février pour accepter la dernière version du Préambule doctrinal remise le 13 juin.
Rome a laissé jusqu’au 22 février à la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X pour accepter la main tendue de Benoît XVI. Mais les prêtres lefebvristes ne bougeront pas avant l’élection du futur pape.
Selon nos informations, la Commission pontificale « Ecclesia Dei », chargée du dialogue avec les lefebvristes, a adressé début janvier à Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX), une lettre lui donnant jusqu’au 22 février pour accepter la dernière version du Préambule doctrinal remise le 13 juin.
Ce
document devait rendre possible le retour de la Fraternité dans
l’Église à condition de reconnaître la validité du Missel de Paul VI, le
concile Vatican II et
le Magistère comme interprète authentique de la Tradition… Des
conditions repoussées en juillet par le chapitre général de la FSSPX.
Aussi, à défaut d’une réponse positive de Mgr Fellay vendredi, Rome se
réserverait la possibilité de s’adresser individuellement à chaque
prêtre de la Fraternité.
Interrogé par La Croix, le clergé lefebvriste ne semble pas prêt à sauter le pas. « S’ils veulent m’écrire, je leur répondrai très gentiment, mais je ne me vois pas quitter la Fraternité dans laquelle je suis depuis mon ordination il y a trente ans. Je ne vais pas changer aujourd’hui d’opinion », souligne l’abbé M.
Même ceux qui se présentent comme les plus « accordistes » n’envisagent pas de quitter seuls la Fraternité. Ainsi, l’abbé B., dans le Sud, déplore qu’il soit « de plus en plus difficile d’aborder ce sujet avec (ses) confrères car il y a un durcissement net ; ils se sont braqués ces derniers mois ». Pour autant, il dit ne pas vouloir perdre « l’esprit propre à notre congrégation » : « Notre force, c’est justement cet esprit de corps, cette vie en communauté qui nous soutient. » Et puis, pour aller où ? « Notre évêque, qui n’est pourtant pas un moderniste, ne nous aime pas du tout. Seul, on n’a pas beaucoup de chances de survivre longtemps. »
Le chapitre général de l’été semble avoir même resserré les liens entre les lefebvristes. « La communication au sein de la Fraternité n’a pas été facile par le passé, poursuit l’abbé B., mais l’été dernier, Mgr Fellay a reconnu qu’il aurait dû nous tenir mieux informés des discussions avec Rome.
Quand bien même certains saisiraient la main tendue, ils seraient une vingtaine tout au plus. « Quelques-uns en ont marre, mais pas au point de partir. Il y a eu des départs en vingt-cinq ans, mais tous ceux qui le pouvaient sont déjà partis, note un proche de la FSSPX. La perspective d’une autre excommunication ne les effraiera pas, ils sont habitués aux sanctions. »
Bien plus, à les entendre, les concessions de Benoît XVI, motu proprio de 2009 en tête, les ont confortés dans leur bon droit et dans l’idée qu’ils ont plus encore à gagner en attendant. « Dans les diocèses, ce sera bientôt très dur humainement, financièrement, tandis que nous, nous avons des vocations, nous avons fait une série énorme d’acquisitions l’année écoulée », se félicite l’abbé Grégoire Celier, porte-parole du district de France, qui s’installera mi-mars dans la chapelle Notre-Dame de Consolation à Paris.
De toute façon, « la démission de Benoît XVI a tout suspendu, résume l’abbé Celier, on ne bougera pas tant qu’on ne connaîtra pas le nom de son successeur ».
Interrogé par La Croix, le clergé lefebvriste ne semble pas prêt à sauter le pas. « S’ils veulent m’écrire, je leur répondrai très gentiment, mais je ne me vois pas quitter la Fraternité dans laquelle je suis depuis mon ordination il y a trente ans. Je ne vais pas changer aujourd’hui d’opinion », souligne l’abbé M.
La majorité fait bloc derrière le supérieur généralLa grande majorité fait bloc derrière le supérieur général. « Par le passé j’ai hésité à quitter la Fraternité, reconnaît l’abbé K., mais davantage pour des difficultés interpersonnelles que pour des raisons doctrinales. En revanche, aujourd’hui je n’ai aucun doute, au vu de la méthode adoptée dans les discussions avec Rome, j’ai une confiance absolue en Mgr Fellay. »
Même ceux qui se présentent comme les plus « accordistes » n’envisagent pas de quitter seuls la Fraternité. Ainsi, l’abbé B., dans le Sud, déplore qu’il soit « de plus en plus difficile d’aborder ce sujet avec (ses) confrères car il y a un durcissement net ; ils se sont braqués ces derniers mois ». Pour autant, il dit ne pas vouloir perdre « l’esprit propre à notre congrégation » : « Notre force, c’est justement cet esprit de corps, cette vie en communauté qui nous soutient. » Et puis, pour aller où ? « Notre évêque, qui n’est pourtant pas un moderniste, ne nous aime pas du tout. Seul, on n’a pas beaucoup de chances de survivre longtemps. »
Le chapitre général de l’été semble avoir même resserré les liens entre les lefebvristes. « La communication au sein de la Fraternité n’a pas été facile par le passé, poursuit l’abbé B., mais l’été dernier, Mgr Fellay a reconnu qu’il aurait dû nous tenir mieux informés des discussions avec Rome.
« Quelques-uns en ont marre, mais pas au point de partir »Depuis, le climat de confiance a grandi entre nous. » Rejoindre un ordinariat ? Peu s’y résoudraient, car, sur le plan doctrinal, ils n’ont pas bougé d’un iota : « Nous sommes toujours ouverts à des propositions du Saint-Siège, mais il ne faut pas nous obliger à accepter Vatican II ! Cela fait quarante ans qu’on le dit ! tempête l’abbé Jean-Yves Cottard, à Tours. Le Concile a promulgué un texte contraire à la foi catholique, celui qui concerne la liberté religieuse. Nous ne pouvons en conscience accepter ce texte, les autres pourquoi pas… »
Quand bien même certains saisiraient la main tendue, ils seraient une vingtaine tout au plus. « Quelques-uns en ont marre, mais pas au point de partir. Il y a eu des départs en vingt-cinq ans, mais tous ceux qui le pouvaient sont déjà partis, note un proche de la FSSPX. La perspective d’une autre excommunication ne les effraiera pas, ils sont habitués aux sanctions. »
Bien plus, à les entendre, les concessions de Benoît XVI, motu proprio de 2009 en tête, les ont confortés dans leur bon droit et dans l’idée qu’ils ont plus encore à gagner en attendant. « Dans les diocèses, ce sera bientôt très dur humainement, financièrement, tandis que nous, nous avons des vocations, nous avons fait une série énorme d’acquisitions l’année écoulée », se félicite l’abbé Grégoire Celier, porte-parole du district de France, qui s’installera mi-mars dans la chapelle Notre-Dame de Consolation à Paris.
De toute façon, « la démission de Benoît XVI a tout suspendu, résume l’abbé Celier, on ne bougera pas tant qu’on ne connaîtra pas le nom de son successeur ».
CÉLINE HOYEAU, avec NICOLAS SENÈZE