SOURCE - Credidimus caritati - 22 juin 2013
Au tournant des XIXe et XXe siècles, les historiens avaient coutume de parler des « Deux France ». Il y avait la France catholique, royaliste et ultramontaine d’un côté, et la France républicaine, anticléricale et laïque de l’autre. Dire en laquelle de ces deux « France » nous nous reconnaissons n’est pas un grand mystère… Il s’agissait pour ces auteurs de distinguer des tendances ou plutôt des mouvements d’idée, non de différencier des entités structurelles clairement définies. Ainsi, serait-il absurde et ce serait même un sophisme que d’avancer que l’actuel président de la République gouverne un autre pays que la France sous prétexte qu’il serait à la tête de la France laïque à l’exclusion de la France catholique.
Afin de mieux nous aider dans la compréhension de la situation de l’Église, Mgr Lefebvre prononça une déclaration très claire distinguant deux tendances dans l’Église : la Rome éternelle, catholique et gardienne de la foi d’une part et la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante d’autre part. Mais on userait du même sophisme si on concluait de cette distinction que le pape est simplement le chef de l’Église conciliaire mais pas de l’Église catholique. On aboutirait d’ailleurs à une situation où l’Église catholique n’aurait, quant à elle, plus de chef. Cela a un nom : le sédévacantisme.
Plusieurs années après avoir prononcé sa fameuse déclaration de 1974, Mgr Lefebvre, s’adressant à ses séminaristes d’Écône, reprochait à certains de mal interpréter ses propos et rappelait que les papes actuels, malgré leurs déviances, sont bien évêques de Rome, successeurs de Pierre et pasteurs de l’Église catholique:
Afin de mieux nous aider dans la compréhension de la situation de l’Église, Mgr Lefebvre prononça une déclaration très claire distinguant deux tendances dans l’Église : la Rome éternelle, catholique et gardienne de la foi d’une part et la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante d’autre part. Mais on userait du même sophisme si on concluait de cette distinction que le pape est simplement le chef de l’Église conciliaire mais pas de l’Église catholique. On aboutirait d’ailleurs à une situation où l’Église catholique n’aurait, quant à elle, plus de chef. Cela a un nom : le sédévacantisme.
Plusieurs années après avoir prononcé sa fameuse déclaration de 1974, Mgr Lefebvre, s’adressant à ses séminaristes d’Écône, reprochait à certains de mal interpréter ses propos et rappelait que les papes actuels, malgré leurs déviances, sont bien évêques de Rome, successeurs de Pierre et pasteurs de l’Église catholique:
« Je ne veux pas dramatiser ce qui n’est pas dramatique, mais j’ai parfois l’impression que il y en a vraiment qui ont une manière d’interpréter les choses, même les choses que je dis moi-même ici ou les choses qui sont dites par les professeurs ou par M. le directeur, d’une manière qui n’est pas toujours exacte, qui n’est pas toujours très juste. Dieu sait combien de fois j’ai déjà eu l’occasion de parler très clairement de ce qu’il fallait penser du pape, de ce qu’il fallait penser de la messe, de l’assistance à la messe nouvelle, combien de fois j’ai eu l’occasion de parler de ces choses-là, mais il semble qu’il y ait toujours à ce sujet-là, certaines discussions, de mauvaises compréhensions. Je sais bien qu’on se trouve dans une période difficile, douloureuse. Il n’y a plus d’autorité, il n’y a plus de gouvernement. Le pape n’est pas hérétique, mais il laisse se diffuser malheureusement l’hérésie partout, par la faveur donnée précisément à cet œcuménisme et à cette ambiance qui fait qu’on se demande si la foi dans l’Eglise, dans la vérité de l’Eglise catholique et dans l’unicité de l’Eglise catholique, est encore bien ancrée dans sa pensée et dans sa manière de voir. Mais enfin, je ne pense pas qu’on puisse dire que les papes libéraux que nous avons eus depuis le pape Jean XXIII soient des hérétiques formels. Alors je pense également qu’il faut toujours nous rappeler qu’il ne peut pas y avoir d’autre pape que celui qui est sur le siège de Pierre, que l’évêque de Rome. Le pape est pape parce qu’il est évêque de Rome. Il est d’abord évêque de Rome. Ensuite, parce qu’il est évêque de Rome, il est sur le siège de Pierre, il est successeur de Pierre et donc pasteur de l’Eglise universelle. C’est une chose très importante, fondamentale pour l’Eglise. Même si le pape devait quitter Rome un jour, chassé de Rome qui était dévastée par les ennemis, eh bien ce serait toujours l’évêque de Rome qui serait le successeur de saint Pierre, même dans la diaspora, même parti, il serait toujours celui qui est choisi par le clergé romain, élu par le clergé romain. Et le clergé romain, ce sont les cardinaux actuellement, qui ont tous un titre à Rome, un titre de paroisse. Ils sont tous curés de Rome. Ce sont les curés de Rome qui élisent le pape. C’est parce qu’il est évêque de Rome qu’il est pape. Et c’est pourquoi le pape va toujours prendre possession solennellement de la cathédrale de son diocèse, du diocèse de Rome au Latran, d’une manière solennelle. Alors on ne peut pas se séparer. »
(Conférence aux séminaristes du 10 janvier 1983)