Chers amis et bienfaiteurs,
Au chapitre 52 de la Règle des moines, nous lisons : L’oratoire sera ce que signifie son nom. On n’y fera et on n’y déposera rien qui n’ait rapport à la prière. L’office divin achevé, tous sortiront dans le plus grand silence et on témoignera du respect à Dieu ; ainsi le frère qui veut prier en son particulier n’en sera pas empêché par l’indiscrétion d’autrui. Par ailleurs, quand quelqu’un veut prier à part soi, qu’il entre simplement et prie, non à haute voix mais avec larmes et application du cœur. L’oratoire monastique est un lieu sacré qui appartient exclusivement à Dieu et à ceux qui le prient. Son affectation à la célébration de la sainte liturgie le soustrait de plein droit à tout usage profane. D. Romain Banquet fait remarquer que ce qui aide à conserver à l’oratoire la pureté de sa destination, c’est la manière de le construire et d’en disposer les différentes parties. « Pénétré au suprême degré du sentiment de la prière, dit-il, le génie monastique créa les sanctuaires des différents styles et des différentes epoques, et il en couvrit le sol du monde civilisé. Avec leurs vieux murs tant de fois séculaires, ils font comprendre et ils rendent actuelle la parole de la Règle : L’oratoire sera ce que signifie son nom.»
A notre arrivée en France, il y a bientôt quatorze ans, jamais nous n’aurions pu imaginer que Notre-Dame confierait à notre garde ce anctuaire du XIIème siècle que les moines cisterciens ont bâti en son honneur ! Utilisée comme étable après la révolution, cette maison de prière a connu bien des vicissitudes avant de retrouver sa destination originelle. C’est donc avec grande joie que nous venons de reprendre les travaux de restauration de notre église afin de lui restituer toute sa beauté. Dans un de ses sermons pour la dédicace de l’église de Clairvaux, saint Bernard disait : « Ces murs, il est vrai, peuvent eux-mêmes être qualifiés de saints, et ils le deviennent par la consécration des évêques, par la lecture répétée de l’Ecriture, l’assiduité des prières, les reliques des saints, la visite des anges. Il n’en demeure pas moins que leur sainteté n’a pas à être honorée pour elle-même, car il est bien certain qu’ils n’ont pas été sanctifiés pour eux-mêmes. Au contraire, c’est en raison des corps que la maison est sainte, en raison des âmes que les corps sont saints, et en raison de l’Esprit qui les habite (Romains VIII, 11) que les âmes sont saintes».
La restauration de notre église est ainsi une image de celle que le Saint-Esprit réalise dans nos âmes : Dieu qui d’une manière admirable avez créé la nature humaine dans sa noblesse, et l’avez restaurée d’une manière plus admirable encore... [NOTE : Bénédiction de l’eau à l’offertoire de la Messe.] Le baptisé est un temple que la main humaine n’a pas élevé, dont nos églises de pierre ne sont que l’image : Ne savez- vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?... Car le temple de Dieu, ce temple que vous êtes, est saint (I Corinthiens III, 16-17). Comme nos églises, l’âme chrétienne est un vrai sanctuaire, un lieu de prière et d’offrande : Ma maison sera appelée maison de prière (Matthieu XXI, 13). « Cette atmosphère de prière, écrivait mère Cécile Bruyère, doit pénétrer toute notre vie, depuis le réveil jusqu'à notre sommeil, et encore lorsqu’on s’endort, c’est dans les bras de Dieu ; c’est une prière continue, et alors qu’il semble que tout dort, cette prière pénètre tout notre être comme l’encens pénètre les objets dans lesquels il est reçu : son parfum demeure à l’autel dans les fleurs et les vêtements sacrés. » Le moine sait que ce temple de son âme a des profondeurs où nul ne peut pénétrer, s’il n’y est introduit par celui-là même qui l’a bâti et qui y réside dans la majesté. « Or, comme Dieu réside dans le sanctuaire dont nous parlons, continue mère Cécile Bruyère, le Saint-Esprit peut seul donner à l’âme l’expérience de ce qui s’y passe.»
Puissions-nous, par notre fidélité à cette vie de prière, mériter d’entrer dans ce sanctuaire intérieur où, avec le Christ, par Lui et en Lui, nous pourrons intercéder pour la réconciliation des pécheurs, la sanctification des fidèles et la gloire de l’Eglise.
Fr. Placide, o.s.b., Prieur
A notre arrivée en France, il y a bientôt quatorze ans, jamais nous n’aurions pu imaginer que Notre-Dame confierait à notre garde ce anctuaire du XIIème siècle que les moines cisterciens ont bâti en son honneur ! Utilisée comme étable après la révolution, cette maison de prière a connu bien des vicissitudes avant de retrouver sa destination originelle. C’est donc avec grande joie que nous venons de reprendre les travaux de restauration de notre église afin de lui restituer toute sa beauté. Dans un de ses sermons pour la dédicace de l’église de Clairvaux, saint Bernard disait : « Ces murs, il est vrai, peuvent eux-mêmes être qualifiés de saints, et ils le deviennent par la consécration des évêques, par la lecture répétée de l’Ecriture, l’assiduité des prières, les reliques des saints, la visite des anges. Il n’en demeure pas moins que leur sainteté n’a pas à être honorée pour elle-même, car il est bien certain qu’ils n’ont pas été sanctifiés pour eux-mêmes. Au contraire, c’est en raison des corps que la maison est sainte, en raison des âmes que les corps sont saints, et en raison de l’Esprit qui les habite (Romains VIII, 11) que les âmes sont saintes».
La restauration de notre église est ainsi une image de celle que le Saint-Esprit réalise dans nos âmes : Dieu qui d’une manière admirable avez créé la nature humaine dans sa noblesse, et l’avez restaurée d’une manière plus admirable encore... [NOTE : Bénédiction de l’eau à l’offertoire de la Messe.] Le baptisé est un temple que la main humaine n’a pas élevé, dont nos églises de pierre ne sont que l’image : Ne savez- vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?... Car le temple de Dieu, ce temple que vous êtes, est saint (I Corinthiens III, 16-17). Comme nos églises, l’âme chrétienne est un vrai sanctuaire, un lieu de prière et d’offrande : Ma maison sera appelée maison de prière (Matthieu XXI, 13). « Cette atmosphère de prière, écrivait mère Cécile Bruyère, doit pénétrer toute notre vie, depuis le réveil jusqu'à notre sommeil, et encore lorsqu’on s’endort, c’est dans les bras de Dieu ; c’est une prière continue, et alors qu’il semble que tout dort, cette prière pénètre tout notre être comme l’encens pénètre les objets dans lesquels il est reçu : son parfum demeure à l’autel dans les fleurs et les vêtements sacrés. » Le moine sait que ce temple de son âme a des profondeurs où nul ne peut pénétrer, s’il n’y est introduit par celui-là même qui l’a bâti et qui y réside dans la majesté. « Or, comme Dieu réside dans le sanctuaire dont nous parlons, continue mère Cécile Bruyère, le Saint-Esprit peut seul donner à l’âme l’expérience de ce qui s’y passe.»
Puissions-nous, par notre fidélité à cette vie de prière, mériter d’entrer dans ce sanctuaire intérieur où, avec le Christ, par Lui et en Lui, nous pourrons intercéder pour la réconciliation des pécheurs, la sanctification des fidèles et la gloire de l’Eglise.
Fr. Placide, o.s.b., Prieur