L'abbé Le Noac'h espère célébrer la messe de Noël dans le nouvel édifice de l'école St-Joseph des Carmes, entre Montréal et Arzens. Toute en latin. En bon traditionaliste.
Éclairé, la nuit, par une
lumière (pas que divine), le Christ rédempteur tend les bras aux paroissiens.
Le monument, érigé au début des années 80, est visible de plusieurs kilomètres
à la ronde, notamment de la D 6113 et de l'autoroute A 61. C'est au pied de
cette monumentale statue, entre Montréal et Arzens, que se niche l'école privée
des catholiques de Tradition pour garçons St-Joseph des Carmes (*), où (ça
relève presque du miracle aujourd'hui, Ndlr), on érige une chapelle, apte à
accueillir 400 paroissiens, sur une quarantaine de bancs en châtaignier massif,
l'œuvre sacrée d'un menuisier de Pezens.
L'école St-Joseph des Carmes
accueille 235 élèves (dont 140 internes) - du CP à la Terminale - venus du Sud
de la France, qui suivent religieusement les cours, en blouse (jusqu'en 3e du
moins). Depuis le 1er mai 2013 et la bénédiction de cette première pierre
sur laquelle sera bâtie l'église (cf Saint-Pierre), les professionnels du BTP
reçoivent l'aide bienfaitrice et bénévole d'une partie des quelque 250 fidèles,
mais aussi de la quinzaine de salariés, des 4 prêtres et des 3 frères religieux
de la communauté n'hésitant pas à retrousser les manches de leurs soutanes…
Grâce à Dieu, à
l'investissement du District de l'institut - et aux dons - les travaux, d'un montant
total de 1,2 M€, sont à ce point bien avancés que le directeur de
l'établissement, l'abbé Le Noac'h ne désespère pas d'y "célébrer
la messe de Noël. Entièrement en latin (bien sûr, Ndlr), tourné vers l'autel,
dos aux paroissiens", selon la sacro-sainte liturgie traditionnelle.
Le gros œuvre est terminé. Il y a déjà belle lurette que des centaines de
tonnes de béton ont été coulées pour établir les solides fondations de
l'église. Les murs s'élèvent désormais vers le ciel, soutenus par une
impressionnante charpente toute en bois, que Joseph, père nourricier de
"notre Seigneur" Jésus Christ, charpentier de métier, n'aurait pas
reniée…
Un lustre en fer forgé
éclairera le chœur central en marbre blanc, entre deux autres autels latéraux.
Les fenêtres seront ornées de vitraux du XIXe, récupérés d'une église… détruite
(celle-là) dans le Nord de la France. L'autel sera surplombé d'une magnifique
rosace en terre cuite ornée d'un vitrail réalisé par un maître-verrier de
Trèbes… En façade, le clocher-mur sera équipé de cinq cloches spécialement
fondues pour ce nouvel édifice… La première messe devrait y être célébrée à
Noël. Si Dieu le veut.
(*) Il existe une école des
catholiques de Tradition pour filles, à quelques kilomètres de là : l'école
dominicaine de la Clarté Dieu, à Fanjeaux.
Guerre de religion...
“Lefebvristes”, traditionalistes,
oui. Intégristes, non! Les dirigeants de l’école St Joseph des Carmes, à
Montréal, ne nient pas leur appartenance à la Fraternité Saint-Pie X, chère à
Monseigneur Lefebvre, qui a elle-même acheté ces anciennes terres agricoles il
y a 33 ans… On a beaucoup parlé de cette communauté et de son “chef” spirituel,
fervent opposant aux nouveautés libérales introduites par et après le Concile
Vatican II, « contribuant, selon lui, à la… démolition de l’Église ».
Monseigneur Lefebvre, excommunié
latæ sententiæ en 1988, est décédé en 1991. Partant de ses positions radicales
contre les francs-maçons et les communistes notamment…, on lui attribua, comme
on attribue encore à la Fraternité Saint-Pie X, des idées proches de celles de
l’extrême droite.