SOURCE - Abbé Alain Lorans, fsspx - Présent - 3 avril 2015
En ce vendredi saint se réalise la parole de Jésus- Christ : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi », et saint Jean précisait : « pour marquer de quelle mort il devait mourir » (Jn 12, 32-33), sur une croix dressée au sommet du Golgotha. Le Sauveur nous attire, mais nous laissons-nous faire ? Sa croix nous semble-t-elle attirante ? Ne sommes-nous pas plutôt enclins à résister et à nous cabrer devant cette attraction-là ?
En ce vendredi saint se réalise la parole de Jésus- Christ : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi », et saint Jean précisait : « pour marquer de quelle mort il devait mourir » (Jn 12, 32-33), sur une croix dressée au sommet du Golgotha. Le Sauveur nous attire, mais nous laissons-nous faire ? Sa croix nous semble-t-elle attirante ? Ne sommes-nous pas plutôt enclins à résister et à nous cabrer devant cette attraction-là ?
Comme le disait saint Paul, la croix demeure un scandale et une folie (1 Cor 1, 23), mais pas seulement pour les juifs et pour les païens. Dans une société où le confort consumériste poussé jusqu'à l'hébétude constitue un horizon indépassable, le sacrifice de la croix est devenu incompréhensible. La maladie et la souffrance n'ont pas de sens ; elles sont littéralement insensées, moralement absurdes. Certes, on peut encore admirer les vestiges de la foi de nos aïeux qui érigèrent des calvaires à l'entrée des villes et des villages, mais nous les regardons et passons notre chemin, sans même nous signer.
Le vendredi saint est un jour de recueillement salutaire au milieu de l'éparpillement quotidien, de l'agitation souvent dérisoire. Dans le silence, écoutons ce contemplatif, Dom Augustin Guillerand : « Nous serons émerveillés un jour – là-haut – quand nous verrons ce que la souffrance devient dans les âmes courageuses, qui savent l'accepter et la porter par amour. Elle est la plus profonde source de la vraie paix. (…) C'est le chemin de la joie ; tout comme la mort (la mortification, la mort à soi) est le chemin de la vie : Qui aura perdu sa vie… la trouvera. Nous sommes de petites semences jetées en terre pour y mourir et ensuite refleurir en Dieu. » (Voix cartusienne, Parole et Silence éd., p. 7-8)
Transformer le chemin de croix en chemin de joie, c'est l'effet de la grâce du vendredi saint, où nous contemplons le sacrifice de notre miséricordieux Sauveur. Mais Dom Guillerand nous prévient : « Trouver la joie dans la peine et la vie dans la mort, voilà le secret remède… Nous ne le trouverons pas dans nos codex. » (Ibid. p. 12)
ABBÉ ALain LORANS, prêtre de la Fraternité Saint-Pie X
Présent n° 8328 du 3 avril 2015