SOURCE - Ennemond - le Forum Catholique - 2 octobre 2013
L’un des objectifs du film visait à cerner au mieux la personnalité de Mgr Lefebvre. D’ailleurs, la problématique affichée consiste à comprendre pourquoi cet ultra-romain se trouve en difficulté avec le Saint-Siège au soir de sa vie. C’est pourquoi nous avons tenté d’appréhender l’état d’esprit qui animait l’archevêque aux différentes étapes de sa vie. Les personnes les mieux placées pour en parler étaient évidemment celles qui vivaient au plus près de lui, selon les époques : Son frère ou sa sœur pour son enfance, ses collaborateurs spiritains quand il était en Afrique, ses prêtres quand il a lancé sa Fraternité. Le fil de cette histoire suit d’ailleurs le récit que Marcel Lefebvre a proposé lui-même : la Petite histoire de ma longue histoire, série de conférences proposées aux sœurs de la FSSPX. Les grands moments marquants y sont : le Séminaire français de Rome, les missions africaines, le drame du Concile, la fondation de la Fraternité. Étudier les multiples avis que les hommes peuvent avoir de lui est sans doute fort intéressant, mais ce serait le sujet de dix DVD ! Ainsi, l’avis du père Béguerie sur les sacres est sans doute digne d’intérêt, mais en 1988 il ne fréquentait plus Mgr Lefebvre depuis des années. De même l’avis des abbés Aulagnier ou Cottard sur l’apostolat à Dakar est sans doute intéressant mais ce ne sont pas eux qui l’ont connu là-bas. Une exception est faite pour Luc Perrin ou Mgr Tissier de Mallerais qui interviennent en qualité de biographes de l’archevêque (en partie pour le second qui est à la fois biographe et témoin proche). Mais ils s’appuient sur tous les témoignages qu’ils ont pu eux-mêmes recueillir. Enfin, vous ne pouvez pas reprocher que les spiritains ne s’expriment pas sur la période conciliaire car c’est le Père Béguerie, farouche opposant à Mgr Lefebvre qui s’exprime le plus sur le sujet, ainsi que le Père Fourmont. Nous aurions souhaité parler davantage de la crise spiritaine, et nous les avions interrogés en ce sens, mais faute de temps, nous avons dû passer à l’essentiel. Je trouve l'épisode passionnant et il y aurait beaucoup à dire mais ce serait le sujet d'un film à lui seul.
Nous avons donc choisi ces témoins dans la mesure où ils avaient bien connu Mgr Lefebvre et où ils pouvaient parler des différentes époques : ceux qui l’ont connu de près pendant plusieurs dizaines d’années. Des gens comme les abbés Kelly et Cekada entrent à Écône après leurs confrères Aulagnier et Tissier. Leur ministère les tient relativement éloignés au cours des années 1970 et leur rupture les distance définitivement en 1983. Ils auraient tout au plus parlé des premières années d’Écône ? Honnêtement, je ne pense pas qu’ils auraient dit autre chose que les propos très factuels rapportés par leurs aînés. Sur les mois qui précèdent les sacres, la place centrale de l’abbé du Chalard, présent à Rome, est évidemment irremplaçable. Un abbé Pozzetto ou un abbé Belmont auraient difficilement pu en dire autant sur le sujet. Ceci étant dit, j’ai essuyé quelques refus, tant dans les milieux qui quittent Mgr Lefebvre au cours des années 1970-1980, que dans les milieux curiaux qui approchent Mgr Lefebvre au cours des rendez-vous romains. De même, s’ils avaient été encore vivants, les témoignages de Mgr Masson ou de Dom Gérard auraient été évidemment très précieux à recueillir. Et si une figure sédévacantiste avait aussi bien connu l’archevêque que l’abbé Aulagnier, je n’aurais eu aucune hésitation. Mais globalement, je ne pense pas qu’on puisse reprocher au film d’être écrasé par les témoins membres de la FSSPX. Ils sont cinq. Il y a davantage de membres du clergé dit conciliaire qui prend la parole ! La présence de Jean Madiran montre qu’il n’y avait pas de tabou et elle représente proportionnellement parmi ces témoins le monde qui s’est distancé de l’archevêque à ces époques.
Par ailleurs, les nécessités techniques du film n’offraient pas le temps d’aborder tous les thèmes. Ce fut même un défi que d’appréhender le sujet crucial qu’était le Concile en si peu de temps. En quelques minutes, nous avons, espérons-nous, résumé ce qui fut à la fois une rupture historique, un bouleversement des consciences, abordé les problèmes de la liberté religieuse, de l’œcuménisme, de la collégialité et de la liturgie qui préoccupèrent particulièrement Mgr Lefebvre. Le film est déjà long (1 h ¾). Nous ne pensons pas que la mort d’Itinéraires, la problématique sédévacantiste ou le procès de la LICRA soient les points essentiels qui permettent de comprendre la vie de l’archevêque. En revanche, il est évident qu’ils ont toute leur place dans une biographie détaillée de plusieurs centaines de pages qui peut prendre le temps d’approfondir. Pour information, le script du film fait 25 pages quand la biographie de Mgr Tissier en fait 700… S’il fallait rajouter prioritairement des choses, nous rajouterions davantage sur le grand dessein de la sanctification sacerdotale.
Enfin, si l’objectif consistait, comme je vous le disais, à exposer les motivations de Mgr Lefebvre, les paroles d’opposition apparaissent. Outre la voix du narrateur qui rappelle que tous ne le suivent pas, que des difficultés se présentent en plusieurs moments, vous pouvez entendre les grands opposants au fondateur de la FSSPX : le cardinal Garrone, Dom Helder Camara, Mgr Etchegaray, le cardinal Decourtray, entre autres.
L’un des objectifs du film visait à cerner au mieux la personnalité de Mgr Lefebvre. D’ailleurs, la problématique affichée consiste à comprendre pourquoi cet ultra-romain se trouve en difficulté avec le Saint-Siège au soir de sa vie. C’est pourquoi nous avons tenté d’appréhender l’état d’esprit qui animait l’archevêque aux différentes étapes de sa vie. Les personnes les mieux placées pour en parler étaient évidemment celles qui vivaient au plus près de lui, selon les époques : Son frère ou sa sœur pour son enfance, ses collaborateurs spiritains quand il était en Afrique, ses prêtres quand il a lancé sa Fraternité. Le fil de cette histoire suit d’ailleurs le récit que Marcel Lefebvre a proposé lui-même : la Petite histoire de ma longue histoire, série de conférences proposées aux sœurs de la FSSPX. Les grands moments marquants y sont : le Séminaire français de Rome, les missions africaines, le drame du Concile, la fondation de la Fraternité. Étudier les multiples avis que les hommes peuvent avoir de lui est sans doute fort intéressant, mais ce serait le sujet de dix DVD ! Ainsi, l’avis du père Béguerie sur les sacres est sans doute digne d’intérêt, mais en 1988 il ne fréquentait plus Mgr Lefebvre depuis des années. De même l’avis des abbés Aulagnier ou Cottard sur l’apostolat à Dakar est sans doute intéressant mais ce ne sont pas eux qui l’ont connu là-bas. Une exception est faite pour Luc Perrin ou Mgr Tissier de Mallerais qui interviennent en qualité de biographes de l’archevêque (en partie pour le second qui est à la fois biographe et témoin proche). Mais ils s’appuient sur tous les témoignages qu’ils ont pu eux-mêmes recueillir. Enfin, vous ne pouvez pas reprocher que les spiritains ne s’expriment pas sur la période conciliaire car c’est le Père Béguerie, farouche opposant à Mgr Lefebvre qui s’exprime le plus sur le sujet, ainsi que le Père Fourmont. Nous aurions souhaité parler davantage de la crise spiritaine, et nous les avions interrogés en ce sens, mais faute de temps, nous avons dû passer à l’essentiel. Je trouve l'épisode passionnant et il y aurait beaucoup à dire mais ce serait le sujet d'un film à lui seul.
Nous avons donc choisi ces témoins dans la mesure où ils avaient bien connu Mgr Lefebvre et où ils pouvaient parler des différentes époques : ceux qui l’ont connu de près pendant plusieurs dizaines d’années. Des gens comme les abbés Kelly et Cekada entrent à Écône après leurs confrères Aulagnier et Tissier. Leur ministère les tient relativement éloignés au cours des années 1970 et leur rupture les distance définitivement en 1983. Ils auraient tout au plus parlé des premières années d’Écône ? Honnêtement, je ne pense pas qu’ils auraient dit autre chose que les propos très factuels rapportés par leurs aînés. Sur les mois qui précèdent les sacres, la place centrale de l’abbé du Chalard, présent à Rome, est évidemment irremplaçable. Un abbé Pozzetto ou un abbé Belmont auraient difficilement pu en dire autant sur le sujet. Ceci étant dit, j’ai essuyé quelques refus, tant dans les milieux qui quittent Mgr Lefebvre au cours des années 1970-1980, que dans les milieux curiaux qui approchent Mgr Lefebvre au cours des rendez-vous romains. De même, s’ils avaient été encore vivants, les témoignages de Mgr Masson ou de Dom Gérard auraient été évidemment très précieux à recueillir. Et si une figure sédévacantiste avait aussi bien connu l’archevêque que l’abbé Aulagnier, je n’aurais eu aucune hésitation. Mais globalement, je ne pense pas qu’on puisse reprocher au film d’être écrasé par les témoins membres de la FSSPX. Ils sont cinq. Il y a davantage de membres du clergé dit conciliaire qui prend la parole ! La présence de Jean Madiran montre qu’il n’y avait pas de tabou et elle représente proportionnellement parmi ces témoins le monde qui s’est distancé de l’archevêque à ces époques.
Par ailleurs, les nécessités techniques du film n’offraient pas le temps d’aborder tous les thèmes. Ce fut même un défi que d’appréhender le sujet crucial qu’était le Concile en si peu de temps. En quelques minutes, nous avons, espérons-nous, résumé ce qui fut à la fois une rupture historique, un bouleversement des consciences, abordé les problèmes de la liberté religieuse, de l’œcuménisme, de la collégialité et de la liturgie qui préoccupèrent particulièrement Mgr Lefebvre. Le film est déjà long (1 h ¾). Nous ne pensons pas que la mort d’Itinéraires, la problématique sédévacantiste ou le procès de la LICRA soient les points essentiels qui permettent de comprendre la vie de l’archevêque. En revanche, il est évident qu’ils ont toute leur place dans une biographie détaillée de plusieurs centaines de pages qui peut prendre le temps d’approfondir. Pour information, le script du film fait 25 pages quand la biographie de Mgr Tissier en fait 700… S’il fallait rajouter prioritairement des choses, nous rajouterions davantage sur le grand dessein de la sanctification sacerdotale.
Enfin, si l’objectif consistait, comme je vous le disais, à exposer les motivations de Mgr Lefebvre, les paroles d’opposition apparaissent. Outre la voix du narrateur qui rappelle que tous ne le suivent pas, que des difficultés se présentent en plusieurs moments, vous pouvez entendre les grands opposants au fondateur de la FSSPX : le cardinal Garrone, Dom Helder Camara, Mgr Etchegaray, le cardinal Decourtray, entre autres.