SOURCE - Mgr Williamson - Commentaire Eleison - 8 juin 2013
Comparer ce qu’était la Fraternité St Pie X sous Mgr Lefebvre entre les années 1970 et 1991 avec ce qu’elle est devenue au cours, disons, des dernières 15 années, c’est constater une chute peu moins qu’horrible. En quelques numéros de ce « Commentaire » voyons d’abord pourquoi une telle horreur est normale dans notre pauvre monde contemporain, parce que « Tout comprendre, c’est tout pardonner », et que nous avons tous besoin de pardon. Ensuite faisons face à l’horreur, non pas pour nous décourager mais au contraire pour nous ceindre les reins en vue des horreurs très probablement encore pires à venir, et voyons enfin ce que nous pouvons faire pour nous ceindre les reins, parce que le Bon Dieu ne nous aura pas laissé sans rien que nous puissions faire (mais attention au peu d’eau dont nous disposons pour ne pas le verser dans le sable). Écoutons d’abord comment trois grands penseurs catholiques prennent la mesure de notre époque, pour comprendre pourquoi l’horreur y est la norme.
Dans sa grande Lettre Encyclique sur la franc-maçonnerie, Léon XIII fait remarquer comment ses principes pervers procèdent de l’indifférence envers l’Église catholique (#13), à sa blessure (#14), et à sa destruction (#15), pour passer à la ruine de toute religion positive (#16), de toute religion naturelle (#17), et des grandes vérités naturelles (#18), telles la Création et Providence de Dieu et l’immortalité de l’âme. Logiquement, au 21me siècle nous avons poussé encore plus loin, à la ruine de toute notion même de vérité. Les esprits sont devenus une bouillie informe, même ceux des Papes, des Cardinaux et des Évêques.
Dans sa grande Lettre Encyclique de 1907 sur le modernisme, St Pie X a vu clairement cette même ruine de toute vérité et pensée par les modernistes. Il est en dessous de la dignité des Papes de hurler, mais dansPascendi Pie X utilise les mots les plus forts dont il dispose pour stigmatiser cette pourriture de l’esprit moyennant laquelle les modernistes font pourrir la Foi catholique toute entière. Implicitement il dit que le modernisme est le bout de la ligne, le terminus. Son avertissement dramatique a valu à l’Église un sursis de 50 ans, mais avec Vatican II cette pourriture de la Foi qu’il avait jetée hors de l’Église a été élevée en doctrine officielle de l’Église par Jean XXIII et Paul VI ! Si les Papes deviennent fous, comment veut-on que de petits Supérieurs ne fassent pas de même ?
Un troisième esprit catholique qui mesure comment Vatican II a ravagé la Foi, c’est le laïc italien, Romano Amerio, dont l’analyse des erreurs modernes, Iota Unum, a retenu l’admiration de Mgr Lefebvre. J’aimerais bien que quelqu’un me trouve la référence de l’endroit où il dit que si les choses continuent de suivre leur chemin actuel, parler ou écrire finiront par devenir impossibles, et tout ce qui restera sera de se taire ! Cela semble inimaginable ? Aux États-Unis tout récemment un bon commentateur politique, le Dr Paul Craig Roberts, a failli cesser d’écrire parce qu’il lui semblait qu’il n’y avait plus personne capable de penser, ou qui y fût disposé.
Aujourd’hui nous passons par la répétition générale de l’Antéchrist, et si ces jours n’étaient pas abrégés, comme le dit Notre Seigneur (Mt. XXIV, 22), nous pourrions tous y perdre la raison et la Foi. Alors qui se sent encore incliné à jeter la première pierre à tel Pape ou Supérieur qui perd la raison ?
Néanmoins, tandis que Notre Seigneur nous défend de juger-condamner (Mt. VII, 1) parce que Dieu seul connaît aussi parfaitement toutes les circonstances qu’il le faut pour juger sans erreur, en même temps il nous commande de juger-discerner entre les vrais bergers et les mercenaires, ou entre les brebis et les loups sous peau de brebis (Mt. VII, 15). Voilà notre responsabilité de catholiques pour sauver nos âmes, et voilà pourquoi bientôt nous examinerons de nouveau l’horreur qui se déroule actuellement à l’intérieur de la FSPX.
Kyrie eleison.