SOURCE - SPO - 1er août 2013
Jean Madiran a été rappelé à Dieu hier, 31 juillet, à l’âge de 93 ans. Pour beaucoup, il était considéré comme un ‘immortel’ par sa longévité et sa persévérance dans le bon combat pour faire triompher le Christ-Roi.
Jean Madiran a été rappelé à Dieu hier, 31 juillet, à l’âge de 93 ans. Pour beaucoup, il était considéré comme un ‘immortel’ par sa longévité et sa persévérance dans le bon combat pour faire triompher le Christ-Roi.
Il a mené le combat de la Foi dans une période postconciliaire difficile. Il a fait parti de ces dizaines de laïcs qui ont ferraillé sans relâche et malgré les oppositions pour la défense de la messe traditionnelle.
Retracer en quelques lignes l’œuvre de Jean Madiran nous serait bien impossible tant elle a été riche et active.
Il a été un grand défenseur de la messe traditionnelle, de la catéchèse et avait fondé la revue Itinéraires en 1956 sentant, avant beaucoup d’autres, la nécessité d’une formation doctrinale, spirituelle et politique solide. Attaquée de toutes parts (y compris par des ecclésiastiques), la revue cessera de paraître en 1996.
Il est l’un des fondateurs du quotidien Présent en 1982 dont il a assumé la direction pendant de nombreuses années. Il est enfin l’auteur de nombreux ouvrages, notamment sur la question de la messe comme La Messe, état de la question ou encore Histoire de la messe interdite, du Concile…
Nous retiendrons surtout une de ses lettres au Pape Paul VI le 27 octobre 1972, alors que le tourbillon postconciliaire balaye l’Église :
« Rendez-nous l’Écriture, le catéchisme et la messe (…). Rendez-nous la messe catholique traditionnelle, latine et grégorienne selon le missel romain de saint Pie V. Vous laissez dire que vous l’auriez interdite. Mais aucun pontife ne pourrait, sans abus de pouvoir, frapper d’interdiction le rite millénaire de l’Eglise catholique, canonisé par le concile de Trente. L’obéissance à Dieu et à l’Eglise serait de résister à un tel abus de pouvoir, s’il s’était effectivement produit, et non pas de le subir en silence (…). Très Saint Père, confirmez dans leur foi et leur bon droit les prêtres et les laïcs qui, malgré l’occupation étrangère de l’Église par le parti de l’apostasie, gardent fidèlement l’Écriture sainte, le catéchisme romain, la messe catholique (…). Laissez venir jusqu’à vous la détresse spirituelle des petits enfants : rendez-leur, Très Saint Père, rendez-leur la messe catholique, le catéchisme romain, la version et l’interprétation traditionnelles de l’Écriture. Si vous ne les leur rendez pas en ce monde, ils vous les réclameront dans l’éternité… »
Il écrit quasiment mot pour mot ce que Benoît XVI dira quelques dizaines d’années plus tard dans son Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007.
Jean Madiran a été un témoin, un passeur mais aussi un soldat. Nous lui devons beaucoup. Qu’il repose en Paix !
On lira avec intérêt le bel hommage que lui rend Philippe Maxence sur son blogue Cælum et Terra.