SOURCE - Credidimus Caritati - Mgr Lefebvre - 26 janvier 2014
A la fin de sa vie, Mgr Lefebvre reconnaissait que l’histoire de la Fraternité, c’était l’histoire de ses divisions. La position délicate de l’œuvre au sein de l’Église l’exposait de manière particulière aux dissensions. Ce n’est pas dans une autre situation que se trouvait la Compagnie de Jésus à l’époque où elle a réinsufflé la foi à travers le monde : Tantôt admirée, tantôt proscrite, elle fut également saluée, puis décriée, parfois déchirée.
A la fin de sa vie, Mgr Lefebvre reconnaissait que l’histoire de la Fraternité, c’était l’histoire de ses divisions. La position délicate de l’œuvre au sein de l’Église l’exposait de manière particulière aux dissensions. Ce n’est pas dans une autre situation que se trouvait la Compagnie de Jésus à l’époque où elle a réinsufflé la foi à travers le monde : Tantôt admirée, tantôt proscrite, elle fut également saluée, puis décriée, parfois déchirée.
Dans son histoire, la Fraternité a donc connu des divisions d’un côté comme de l’autre. Elle a vu s’éloigner tour à tour le directeur d’Écône, celui du séminaire américain, un des assistants généraux, un supérieur de La Reja, un ancien curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, un des quatre évêques. Nul n’a été épargné, pas même les plus grands ! Le fondateur qui, un instant, a failli être mis de côté du séminaire qu’il avait fondé, ayant renvoyé à un autre moment tout le personnel de son district américain, ne s’étonnait guère de ces épreuves. D’une certaine manière, ces attaques étaient la preuve que le démon s’acharnait contre une œuvre qui exerçait un bien immense dans les âmes, tout en continuant activement sa mission.
A l’occasion d’un départ groupé de prêtres, Mgr Lefebvre décrivait les écueils auxquels était exposée la Fraternité. Après avoir montré que certains tombaient par usure et découragement, relativisant les erreurs, embrassant la nouvelle messe, il montrait aussi, comme c’est le cas actuellement, que plusieurs trouvaient des prétextes et des calomnies pour justifier un départ se fondant sur un soi-disant abandon de la part des autorités de la FSSPX. Ainsi s’exprimait-il à ses prêtres, le 16 juillet 1989 :
« La deuxième tentation que le diable suscite dans l'esprit de certains de nos prêtres, qui provoquent une déchirure nouvelle dans la Fraternité, peut se résumer en ceci : "Nous avons fait confiance à la Fraternité du début, à ses principes et à son action, toutefois nous constatons que l'esprit de la Fraternité change, c'est par fidélité à la Fraternité initiale que nous quittons la Fraternité actuelle !"
« Pour justifier cette attitude, il faudra donc chercher les indices de changement. Et dès lors, les moindres choses seront exploitées, grossies, jusqu'à devenir de vraies calomnies. Ce fut le cas de [tel abbé] et de [tel abbé], l'accusation se portait jusqu'à moi-même. Il fallait tromper les fidèles pour qu'ils suivent ceux qui nous quittaient. C'est une entreprise vraiment basée sur le mensonge. En fait, ceux qui cherchaient à opposer la Fraternité d'aujourd'hui à celle d'hier étaient "sédévacantistes" et refusaient de prier publiquement pour le pape. […] Il a fallu trouver des motifs à ce départ. Ce fut facile. "Nous sommes les purs, les autres sont les impurs".
« A partir de ce moment c'est vraiment l'esprit diabolique qui s'est emparé de nos confrères pour trouver des manifestations de toutes les tares et de tous les vices. L'un des premiers accusés fut l'abbé [untel], accusé d'être à l'origine de toutes les mutations, et d'avoir tous les défauts étant donné que [tel autre prêtre] et ses amis intimes ont découvert que l'enterrement de son père était un enterrement juif !... [Cet abbé] serait donc juif !... Ils ont découvert aussi que [d'autres abbés] seraient des juifs. Puis ce fut le tour [d'autres abbés encore], atteints d'immoralité. Et même [un directeur] n'est pas exempt, son gouvernement du Séminaire est laxiste et l'immoralité se répand au Séminaire. Enfin le Supérieur général lui-même juge les affaires sommairement et partialement. Je ne me fais pas d'illusion, je serai moi-même, sans tarder, calomnié comme je l'ai été par tous ceux qui ont déchiré la Fraternité.
« Le processus est toujours le même, il faut à tout prix justifier l'acte scandaleux du détournement d'un groupe de prêtres, de séminaristes et de fidèles. Tout en nous efforçant d'éclairer ceux qui nous quittent sur le tort grave qu'ils causent à l'œuvre de la Tradition, ne soyons pas émus, gardons la paix dans l'épreuve. L'histoire de la Fraternité ressemble à celle de l'Eglise et la continue. "Oportet haereses esse" !... La Providence permet ces purifications pour éviter les contaminations. Il s'agit dans ce dernier cas d'une fausse conception de la formation spirituelle, qui a un relent de jansénisme. Que Dieu nous en préserve !
« Nous nous en sommes aperçus bien tard, le mal était accompli auprès de quelques jeunes prêtres et auprès de la moitié des séminaristes [de La Reja]. La prudence exige de nous de n'avoir plus aucune relation avec ceux qui nous quittent, pas même épistolaire, sauf si l'un d'entre eux donne des signes sérieux de regret. Prions pour eux, c'est la vraie charité que nous pouvons exercer à leur égard. Que ces séparations soient l'occasion de faire un examen de conscience, afin de veiller courageusement à ne pas admettre de relâchement doctrinal, moral, spirituel, disciplinaire. "Vigilate et orate". »