1 avril 2013

[therecusant.com] Le Carmel Saint-Joseph et La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X

SOURCE - Traduction depuis therecusant.com/brilonwaldcarmel - avril 2013

Une brève présentation des événements du printemps 2013.
Le Carmel de Saint-Joseph à Brilon-Wald existe depuis le 2 février 1984. Il a été fondé à partir du Carmel de Quiévrain, qui lui-même avait été fondé par la sœur de Mgr Marcel Lefebvre. Actuellement le Carmel se compose de six sœurs professes et une novice qui vivent toutes cloîtrées.
Autorité de suppléance
Afin d'être protégé contre le Modernisme de l’église "conciliaire", qui détruit les religieux et la vie religieuse, le Carmel de Brilon-Wald, comme le monastère-mère, s'en sont remis à Mgr Lefebvre et à sa Fraternité Saint-Pie X pour leur soins spirituels. Mgr Lefebvre a exercé une «autorité de suppléance» sur ceux-ci et d'autres monastères, où il était plus un «père, conseiller et ami qu'une autorité juridique», pour reprendre les mots du Supérieur Général de la Fraternité, l’abbé Franz Schmidberger, dans une lettre circulaire du 28 mai 1991 à toutes les communautés religieuses amies.
 
Après la mort de Mgr. Lefebvre cette «autorité de suppléance» a été donnée d'abord à Mgr Fellay et après son élection comme Supérieur Général de la Fraternité en 1994 à Mgr de Galarreta. Il exerce cette fonction dans l'esprit de service, selon l’abbé Schmidberger, non pas comme membre de la Fraternité Saint-Pie X, mais comme un évêque catholique, et chaque congrégation religieuse «était absolument libre de se tourner vers lui ou pas». «Ni lui ni la Fraternité ont la moindre intention de s'emparer des autres communautés de quelques façons que se soient. Il est également important de voir dans ses actions toujours une juridiction extraordinaire et non pas une juridiction ordinaire, jusqu'au jour où les choses reviennent dans l'Église de Dieu à l'ordre donné par Dieu.» C'est ce qui a été dit dans la lettre du Supérieur Général en 1991.
Nouvelles et étranges façons, et une décision nécessaire
Depuis l'année 2000, la Fraternité Saint-Pie X, dirigée par son Supérieur Général Fellay, a pris un nouveau chemin (ce qui d'ailleurs a été admis ouvertement par le premier adjoint l’abbé Niklaus Pfluger lors d'une réunion de prêtres du district d’Allemagne à Stuttgart en Septembre 2011), qui allait de plus en plus clairement vers une «régularisation canonique», un «accord canonique» avec la Rome conciliaire. Ceci trouble de plus en plus les Carmélites de Brilon-Wald, car elles s’étaient confiées elles-mêmes à la Fraternité Saint-Pie X afin d'être protégées précisément de cette Rome conciliaire. Devraient-elles désormais être livrées à elle par leurs propres protecteurs?
  
Les événements turbulents particulièrement au sein de la Fraternité elle-même à partir de l'automne 2011 et après n’ont pas contribué à apaiser leurs inquiétudes et à les rassurer. En particulier, le Carmel s’est tourné vers le responsable concerné Mgr de Galarreta. Il a d'abord semblé leur donner toutes les raisons d'espérer, car il avait déjà parlé clairement contre un «accord canonique» dans ses «Réflexions» à l'occasion d'une réunion des supérieurs de la Fraternité à Albano, le 7 octobre 2011, puis à nouveau plus clairement encore dans la lettre conjointe avec les évêques Williamson et Tissier de Mallerais au Conseil Général de la Fraternité en Avril 2012. 
  
Après le Chapitre Général de la FSSPX  durant l'été 2012 avec ses pitoyables «six conditions» pour une «capitulation honorable» ; après l'exclusion de Mgr. Williamson d’abord du Chapitre Général, puis de la Fraternité, sans que ses frères évêques lui apporte de l’aide ; mais en particulier après le discours de Mgr de Galarreta à Villepreux en octobre 2012, dans lequel il se change de Paul en Saul, ce qui signifie que d’adversaire d'un accord il en devient son défenseur ; après tous ces événements plus rien ne restait de leur espoir initial. On ne pouvait plus avoir confiance d'être protégé par les autorités de la FSSPX du modernisme conciliaire romain.
  
La clairvoyance finale est venue en lisant le livre du Père Michel Lelong sur le «GREC» intitulé «Pour la Nécessaire Réconciliation» qui expose ouvertement depuis combien de temps et avec quelles méthodes certains ont travaillé au sein de la Fraternité pour une union avec la Rome conciliaire, et à quel point la Fraternité était déjà infectée et minée et à quelle profondeur le mal était déjà enraciné. 
  
Dans l'hiver de 2012/13 les Carmélites de Brilon-Wald sont donc venues à la conclusion qu'il serait nécessaire de mettre fin aux rapports avec la Fraternité Saint Pie X, afin de rester fidèles à la foi catholique et de ne pas être livrées à la Rome conciliaire. Quand en mars 2013 la perspective d'une visite de Mgr de Galarreta est envisagée puisqu’il se trouve en Allemagne à ce moment-là, elles lui font savoir le 25 février leur décision qu'elles ne veulent plus se prévaloir de son «autorité de suppléance» et donc que sa visite n'est plus nécessaire. Cette étape intervient après d'intenses études, la méditation, la prière et le conseil comme c'était leur droit le plus strict puisque, selon la lettre du Supérieur Général de 1991, les communautés religieuses sont totalement libres d’avoir des rapports ou pas avec Mgr de Galarreta.
Manœuvres pour capturer une forteresse
L'ancien Supérieur Général et actuel Supérieur du District d'Allemagne, l’abbé Franz Schmidberger, semblait avoir complètement oublié son ancienne lettre de 1991. Aussi le même jour, le 25 février, à peine reçu le message de Mgr de Galarreta et avant qu'il ne soit capable de penser ou même d'envisager - car il était, comme d'habitude, à la maison de retraite de la Fraternité dans la Forêt Noire pour prêcher une retraite - il envoya immédiatement un fax à l’aumônier des Carmélites de Brilon-Wald, dans lequel il lui ordonne de quitter le monastère dans les trois jours, pour le 28 février à 20 heures (curieusement, exactement au même moment où Benoît XVI a abdiqué) et de prendre sa résidence pour le moment dans le quartier général du district à Stuttgart. Comme justification, il a mentionné que les Carmlites ont voulu se séparer de la Fraternité à cause du «soi-disant libéralisme» dans la FSSPX et qu’elles refusent même de parler à leur «supérieur ecclésiastique» (il voulait probablement parler de  Mgr de Galarreta). Eh bien, « l’autorité de suppléance» sans juridiction appropriée était transformée soudainement en «supérieur ecclésiastique», même si le premier adjoint de la FSSPX, il n’y a pas si longtemps que ça, clamait dans une entrevue avec le plein consentement du  Supérieur du district d’Allemagne et de la Maison Générale que la Fraternité souffre d'une «irrégularité canonique». Un clergé irrégulier ne peut certainement pas être des «supérieurs ecclésiastiques» ...
  
Puisque le chapelain du Carmel n'était même pas présent à Brilon-Wald durant les 25 - 28 Février, il ne pouvait donc pas répondre à cette demande. Quand il est retourné la situation avait déjà changé. Tout d'abord, quelques prêtres bien intentionnés ont fait ce que l'on aurait pu attendre du Supérieur du District et ont convaincu les sœurs carmélites de prendre un répit avant une séparation définitive d’avec la Fraternité et de tenter d’avoir une conversation avec Mgr de Galarreta. Ainsi, un délai jusqu'à Pâques avant de prendre une décision et une visite de l'évêque du 20 au 23 mars ont été convenus. 
  
Deuxièmement, la sœur externe a quitté le Carmel, le 28 février. (Une sœur externe est une carmélite qui ne vit pas cloîtrée et qui est chargée des fonctions externes comme par exemple faire des courses). La sœur externe de Brilon-Wald avait seulement récemment professé solennellement ses trois vœux de religion au Carmel de Saint-Joseph en la fête de Saint-Joseph en 2012. Cependant, elle ne voulait rien savoir sur les troubles dans la FSSPX et a refusé de prendre note de toute information. Par conséquent, elle n'était pas disposée à suivre la direction de sa communauté.
  
Sa Mère Supérieure lui a demandé d'attendre jusqu'à Pâques et l’a assuré que si elle n'était pas d'accord avec la suite de la décision, elle serait logée dans un autre monastère de Carmélites. Des mesures appropriées avait déjà été prises et un Carmel avait été trouvé qui aurait pris la sœur le cas échéant. La sœur externe n'a toutefois pas souhaité attendre et a insisté pour quitter le monastère immédiatement. A cet effet, elle a pris contact avec son frère, qui était en poste en tant que prêtre au quartier général du district à Stuttgart, et qui est venu immédiatement chercher sa sœur.
  
Entre la retraite qui s’était terminée le 2 mars et la réunion de prêtres qui commençait le 4 mars, le Supérieur du district d’Allemagne avait trouvé le temps d'écrire une lettre à l'aumônier du Carmel dans laquelle il le sommait à nouveau, cette fois comme un «ordre soumis à l’obéissance» de quitter le Carmel au plus tard le 7 mars et d'être au siège du district de Stuttgart pour 20 heures. Cette lettre a été remise à l'aumônier, le 5 mars, par courrier recommandé.
  
La Révérende Mère Prieure s’est alors tournée personnellement vers l’abbé Schmidberger et lui a demandé poliment de laisser l'aumônier au monastère au moins jusqu'à Pâques, sinon, surtout après l’enlèvement de la sœur externe, elles seraient dans l’impossibilité de croire à la pureté de ses intentions et par voie de conséquences celles de la FSSPX. La réponse est venue par retour le 6 mars : c'est le droit du Supérieur du District de transférer les prêtres selon sa volonté, il n’a aucune responsabilité concernant l'évasion de la sœur externe. En outre, l’enlèvement de la sœur externe était nécessaire pour ses nerfs et en plus l'humilité des Carmélites restantes de Brilon-Wald manque grandement.
  
Si un voleur veut prendre une ville ou une forteresse, il prend la peine en premier de couper les vivres. Quelque chose de semblable s'est passé ici. Après l'enlèvement de la sœur externe qui était chargée de pourvoir aux moyens de subsistance, maintenant c’est l'aumônier qui devait être retiré et donc ce sont les moyens spirituels de subsistance qui aurait été coupée. Le Supérieur du District, de toute évidence, a tenté de s'emparer du Carmel à Brilon-Wald, ce qui est tout à fait contraire à son affirmation de 1991 (une autre moyen de s’emparer du Carmel n'a pas été possible puisque la propriété avec ses bâtiments, monastères, chapelle et maison spirituelle est en la possession des religieuses). Toutes ses protestations d'innocence ne change rien. Le droit de déplacer un prêtre ne comprend pas le droit de laisser un monastère sans une nourriture spirituelle et d’infliger dans un certain sens un interdit, en dépit du fait que les carmélites n’ont été reconnues coupable d'aucune faute. Et l'enlèvement d'une religieuse de son monastère par un prêtre qui est sous sa propre autorité et l'hébergement de cette religieuse évadée dans sa propre maison, ne peuvent pas avoir lieu sans son consentement, d’autant plus que depuis il a défendu cette procédure illégale.
La rupture inévitable
La situation était claire pour les Carmélites. Elles ont informé Mgr. de Galarreta qu'il n'avait plus à se préoccuper d’elles dorénavant. Dans de telles circonstances la collaboration avec de telles personnes était impensable. Il était également clair pour le Chapelain qu'il ne pouvait pas suivre l’ordre du Supérieur du District. Car les ordres absurdes et injustes ne sont pas obligatoires. L’ordre  était absurde car dans une si courte période de moins de trois jours, il était impossible pour l’aumônier d’organiser toutes ses affaires courantes, d’emballer ses effets et d’organiser son déménagement. L’ordre était injuste car il était évidemment destiné à priver les Carmélites de Brilon-Wald de la sainte messe et des sacrements.
  
En effet, le Supérieur du District avait promis du bout des lèvres dans son «courrier recommandé» de pourvoir à un «remplaçant» pour le Chapelain, mais à la "date prévue" du 7 Mars rien n’avait été vu ou entendu à propos de ce « remplaçant». Au moins jusqu'à Pâques, le soin spirituel des sœurs auraient dû être assuré, et même au-delà, dans un délai raisonnable, afin de donner aux religieuses le temps de trouver elles-mêmes un nouvel aumônier. Puisque le Carmel n’était coupable d'aucune infraction mais simplement avait fait usage de son propre droit, il n'y avait pas de raison pour aucune punition - surtout en considérant les mérites innombrables que le monastère avait acquis pour le district d’Allemagne depuis près de trente ans.
  
Naturellement, on doit s'attendre à ce que la FSSPX se répande en toutes sortes d'insultes et de calomnies contre le Carmel de Brilon-Wald et tout au moins parle mal de lui, car ils ne peuvent le conquérir. Deuxièmement, on peut supposer que l'aumônier sera exclu de la Fraternité Saint-Pie X en raison de " sa désobéissance". Mais il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. "In Deo laudabo verbum, dans Domino laudabo sermonem:  dans Deo speravi, non timebo quid faciat mihi homo." (Ps 55,11). 


L'abbé Schmidberger annonce la rupture dans le bulletin d'Avril 2012 de la FSSPX du district d'Allemagne

... A ce stade, je dois transmettre un message très douloureux: Les Carmelites de Brilon-Wald, induites en erreur par leur aumônier, ont mis fin à leur amitié avec nous. Ce monastère a été fondé le 2 Février 1984, sous le patronage de saint Joseph et il était récemment composé de huit religieuses. Fin  Février, elles  informaient Mgr. de Galarreta qui est responsable des communautés religieuses amies qu'en raison du libéralisme dans la FSSPX, elles mettaient fin à leurs relations avec nous. Cela était une vraie menace pour leur foi.  Un an et demi au court duquel une longue influence a précédé cette décision, sur  laquelle il n'y avait pas assez de responsabilités. Ces derniers mois, des textes subversifs et diffamatoires ont apparemment circulé, écrits par des prêtres qui sont sur le point de nous quitter ou nous ont déjà quittés. Il est évident que les religieuses dans leur isolement, qui ne sont "informés" que par ce côté ne sont pas équipées contre un tel ennemi. Étape par étape, leur confiance a été ébranlée. En fin de compte, elles ont été victimes du père du mensonge et de la séduction. Et c'est ainsi que nous pouvons seulement dire avec souffrance: «Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, béni soit le nom du Seigneur."

Cette séparation devrait nous rappeler à tous les avertissements du grand Apôtre Paul: «Celui qui croit être debout, qu'il prenne garde de tomber." (1 Corinthiens 10:12). Il ne dit pas :" qui se tient », mais« celui qui croit être debout », précisément parce que beaucoup d'âmes se croient en sécurité, se baignent dans la vertu, tandis que l'orgueil et leur propre justice  ont pris leurs cœurs au piège depuis longtemps. L'entêtement, l'autosatisfaction, la condescendance, la critique, la fausse dialectique, la moquerie et la malice ne sont pas les dons de l'Esprit-Saint, mais les caractéristiques de l'adversaire de Dieu. Il n'est pas question pour lui qu'il provoque la chute d'une âme à travers ses faiblesses bien connues, ou à travers la fierté de ses propres vertus. Trop souvent, le diable se transforme en ange de lumière et effectue son travail - sub speci boni - sous le masque du bien. Si l'on porte son auto-justification trop loin, par exemple, la plus grande injustice peut être accomplie. Ce n'est pas pour rien que le vieux dicton dit: summum jus, summa injuria. Si vous avez fait le tour des dangers d'une mauvaise obéissance et éviter le libéralisme et le modernisme, vous êtes loin d'être à  l'abri d'une secte anti-libérale. Seule l'humilité de l'esprit, et peut-être plus encore du cœur, nous protège d' une chute. «Apprenez de moi", dit notre Seigneur, «car je suis doux et humble de cœur." (Matthieu 11:29)...