Avez-vous récemment été inquiets de la direction que prend le pontificat bergolien? Avez-vous lu les «dix commandements» (traduction française de Benoît et moi ici) du pape François? Vous n’en finissez plus de vous confondre en explications pour ces entrevues étranges avec l’athée Scalfari? Confus et frustré (surtout si vous êtres un converti ou un reconverti à la Foi catholique) par les propos du Pape lors de sa visite privée très publicisée à une secte protestante?
Vous avez raisons d’être inquiets. Très dur pour un laïque traditionnel de perdre à chaque jour un peu plus de ce terrain sur lequel l’on défend la Foi traditionnelle et apostolique.
Or, il est nécessaire de se rappeler que nous faisons face à une espèce d’erreur, une surinterprétation de l’infaillibilité du ministère pétrinien. Nous sommes en quelque sorte frappés par l’esprit de Vatican I (si vous me permettez l’expression). Avec l’omniprésence médiatique, la facilité de la vie moderne, l’effondrement de l’étude, la perte de concentration de nos contemporains, nous avons le temps de nous attardez en longueur sur les ébats médiatiques du Pape.
Oui, il est raisonnable d’assumer que nos contemporains ne passe pas le plus clair de leur temps à gagner leur pitance en labourant leurs champs. Depuis la Révolution de l’État providence, la vie de l’homme contemporain est facile, la nourriture n’est qu’à 5 minutes de voiture. Celui-ci ne peut lire qu’avec effort un texte long, dépourvu d’image (bien plus facile de regarder une image que de lire mille mots) et ses doigts perdent chaque jour un peu plus de leur facilité à tracer une écriture cursive à force de taper sur un clavier. Nous avons tant de temps, que le médium de l’information est maintenant la fin même; l’on s’y attarde, l’on y flâne, c’est d’ailleurs la raison derrière le succès de sites tels Buzzfeed, Facebook, etc.
Tout ce que dit et fait le Pape nous est donc très facilement accessible. Si ce contenu accessible est de qualité douteuse, et que nous sommes piégé dans l’esprit de Vatican I et II, nous nous trouvons en crise. Si vous êtes un catholique traditionnel, un tant soit peu sensible à la pensée thomiste, vous ne pouvez ne pas vous inquiéter des conséquences logiques des déclarations papales. Certains blogueurs tombent donc dans deux catégories : les premiers ont des jugements de plus en plus acerbes à l’endroit du Pape, les seconds se tiennent silencieux.
Tout d’abord, vous n’avez pas droit au silence. Lorsque la Foi est attaquée, le seul silence auquel vous avez droit est celui de se retirer pour prier la Bienheureuse Vierge Marie d’écraser l’hérésie, de vous donner le sourire persévérant et la foi solide de S. Alphonse de Liguori et la patience de S. Philippe de Néri. Si vous appartenez à la première catégorie, implorez la verve et la charité de S. Pierre et Paul, priez pour avoir l’énergie et le feu de S. Ignace de Loyola et la grâce de savoir tout sacrifier pour la gloire de Dieu comme S. Thérèse de Lisieux.
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Comme un bon prêtre traditionnel nous l’a mentionné, TOUS les éléments pour travailler à notre salut et vivre une vie catholique traditionnelle nous ont été donnés par le Christ à Son Épouse. Oui, l’image extérieure que l’on projette ressemble à un changement doctrinal ou plutôt au sapement de la doctrine par une praxis pastorale hétérodoxe. Soit, mais en son sein la Sainte Épouse possède toujours ces voûtes frappées d’infaillibilité, là où se réfugient ceux qui veulent travailler à leur salut avec crainte et tremblement (cf. Philippiens 2 :12).
L’Église connue d’autres périodes d’horribles maux; l’arianisme en est probablement le meilleur (et le plus horrible) exemple. La majorité des évêques, des pans géographiques entiers de l’Église (l’Espagne wisigothique, les patriarcats orientaux, etc.) furent complètement submergés par cette hérésie. Mais la théologie traditionnelle regagna sa place de choix, non sans labeur, non sans sacrifice de la part de ses fidèles traditionnels. L’Épouse du Christ connue ensuite des heures de gloire inégalées depuis.
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Rendez votre foi militante : priez une dizaine du chapelet, chaque jour, pour l’avancement de l’apostolat d’un institut Ecclesia Dei, passer du temps avec les pauvres, appuyer les prêtres courageux qui disent la messe de tous les âges, faîtes entendre votre voix en créant un blogue (vous en apprendrez tellement et si vous sauvez ne serais-ce qu’une âme, tous les efforts et les frustrations en vaudront assurément la peine!) et assurez-vous de la compagnie des saints en demandant leur intercession, en trouvant inspiration dans leurs tribulations et dans leur utilisation de leur talents pour la gloire de Dieu.