Alors que
le 30 juin marquera le 25e anniversaire de l'ordination par Mgr Marcel
Lefebvre, sans l'autorisation de Rome, de quatre évêques, la Fraternité
Saint-Pie-X publie une déclaration
dans laquelle elle réaffirme ce qui a été le credo de la FSSPX depuis
sa création : le rejet de Vatican II et l'affirmation de la nécessité
pour l'Eglise catholique de revenir à la Tradition qu'elle aurait
abandonnée.
Dans le communiqué, les trois évêques de la Fraternité
– Mgr Fellay, Mgr Tissier de Mallerais et Mgr de Galarreta (Richard
Williamson ayant été exclu l'an dernier) – disent leur volonté de « manifester
leur reconnaissance filiale à l’égard de leur vénéré fondateur qui,
après tant d’années au service de l’Eglise et du souverain pontife, pour
la sauvegarde de la foi et du sacerdoce catholique, n’a pas hésité à
subir l’injuste accusation de désobéissance ».
« A la suite de Mgr Lefebvre, nous affirmons que
la cause des erreurs graves qui sont en train de démolir l’Église ne
réside pas dans une mauvaise interprétation des textes conciliaires –
une 'herméneutique de la rupture' qui s’opposerait à une 'herméneutique
de la réforme dans la continuité' –, mais bien dans les textes mêmes, en
raison du choix inouï opéré par le concile Vatican II. »
« La liberté religieuse exposée par Dignitatis humanae et
son application pratique depuis cinquante ans, conduisent logiquement à
demander au Dieu fait homme de renoncer à régner sur l’homme qui se
fait Dieu, ce qui équivaut à dissoudre le Christ. Au lieu d’une conduite
inspirée par une foi solide dans le pouvoir réel de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, nous voyons l’Eglise honteusement guidée par la prudence
humaine et doutant tellement d’elle-même qu’elle ne demande plus rien
d’autre aux Etats que ce que les loges maçonniques veulent bien lui
concéder : le droit commun, au milieu et au même rang que les autres
religions qu’elle n’ose plus appeler fausses. »
« Cinquante ans après le Concile, les causes subsistent et engendrent toujours les mêmes effets. En sorte qu’aujourd’hui les sacres conservent toute leur justification. »
Ce texte, sans compromis, intervient également après
l'échec l'année dernière à la même époque des négociations avec Rome,
ouvertes en 2009 avec la levée des excommunications pesant sur les
évêques de la FSSPX. Depuis un an, les lefebvristes ont haussé le ton à
plusieurs reprises, comme s'ils voulaient pousser Rome dans ses
retranchements ou à adopter à leur égard une nouvelle position
canonique, qui reviendrait sur la levée des excommunications.
Cette hypothèses a d'ailleurs été évoquée mardi 25 juin dans la newsletter du site Radio silence (qui recueille l'actualité liée à la FSSPX), qui rapportait : « Le
cardinal Müller, préfet de la Congrégation de la Foi au Vatican, a fait
savoir à la Fraternité Saint Pie X qu’elle devrait renoncer aux
ordinations annuelles prévues pour le 29 juin 2013 à Ecône. Selon Mgr
Fellay il s’agit d’un casus belli. (…) Il se pourrait que Mgr Müller
vise un nouveau ban (excommunication ?), en prétextant cette
insoumission ou désobéissance ».