À la suite d’un courriel largement distribué le 13 janvier dernier au sujet de la messe traditionnelle de Saint Pie V et de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, il m’apparaît de ma responsabilité, comme évêque du diocèse de Chicoutimi, de vous partager les informations suivantes :
- Le groupe Tradition Saguenay, qui annonce une célébration de la messe pour le 15 février dans un lieu non déterminé, est en lien avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X. Or, il faut rappeler que cette Fraternité, fondée par Mgr Lefebvre en 1970, et érigée canoniquement comme « Pieuse union » pour une durée de trois ans ad experimentum, a perdu sa reconnaissance officielle le 6 mai 1975.
- De plus, le 22 juillet 1976, Mgr Lefebvre a été suspendu a divinis de l’exercice du ministère après avoir ordonné des prêtres sans lettres dimissoriales.
- Rappelons aussi que le 30 juin 1988, Mgr Lefebvre a procédé à l’ordination de quatre évêques sans l’autorisation du Saint-Siège et a été excommunié par le pape Jean-Paul II le 1er juillet suivant. La Fraternité Saint-Pie X est donc, depuis, en état de schisme sacramentel avec l’Église catholique et, par conséquent, n’est pas en « parfaite communion » ni avec le pape, ni avec l’Église catholique.
- Dans un souci d’unité de l’Église, le 7 juillet 2007, le pape Benoît XVI a publié le Motu Proprio Summorum Pontificum autorisant la célébration, selon certaines conditions très précises de la messe selon la forme extraordinaire du rite romain, c'est-à-dire du rite tridentin. De plus, avec le même objectif, le 21 janvier 2009, le pape Benoît XVI a levé l’excommunication des évêques ordonnés par Mgr Lefebvre. Malgré ces gestes d’ouverture de la part du pape Benoît XVI, il n’y a pas eu de réintégration des évêques ordonnés dans l’Église catholique, car après plusieurs rencontres entre le Saint-Siège et les dirigeants de la Fraternité Saint-Pie X, ces derniers refusent toujours l’autorité du pape et du concile Vatican II.
- Enfin, il faut faire la distinction entre la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, qui est en communion avec l’Église catholique. Cette dernière a été érigée par le pape Jean-Paul II le 2 juillet 1988, à la suite de l’excommunication de Mgr Lefebvre, afin de permettre aux prêtres ordonnés par celui-ci de réintégrer l’Église catholique.
Je trouvais important de vous transmettre ces informations, afin qu’on ne considère pas cette célébration annoncée comme étant autorisée par l’évêque.
+ André Rivest
Évêque du diocèse de Chicoutimi