Dimanche sera installé le nouveau curé de Saint-Eugène, l'Abbé Marc Guelfucci. Venez nombreux !
… pic.twitter.com/ZJikFpdG74
— Schola Sainte Cécile (@scholastececile) 31 Août 2015
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31 août 2015
[twitter @scholastececile] "... le nouveau curé de Saint-Eugène, l'Abbé Marc Guelfucci..."
[Riposte Catholique] Nominations de rentrée à la Fraternité Saint-Pierre
SOURCE - Riposte Catholique - 31 aout 2015
Comme chaque année, l’été voit un certain de nominations dans les communautés sacerdotales. Voici les nominations du district de France de la Fraternité Saint-Pierre telles qu’annoncées dans le bulletin de la Confraternité Saint-Pierre :
Comme chaque année, l’été voit un certain de nominations dans les communautés sacerdotales. Voici les nominations du district de France de la Fraternité Saint-Pierre telles qu’annoncées dans le bulletin de la Confraternité Saint-Pierre :
- L’abbé Alexandre Marchand, ordonné en juin, est nommé à Herstal (Belgique), cette dernière étant rattachée au district de France.
- L’abbé Joseph de Castelbajac, ordonné en juin, est nommé à la Maison Saint-Georges de Perpignan.
- L’abbé Hubert Coeurderoy, actuellement à Saint-Etienne, est nommé à Caen, où il est desservira avec l’abbé Guilhem de Labarre les apostolats normands de la FSSP à Caen et au Havre.
- L’abbé Alexis Garnier, actuellement à Lons (Pau), est nommé à la Maison Saint-Dominique Savio à Versailles (Chapelle de l’Immaculée Conception).
- L’abbé Louis Le Morvan, ordonné en juin, est nommé à la Maison Sainte Solange de Bourges.
- L’abbé Arnaud Moura, actuellement à la Maison Générale à Fribourg (Suisse), est nommé à la Maison Sainte-Solange (Maison de District) à Bourges.
- L’abbé Olivier de Nedde, actuellement à Sées, est nommé en Sâone et Loire, pour seconder l’abbé Philippe Comby-Vincent, dans les différents apostolats de Mâcon, de Châlon sur Sâone et de Paray-le-Monial (évoqué dans un de nos derniers posts).
- L’abbé Roch Perrel, actuellement à Annecy, est nommé à l’Institut Croix des Vents-Saint Joseph de Sées.
- L’abbé Xavier Proust, ordonné en juin, est nommé à la Maison Saint-Bernard de Saint-Etienne. Cette dernière dessert également Pélussin et Montbrison.
- L’abbé Côme Rabany, ordonné en juin, est nommé à la Maison Sainte-Thérèse de Fontainebleau (qui dessert également Meaux).
- L’abbé Arnaud Renard, actuellement à Versailles, est nommé professeur au Séminaire Saint-Pierre à Wigratzbad (Allemagne).
- L’abbé Vincent Ribeton, qui était jusqu’en juillet Supérieur du District de France, est nommé à Lons (Pau), où il va poursuivre le développement de cet apostolat (qui va d’ailleurs déménager).
Comme les années passées, plusieurs diacres seront au service des différentes communautés dont les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre ont la charge.
Le district de France voit également l’arrivée en son sein de quatre diacres : les abbés Damaggio (à Nantes), Bonnin (à Sées), de Nazelle (à Versailles) et Perret (à Bouloire). Ils se prépareront ainsi dans l’apostolat à leur ordination au mois de juin.
[FSSPX (District de France)] Embarras à Rome: le pape savait-il vraiment qu'il donnait sa bénédiction à une éditrice lesbienne?
SOURCE - La Porte Latine - FSSPX - District de France - 31 août 2015
C'est en juin dernier que Francesca PARDI, "mariée" à Maria Silvia Fiengo avec qui elle a quatre enfants, a écrit au pape François pour lui faire part des insultes et des tracas dont elle était l'objet pour avoir édité plusieurs ouvrages de propagande LGBT ciblant les plus petits dont les titres sont "Pourquoi tu as deux mamans"", Petit oeuf" ou "Le grand et gros livre des familles".
C'est en juin dernier que Francesca PARDI, "mariée" à Maria Silvia Fiengo avec qui elle a quatre enfants, a écrit au pape François pour lui faire part des insultes et des tracas dont elle était l'objet pour avoir édité plusieurs ouvrages de propagande LGBT ciblant les plus petits dont les titres sont "Pourquoi tu as deux mamans"", Petit oeuf" ou "Le grand et gros livre des familles".
Ces livres décriés par les catholiques et bannis des écoles par le maire de Venise, Luigi Brugnaro, ont été envoyés au pape accompagnés de photos de sa famille homoparentale , mais aussi des tracts diffamants d'une organisation chrétienne, essentiellement pour porter ces attaques à l'attention du souverain pontife.
Quelle ne fut pas la surprise de Francesca Pardi de recevoir une réponse signée au nom du pape par un haut responsable de la secrétairie d'Etat du Vatican, Mgr Peter Brian Wells, la remerciant "pour son geste délicat" et adressant la bénédiction apostolique à elle-même, son associée et leurs proches.
Pour l'éditrice, jointe par le huffingtonpost italien, il est évident que "par ce geste le pape a voulu ouvrir un dialogue respectueux sur le sujet, loin de la désinformation et de l'agression des extrémistes catholiques tels ceux de La Manif pour tous ou de Family Day". Et de rajouter : "Il nous a rendu respect et dignité".
Devant le tollé suscité par ces déclarations, le Vatican s'est empressé de rectifier le tir sur la forme et non sur le fond : la lettre n'était qu'un accusé de réception "dans un style simple et pastoral" qui aurait dû rester privé et qui souhaitait aux deux éditrices "une activité toujours plus fructueuse au service des jeunes générations et de la diffusion des authentiques valeurs humaines et chrétiennes".
A la veille de la seconde session sur le synode sur la famille, les catholiques du monde entier sont en droit de demander à Rome de clarifier nettement ses positions en dénonçant le travail immoral et contre-nature de mesdammes Pardi et Fiengo.
En attendant, prions pour le pape et pour la conversion de ce couple diabolique.
La Porte Latine
Sources : huffingtonpost.it/L'express/LPL du 31 août 2015
[La Porte Latine - FSSPX France] Embarras à Rome: le pape savait-il vraiment qu'il donnait sa bénédiction à une éditrice lesbienne?
SOURCE - La Porte Latine - FSSPX France - 31 août 2015
C'est en juin dernier que Francesca PARDI, "mariée" à Maria Silvia Fiengo avec qui elle a quatre enfants, a écrit au pape François pour lui faire part des insultes et des tracas dont elle était l'objet pour avoir édité plusieurs ouvrages de propagande LGBT ciblant les plus petits dont les titres sont "Pourquoi tu as deux mamans"", Petit oeuf" ou "Le grand et gros livre des familles".
C'est en juin dernier que Francesca PARDI, "mariée" à Maria Silvia Fiengo avec qui elle a quatre enfants, a écrit au pape François pour lui faire part des insultes et des tracas dont elle était l'objet pour avoir édité plusieurs ouvrages de propagande LGBT ciblant les plus petits dont les titres sont "Pourquoi tu as deux mamans"", Petit oeuf" ou "Le grand et gros livre des familles".
Ces livres décriés par les catholiques et bannis des écoles par le maire de Venise, Luigi Brugnaro, ont été envoyés au pape accompagnés de photos de sa famille homoparentale , mais aussi des tracts diffamants d'une organisation chrétienne, essentiellement pour porter ces attaques à l'attention du souverain pontife.
Quelle ne fut pas la surprise de Francesca Pardi de recevoir une réponse signée au nom du pape par un haut responsable de la secrétairie d'Etat du Vatican, Mgr Peter Brian Wells, la remerciant "pour son geste délicat" et adressant la bénédiction apostolique à elle-même, son associée et leurs proches.
Pour l'éditrice, jointe par le huffingtonpost italien, il est évident que "par ce geste le pape a voulu ouvrir un dialogue respectueux sur le sujet, loin de la désinformation et de l'agression des extrémistes catholiques tels ceux de La Manif pour tous ou de Family Day". Et de rajouter : "Il nous a rendu respect et dignité".
Devant le tollé suscité par ces déclarations, le Vatican s'est empressé de rectifier le tir sur la forme et non sur le fond : la lettre n'était qu'un accusé de réception "dans un style simple et pastoral" qui aurait dû rester privé et qui souhaitait aux deux éditrices "une activité toujours plus fructueuse au service des jeunes générations et de la diffusion des authentiques valeurs humaines et chrétiennes".
A la veille de la seconde session sur le synode sur la famille, les catholiques du monde entier sont en droit de demander à Rome de clarifier nettement ses positions en dénonçant le travail immoral et contre-nature de mesdammes Pardi et Fiengo.
En attendant, prions pour le pape et pour la conversion de ce couple diabolique.
La Porte Latine
Sources : huffingtonpost.it/L'express/LPL du 31 août 2015
29 août 2015
[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Les Romains Implacables
SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 29 août 2015
Chers lecteurs, écoutez mon avertissement –
Chers lecteurs, écoutez mon avertissement –
Lorsqu’ arrivera l’accord, lisez entre les lignes !
Des rumeurs venant de la Fraternité Saint Pie X semblent confirmer la spéculation de ces « Commentaires » de la semaine dernière (CE 423 du 22 août), selon laquelle Rome veut un accord avec la FSSPX. Les rumeurs parlent d’une rencontre secrète qui eut lieu au début de ce mois, où les chefs de la FSSPX auraient discuté de finance et d’un « préambule doctrinal ». Est-ce le même préambule dont parlait le Cardinal Müller le 3 août ? Rédigé par Rome pour que la FSSPX le signe ? Le Cardinal raconte que cela serait nécessaire pour tout accord, alors que Mgr. Schneider ne voyait aucun problème doctrinal, puisque Vatican II ne fut que « pastoral ». Mais avec ou sans rumeurs, rappelons le fond du problème qui, lui, ne change pas.
Les seize documents officiels du second Concile du Vatican offrent ensemble une nouvelle vision de Dieu, de la vie et de l’homme, en effet une nouvelle religion en phase avec le monde moderne centré sur l’homme, mais qui se heurte à la religion catholique centrée sur Dieu, laquelle, en 1900 ans d’existence, n’a changé en rien d’essentiel. Chaque religion professe sa vision de Dieu, de la vie et de l’homme, chacune est doctrinale, mais les deux doctrines s’affrontent. Or, par d’ingénieuses ambiguïtés – l’ambiguïté étant ce qui caractérise les seize documents –, les Pères du Concile furent persuadés qu’il n’y avait aucun affrontement, et lorsqu’ils votèrent en faveur des documents, il y eut trois raisons pour lesquelles les Catholiques du monde entier suivirent la nouvelle religion : son hostilité envers la vraie Foi était habilement dissimulée, elle fut imposée aux Catholiques par presque toutes les autorités de l’Église, à commencer par le Pape, et elle était bien plus facile à pratiquer que la religion préconciliaire.
Mais Dieu suscita un vrai berger, Monseigneur Lefebvre, qui persista dans le différend doctrinal, qui tint tête aux autorités infidèles de l’Église et qui maintint la pratique de la religion préconciliaire pour toutes les âmes désireuses de s’en donner la peine, lesquelles furent assez nombreuses pour que la Fraternité de Monseigneur se fût répandue partout dans le monde dès sa mort en 1991. Mais ses successeurs à la tête de la Fraternité étaient nés après la Deuxième Guerre dans un monde fort différent de celui de Monseigneur, qui avait vu le jour avant la Première Guerre. Ils ne comprirent ni le monde moderne ni la doctrine comme le faisait Monseigneur, et ils n’avaient donc pas la même motivation que lui pour continuer à tenir tête aux autorités de l’Église, même s’ils ne voulaient pas encore relâcher la discipline de l’Église à la manière du Concile (chose voulue maintenant par de plus en plus de Traditionnalistes). Dès lors c’était tout simplement une question de temps avant que le magnétisme de Rom e n’exerçât son influence.
Quant aux Romains, ils s’entêtaient dans leur nouvelle religion conciliaire, et donc à partir de 2000 ils accueillirent à bras ouverts tout rapprochement entrepris par la FSSPX, car sa doctrine et sa pratique du catholicisme de toujours constituaient un blâme constant de leurs nouveautés franc-maçonnes et une menace constante, telle une poche de résistance derrière les lignes d’un ennemi dont l’invasion avait par ailleurs parfaitement réussi. Donc tout comme les Romains veulent absorber la FSSPX dans leur Néo- église, de même les chefs actuels de la FSSPX veulent se soumettre à l’autorité officielle de l’Église de Rome. C’est un mariage contracté aux Enfers, et des hommes de la Néo-église aussi charmants que Mgr. Schneider n’y voient aucun problème, car ils n’ont pas vu, ou n’ont pas voulu voir, l’affrontement sous-jacent des deux doctrines et de leurs principes de base.
En cela au moins, le Cardi nal Müller a donc raison. Si deux hommes ont des visions différentes de Dieu, de la vie et de l’homme, tout accord entre eux ne peut être que relativement superficiel. Ainsi, si la FSSPX ne peut être amenée à abandonner le dogme, ou plutôt à faire saper tout dogme catholique par le super-dogme maçonnique selon lequel toute dogmatique n’est que de l’eau de rose, alors nécessairement la FSSPX agira à l’intérieur des murailles de Rome comme un Cheval de Troie. Voilà pourquoi le Cardinal insiste tant sur un préambule doctrinal. Que celui-ci soit rédigé par Rome ou par la FSSPX n’a aucune importance, pourvu que la masse des Traditionnalistes, comme la masse des Catholiques après Vatican II, se laisse tromper par les ambiguïtés doctrinales. Celles-ci seront géniales !
Kyrie eleison.
[UNEC - Le Forum Catholique] Un pélerin UNEC est arrivé à bon port
SOURCE - UNEC - Le Forum Catholique - 29 août 2015
Pour un de nos pèlerins, l’ami Christian Lajoinie, le pèlerinage sur terre s’est terminé le 26 août 2015, après un cancer de plusieurs années. Entouré de sa famille nombreuse, notamment son épouse, sa mère, ses 4 frères et sœurs et 17 petits enfants, muni des sacrements de l’Eglise, il est parti vers Dieu. Le Requiem à l’église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris où il a géré pendant des décennies la procure au fond de l’église, a été célébré par son fils Bruno Lajoinie FSSPX. Nos photos le montrent lors de notre pèlerinage « en Norvège Catholique » de 2006, puis lors du Requiem du 29 août 2015.
Christian fut un pilier de notre association UNEC (Union des Nations de l’Europe Chrétienne), étant toujours présent avec son soutien actif, ses encouragements et ses prières. Voici ce qu’il nous avait écrit encore quelques mois avant sa mort, le 5 décembre 2014 : « Je rechute dans ma maladie, tous les résultats me ramènent 18 mois en arrière. Sans doute, la Très Sainte Vierge de Lourdes m’invite à la prière et la pénitence encore plus fort pour ma sanctification et le combat pour lequel je me suis battu toute ma vie. J’offre mes épreuves pour toutes les entreprises de l’UNEC – pèlerinages, COSTA, AMEN, SOS MAMANS, RU, RADIO-SILENCE, BNM… - et qu’elles perdurent ! Que nos descendants soient courageux pour batailler et que Dieu leur montre SA victoire ! »
Ancien banquier, Christian nous a expliqué sans peur, lors de la crise financière en Irlande, ce qui se passait réellement derrière les coulisses, et aujourd’hui l’actualité en Grèce nous prouve la pertinence de ses analyses. Dans une de ses conférences à l’UNEC, en août 2011, il déclara : « Nous sommes bien face à une gigantesque escroquerie conduite par un petit groupe de gens connaissant bien les mécanismes financiers mais obsédés par l’appât du gain à court terme touchant leurs commissions et intérêts sans souci du bien commun. Tout ceci se passe en toute impunité en raison de l’influence exercée par ces derniers sur les gouvernements, les organes de contrôle internationaux, les autres banques. Pour l’instant on résout le problème en rajoutant du crédit sur des pays déjà surendettés. Crédit risqué, donc à des taux plus élevés, c’est à dire plus rentables. Les économistes des banques, universités ou de la presse ne disent pas la vérité, tout en énumérant beaucoup de choses exactes mais qui sont des détails futiles et n’expliquent rien, pour ne pas perdre leur emploi. Voilà pourquoi, en Irlande aussi, les populations sont dans la brume et sont distraites des vrais problèmes. Les vrais responsables courent toujours car ce sont ceux qui exercent le pouvoir réel ou leurs valais. » Et encore Christian nous expliqua: «Les vrais manipulateurs de marionnettes se cachent toujours. La plus grande ruse de Satan est de faire croire qu’il n’existe pas. Courage, chers amis, nous avons choisi le camp du gagnant, le Créateur et Maitre de toutes choses, dont la grâce prend toujours des voies qui forcent l’admiration des fidèles et confondent les méchants. En attendant, « ne t’irrite pas contre ceux qui font le mal » ! (Ps 36). - A dieu, Christian ! et à bientôt !
- R.I.P. (Requiescat in Pace) –
23 août 2015
[Paix Liturgique] Dans nos archives: le bilan de l'an I du motu proprio à Paris
SOURCE - Paix Liturgique - Lettre 506 - 23 août 2015
Dans notre lettre 116, publiée le 1er juillet 2008, nous dressions un premier bilan du Motu Proprio Summorum Pontificum dans le diocèse de Paris, un an après sa promulgation par Benoît XVI. Sept ans et près de 400 lettres plus tard, nous vous reproposons ce texte, suivi de la réflexion qu’il nous inspire aujourd’hui.
Dans notre lettre 116, publiée le 1er juillet 2008, nous dressions un premier bilan du Motu Proprio Summorum Pontificum dans le diocèse de Paris, un an après sa promulgation par Benoît XVI. Sept ans et près de 400 lettres plus tard, nous vous reproposons ce texte, suivi de la réflexion qu’il nous inspire aujourd’hui.
I – NOTRE LETTRE 116 (11 juillet 2008)
A – LE BILAN
1) Situation des célébrations de la forme « extraordinaire » dans le diocèse de Paris avant la promulgation du Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007
Depuis 1988, le diocèse de Paris a autorisé la célébration de messes tridentines dans 3 églises du diocèse : l'église paroissiale Sainte-Odile (17ème), la chapelle Notre-Dame du Lys (15ème), que le cardinal Vingt-Trois avait décidé de remplacer par l'église Saint-Germain-l'Auxerrois (1er) et l'église paroissiale Saint-Eugène (9ème).
À ces trois lieux, il faut ajouter le cas de prêtres « idoines », au sens du Motu Proprio Summorum Pontificum (par exemple, l'abbé de Tanoüarn, l'abbé Barthe, l'abbé Belon, l'abbé Veuillez...), célébrant, ainsi que les y autorise le Code de Droit Canonique, dans des lieux privés (par exemple au Centre Saint-Paul, 2ème). N'oublions pas également que la Fraternité saint Pie X (FSSPX) est très présente à Paris avec Saint-Nicolas-du-Chardonnet (5ème) qui est sans doute l'une des plus importantes « paroisses » de la capitale, la chapelle Sainte-Germaine de Wagram (17ème), et la chapelle de l'Institut Saint-Pie-X (6ème), ce qui démontre qu'à Paris, l'attente des fidèles est particulièrement importante et qu'elle est loin d'être géographiquement satisfaite, et qu'en outre, ce même diocèse comporte un nombre très conséquent de prêtres célébrant de manière privée selon la forme extraordinaire et qui ne demandent qu'à le faire officiellement.
Première conclusion
Une situation antérieure au Motu Proprio qui démontre l’importance des besoins parisiens mais une offre sans rapport avec l'immensité de la ville et le nombre énorme de ses habitants, ce qui a justifié de nombreuses demandes à la suite du Motu Proprio.
2) Les demandes suite au Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007
Il est toujours impossible d'établir un bilan exhaustif des demandes, celles-ci étant souvent exprimées dans une grande discrétion. Aussi nous ne nous fondons, pour ce dossier, que sur les informations déjà très significatives pour lesquelles nous avons des témoignages précis. Ainsi, à notre connaissance, depuis le mois de juillet 2007, au moins 21 curés de paroisses du diocèse de Paris ont été sollicités dans le sens de l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum.
Si 8 sont des demandes formelles, officielles et structurées, les autres sont des demandes « informelles » formulées lors d'entretiens privés, de rencontres fortuites entre des fidèles et leur curé ou bien manifestées individuellement par écrit. Ces demandes informelles sont, dans la quasi-totalité des cas, superbement ignorées par les curés. Elles sont néanmoins très importantes car elles témoignent de l'état d’esprit de la plupart de ces paroissiens qui souhaitent voir leur demande s'épanouir paisiblement et charitablement dans leur propre paroisse. Ces fidèles ont lu le Motu Proprio et ont bien compris que la coexistence pacifique des deux formes du même rite romain, dans le cadre paroissial, était non seulement possible et permise mais également encouragée par le Saint-Père. Dès lors, ces paroissiens n'ont pas jugé nécessaire de s’organiser en association, d'organiser un débat public mais ont préféré manifester leur demande en douceur, sans provoquer de vagues ni générer de conflits avec les autres paroissiens aux sensibilités différentes.
Il serait indélicat de refuser ces demandes comme n'étant pas « réelles » ou « fondées » au simple titre qu'elles ne sont pas, du moins à ce jour, « formelles » ou « structurées ». On notera d'ailleurs que ce sont souvent les mêmes curés qui ne veulent pas que les demandeurs s'appuient sur une pétition ou une association qui refusent de tenir compte des demandes individuelles et informelles...
3) Les effets du Motu Proprio au 30 juin 2008 dans le diocèse de Paris
Voici les résultats actuels des effets du Motu Proprio dans le diocèse de Paris au 30 juin 2008.
a) Nous n'avons relevé qu'un seul cas où le curé a proposé de lui-même, en même temps qu'une demande lui était faite, un commencement de mise en place du Motu Proprio dans sa paroisse : il s'agit du père Hubert Blin, curé de Saint-Georges-de-la-Villette, dans le 19ème arrondissement de Paris, qui, depuis le 14 septembre 2007, a célébré chaque mardi à 19h une messe dans la forme « extraordinaire » du rite romain dans son église paroissiale devant une assemblée de 30 à 40 personnes, ce qui, selon un vicaire général du diocèse de Paris, « est un exploit dans ce quartier ». Ce n'est d’ailleurs pas l’avis du Père Blin. Hélas le Père Blin quitte dans quelques jours le diocèse de Paris, et cette messe risque de disparaître.
b) Le second cas est celui de la paroisse Sainte-Jeanne-de-Chantal dans le 16ème. Dans cette paroisse une demande significative a amené le curé, le père Jean-Pierre Guiot, à accorder à partir du 10 février 2008 une messe chaque dimanche à 12h45. Le succès de cette célébration tardive célébrée désormais par le curé lui-même pourrait être bien plus important si cette messe était célébrée à un horaire familial.
c) Le troisième cas est celui de la paroisse Saint-Pierre de Montrouge. Là aussi, le curé, le père Philippe Marsset, a accordé à partir du 30 mars une messe à 12h célébrée non pas dans l’église paroissiale mais dans la chapelle Saint-Paul du boulevard Brune. Le démarrage tardif, juste avant les vacances de Pâques et l'horaire peu familial n'ont pas empêché le succès de cette initiative avec les prêtres désignés par le père Marsset : Mgr Descourtieux, l'abbé Thuillier, Mgr Fleichmann, le père Potez. Cette célébration, qui s'est interrompue le 22 juin, est aujourd’hui l'objet d'une évaluation dont les conséquences seront, nous le souhaitons, son glissement vers un horaire familial accessible à tous.
d) Nous avons aussi le cas de Notre-Dame de Clignancourt dans le 18ème ou l'abbé Olivier Horovitz a célébré en semaine une messe privée à un horaire peu commode (jeudi et samedi matin à 8h) devant un nombre significatif de fidèles, démontrant que la forme extraordinaire avait de l'avenir dans ces quartiers populaires de Paris. Mais l'abbé Horovitz quitte dans quelques jours le diocèse de Paris et cette messe va disparaître. Subsiste, en revanche, la demande du groupe stable de fidèles qui assistaient à cette messe.
e) Il faut citer bien sûr le cas, dans le cadre du Motu Proprio de 1988, de la célébration décidée par l'archevêque de Paris, celle de Saint-Germain-l'Auxerrois (1er), ajoutée en continuation de la célébration à Notre-Dame-du-Lys (15ème), grâce à la volonté du Père Laurent, desservant cette chapelle, et l'appui des fidèles assistant à cette messe. De l'avenir de la messe à Notre-Dame-du-Lys, on ne sait actuellement rien, le père Laurent ayant quitté, avec une vingtaine d'autres, sa congrégation des Pères de Saint Vincent de Paul pour entrer dans une nouvelle société érigée dans le diocèse d’Ars.
f) Les pèlerinages de la paroisse Saint-Eugène
En marge de ce bilan « territorial » nous pouvons citer le cas du père Jean-Pierre Batut, curé de la paroisse Saint-Eugène qui, par trois fois au cours de l’année, a organisé un pèlerinage marial dans Paris. Ces pèlerinages furent autant d’occasions d'aller célébrer la forme extraordinaire du rite romain dans trois sanctuaires emblématiques de l'Église parisienne. Ainsi la messe de novembre au sanctuaire de la Médaille Miraculeuse fut-elle suivie par une célébration en janvier à Notre-Dame des Victoires puis le 17 juin à Notre Dame de Paris devant plus de 1000 fidèles.
g) Conclusion à propos de l’année 2007/2008
Depuis la promulgation du Motu Proprio Summorum Pontificum en juillet 2007, les demandes de célébrations de la messe selon la forme extraordinaire du rite romain dans le diocèse de Paris ont été significatives (concernant au moins 20% des paroisses du diocèse) et, pour l'heure, éminemment discrètes, ce qui n'a pas empêché certains curés de profiter du caractère discret de ces demandes pour les rejeter sans concertation réelle, comme à Saint-Étienne-du-Mont ou dans le 12ème arrondissement, au risque d’obliger demain ces familles de demandeurs à utiliser d'autres moyens plus bruyants...
Pèlerinage de la paroisse Saint-Eugène
Sainte-Cécile, guidée par l'abbé Batut,
au sanctuaire de la rue du Bac, en
novembre 2007.
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Parallèlement, ce qui a été mis en place a été très limité et pas toujours accordé dans des conditions horaires favorables à l'enracinement de ces « expériences ». D'autre part le succès des messes célébrées dans les quartiers nord de Paris dans des conditions difficiles nous éclaire sur ce que serait la réponse des fidèles si une offre sérieuse de messes « extraordinaires » était proposée sur Paris.
B – LES PERSPECTIVES
1) Les demandes dans l’avenir
Nous évoquions dans notre étude précédente (lettre 112) le caractère original du diocèse de Versailles. Celui de Paris l'est tout autant pour des motifs différents liés en premier lieu à l'importance de la population (2 500 000 habitants), ce qui induit que le diocèse de Paris sera certainement le second diocèse de France à voir des demandes d’application du Motu Proprio se manifester dans toutes les paroisses. Aussi, il est évident que, dans l'année à venir, des groupes solliciteront d'une manière ou d'une autre les curés de la plupart des paroisses de la capitale pour demander à y vivre leur foi catholique au rythme de la forme « extraordinaire » du rite romain.
2) Les espérances raisonnables pour l’année 2008/2009
Il serait insensé de croire que dès l’année 2008/2009 il sera possible d'obtenir la célébration de messes traditionnelles dans la totalité des paroisses du diocèse de Paris car, de bonne foi, d'authentiques difficultés pratiques et matérielles se présentent même si l’on sait qu’une réelle bonne volonté et un authentique dialogue pourraient aisément les résoudre. Cependant il semble réaliste que cette forme soit célébrée chaque dimanche et fête dès l'année prochaine au minimum dans tous les doyennés (qui correspondent grosso modo aux arrondissements parisiens).
À ce minima devrait naturellement s'ajouter d'autres célébrations qui correspondent aux autres besoins des fidèles.
- Tout d’abord quelques célébrations de semaine dans les quartiers « d'affaires » qui attirent sur Paris chaque jour plusieurs dizaines de milliers de « travailleurs ». La célébration à Saint-Louis d'Antin serait un bon écho pour répondre à ce qui se fait déjà petit-à-petit à la Défense.
- Le succès de la messe du 17 juin à Notre Dame nous appelle à demander à l'archevêque de Paris de célébrer à une heure familiale au moins une fois par an une messe solennelle à Notre Dame de Paris pour concourir à la communion ecclésiale.
- À cela devrait s'ajouter, dans un premier temps chaque trimestre, la célébration de la messe extraordinaire dans les grands sanctuaires parisiens comme le Sacré-Cœur de Montmartre, Notre-Dame des Victoires, ou la Chapelle de la Médaille Miraculeuse.
C – NOS CONCLUSIONS
Nous laissons le mot de la fin au Père Chauvet, ancien vicaire général du diocèse de Paris et depuis peu curé de Saint-François-Xavier, qui a dit devant quelques-uns de ses confrères que « l'on pouvait raisonnablement penser qu'à moyen terme, la forme extraordinaire du rite romain pourrait être célébrée dans toutes les grandes églises de Paris ».
Le Père Leborgne, vicaire général du diocèse de Versailles a, de même, affirmé que « l'Église, ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre. C'est un vrai défi. »
Prions pour cela et relevons le défi !
II – NOTRE COMMENTAIRE, 7 ANS PLUS TARD
En sept ans, il s'en est passé des choses à Paris : le curé de Saint-Eugène, l'abbé Batut est devenu évêque, tout d'abord auxiliaire du cardinal Barbarin à Lyon (notre lettre 160) puis, évêque de Blois depuis novembre 2014 ; la messe de Sainte-Jeanne-de-Chantal est célébrée dorénavant à midi par un vicaire de la paroisse et fait le plein, comme les messes à Saint-Eugène-Sainte-Cécile ; la messe de Saint-Pierre de Montrouge a laissé la place à une messe à Notre-Dame-du-Travail, d’abord trois dimanches par mois, aujourd’hui tous les dimanches mais à un horaire non familial (18h30) qui montre que si cette messe était célébrée le matin à un horaire décent les fidèles s'y rendrait en bien plus grand nombre... ; les fidèles de Saint-Georges-de-la-Villette se sont accrochés à leur messe hebdomadaire de semaine et ont désormais droit à une messe dominicale mensuelle (notre lettre 460) ; à la messe dominicale très suivie de Saint-Germain l'Auxerrois, célébrée par le curé, s'ajoute une messe du jeudi ; en semaine, on décompte une messe le lundi à Sainte-Clotilde, le mercredi à Saint-François-Xavier, un lundi par mois à Saint-Louis-en-l'Ile, le mercredi à Saint-Jean-Baptiste de La Salle, le mercredi à Notre-Dame de l'Assomption de Passy ; la messe de Notre-Dame-du-Lys a survécu et est très fréquentée ; tous les vendredis à 12h15 est célébrée la messe des étudiants de l’IPC, dans la chapelle des Visitandines de Denfert-Rochereau ; la FSSPX a quitté la chapelle de Wagram pour s'installer à Notre-Dame-de-Consolation (notre lettre 378) et continue de desservir Saint-Nicolas, l'Institut Saint-Pie-X, la chapelle de la rue Gerbert et prépare deux autres implantations… ; le diocèse a incardiné divers prêtres issus des rangs traditionnels, y compris de la FSSPX ; le cardinal de Paris, Mgr Vingt-Trois, a participé au pèlerinage de Chartres en 2010 et célébré cette année à Saint-Germain-l'Auxerrois dans l’une et l’autre forme du rite romain le même dimanche (notre lettre 482), etc.
Et pourtant, comme le chantait un chœur d’enfants dans les années 70 : « Non, non, rien n'a changé, Tout, tout a continué » (*). Des « serrages de vis » sont même annoncés pour la rentrée…. Bref, si le climat ecclésial s’est détendu et amélioré, l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum reste sept ans plus tard toujours largement inadaptée à la demande réelle.
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(*) Dans cette même chanson au refrain célèbre, les Poppys commençaient par « C'est l'histoire d'une trêve, Que j'avais demandée […] Je voulais, j’espérais, Que la paix règne en maître, En ce soir de Noël, Mais tout a continué » pour chanter ensuite : « Et pourtant bien des gens, Ont chanté avec nous ; Et pourtant bien des gens, Se sont mis à genoux ; Pour prier, oui pour prier ; Pour prier, oui pour prier »... Comme un chant de route pour la paix liturgique, non ?
22 août 2015
[Mgr Williamson - Initiative St Marcel] Contradiction Romaine?
SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 22 août 2015
Pas de doctrine ? Alors l’apostasie vaincra.
Pas de doctrine ? Alors l’apostasie vaincra.
La doctrine doit être sauvegardée, quoi qu’il arrive.
Deux hommes d’église romains semblent s’être contredits l’un l’autre selon des remarques récentes à propos des relations entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X, mais une explication en serait que Rome lui joue un tour de passe-passe vieux comme le monde. Par la routine du « bon flic, mauvais flic », lorsque la police veut la confession d’un criminel, elle envoie d’abord une brute pour le tabasser jusqu’à ce qu’il ait besoin d’un fleuve de sympathie. Alors on lui envoie un gentille gendarme qui lui montre une sympathie telle que souvent le gredin s’ouvre et confesse son crime.
Le « mauvais flic » dans ce cas ne serait personne de moins que le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Cardinal Müller, lequel, dans un entretien qu’il donna plus tôt ce mois-ci à www.katholisch.de, site officiel de la Conférence des Évêques allemands, a dit à propos d’un accord Rome-FSSPX, « qu’il n’y a pas de nouveau développement substantiel. Le Saint Père désire que nous continuions d’essayer : “con tenacia e pazienza” – avec patience et ténacité. La précondition pour une pleine reconnaissance est la signature d’un préambule doctrinal qui garantisse un plein accord sur les questions essentielles de la Foi. Durant les derniers mois, il y eut des rencontres de différentes sortes qui avaient pour but de fortifier la confiance mutuelle. »
Voici qu’on déclare clairement que la FSSPX devra signer un texte doctrinal à faire agréer par la Rome néo-moderniste si elle veut un accord avec Rome. Le Cardinal fait aussi « mauvais flic » lorsqu’il révèle qu’il y eut « des rencontres de différentes sortes » entre les Romains et la FSSPX « pour fortifier la confiance mutuelle. » À moins que la FSSPX ne soit heureuse que Rome dévoile des contacts qui seraient restés autrement inconnus ? Mais parmi ceux qui ont la Foi catholique, qui est ce qui est rassuré par l’instauration de cette confiance mutuelle avec les néo-modernistes ? Attention, voici le « bon flic ».
Plus tôt cette année, Monseigneur Athanase Schneider visita deux séminaires de la FSSPX « pour y conduire des discussions sur un sujet théologique spécifique avec un groupe de théologiens de la FSSPX et avec son Excellence Mgr Fellay ». Tout récemment, il donna une entrevue à un site web espagnol, Rorate Caeli en español, dans laquelle il présenta une vision favorable de ces visites. Il y dit qu’il fut traité avec un respect cordial, et il observa tout autour le respect pour le Pontife régnant, le Pape François. Après sa visite, il ne voyait plus « aucune raison grave de nier au clergé et aux fidèles de la FSSPX la reconnaissance canonique officielle, et entre temps ils devraient être acceptés tels qu’ils sont ». En minimisant l’obstacle de Vatican II, Mgr Schneider confirme qu’il n’a vu aucun problème doctrinal sur le chemin d’un accord : il a dit que le Concile fut essentiellement pastoral et de son temps.
Qui donc représente la vraie Rome ? le Cardinal Müller ou Mgr Schneider ? Sûrement les deux. Si la routine du « bon flic, mauvais flic » n’est pas consciente, elle est certainement instinctive. Rome, en gardant ses options ouvertes, peut continuer de jouer la FSSPX comme un poisson dans l’eau, en le lâchant pour le ramener, en faisant espérer pour soudain éteindre l’espérance, en pliant le fil de fer pour le déplier à nouveau, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il se casse. Hélas, on peut craindre que par ces « rencontres » mentionnées, les chefs de la FSSPX ne soient complices dans ce jeu de Rome.
Kyrie eleison.
21 août 2015
[Abbé Arnaud Sélégny, fsspx - Fideliter] A propos de l'année de la miséricorde du pape François : L'Eglise de la miséricorde
SOURCE - Abbé Arnaud Sélégny, fsspx - Fideliter - n°226 - juillet-août 2015
Dans quelques mois, le pape François fera entrer l'Église dans une année jubilaire : le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde.[...] Et la conception qu'ont les autorités romaines, aujourd'hui, de la miséricorde, doit-elle être reçue intégralement ?
Le pape François a publié la bulle d'indiction d'un Jubilé extraordinaire de la Miséricorde qui débutera le 8 décembre prochain, « solennité de l'Immaculée Conception (…) qui montre comment Dieu agit dès le commencement de notre histoire (1) ». Cette année jubilaire s'achèvera « le 20 novembre 2016, en la solennité liturgique du Christ, Roi de l'Univers (2) ». Ce texte, intitulé Le visage de la miséricorde, nous révèle un élément central de la pensée du pape actuel et permet d'appréhender la réforme qu'il médite.
Le visage de la miséricorde
L'exhortation Evangelii Gaudium (EG), qui a « une signification programmatique (3) », conforte cette façon de voir. Le pape y décrit la « transformation missionnaire de l'Église (4) » qu'il désire voir s'accomplir. Celle-ci doit se réaliser « à partir du coeur de l'Église (5) », et ce coeur est la miséricorde qui « quant à l'agir extérieur est la plus grande de toutes les vertus (6) », affirme-t-il en citant le Docteur angélique saint Thomas d'Aquin. L'année jubilaire a donc pour but de promouvoir la transformation que décrit l'exhortation. À première lecture (cf. l'encadré n° 1 Misericordiæ vultus infra), il semble que le pape François veuille entraîner les fidèles vers des fins respectables et saintes. Cependant, certains éléments doivent éveiller notre attention et nous rendre davantage prudents.
Au n° 4, le choix de la date d'ouverture de l'Année Sainte est expliqué : ce n'est pas seulement la fête de l'Immaculée Conception. Voici l'autre raison : « J'ai choisi la date du 8 décembre pour la signification qu'elle revêt dans l'histoire récente de l'Église. Ainsi, j'ouvrirai la Porte Sainte pour le cinquantième anniversaire de la conclusion du concile oecuménique Vatican II (7) ». Le pape veut donc inscrire ce Jubilé dans le sillage et le prolongement du Concile : « L'Église ressent le besoin de garder vivant cet événement. (…) Les Pères du Concile avaient perçu vivement, tel un souffle de l'Esprit, qu'il fallait parler de Dieu aux hommes de leur temps de façon plus compréhensible. Les murailles qui avaient trop longtemps enfermé l'Église comme dans une citadelle ayant été abattues, le temps était venu d'annoncer l'Évangile de façon renouvelée (8). » Cela douche notre enthousiasme : l'idéal du Jubilé est le Concile, qui a détruit les défenses de l'Église !
Ce n° 4 se poursuit par deux citations tirées des discours d'ouverture ( Jean XXIII) et de clôture du concile (Paul VI). Le choix de ces citations renforce le rapport entre l'année Jubilaire et Vatican II. « Aujourd'hui, disait Jean XXIII, l'Épouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité (9). » L'on sait bien ce que signifie, au fond, cette miséricorde, et tous les abandons qu'elle contient. La vérité, c'est que condamner l'erreur est précisément une grande miséricorde, puisque l'erreur menace le troupeau. Quant à Paul VI, il affirmait : « La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. (…) Un courant d'affection et d'admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne (10). » Mais une véritable miséricorde ne consisterait-elle pas à se pencher, comme le vrai bon Samaritain, sur les plaies suppurantes de l'ignorance et du refus de Dieu et à y verser le baume de la vérité révélée ? Le texte ajoute en évoquant Vatican II : « Des erreurs ont été dénoncées. » De quelles erreurs parle-til ? Le Concile n'en a pas beaucoup dénoncé ! En tout cas, le pape François ne risque pas de faire référence à l'erreur du communisme, puisque, pendant le Concile, les 450 signatures de Pères demandant la condamnation du communisme ont été mystérieusement égarées dans un tiroir du Vatican par Mgr Palémon Glorieux…
Continuant une lecture attentive du texte, nous y découvrons l'omission d'éléments fondamentaux.
Concernant le Christ, il est fréquemment rappelé que Jésus est le signe de l'amour et de la miséricorde du Père, empli de miséricorde et de compassion envers les pauvres, les malades, les âmes affligées ; que sa personne, enfin, « n'est rien d'autre qu'amour, un amour qui se donne gratuitement (11) ». Mais Jésus-Christ n'apparaît jamais dans sa stature de Vérité et de Lumière du monde. Et pourtant, c'est bien ainsi que la première miséricorde que Notre-Seigneur apporte dans sa création, est la miséricorde de la vérité : la vérité sur Dieu, sur l'homme, sur la grâce qui nous unit si intimement à notre Créateur, et sur les principes de la morale qui nous guident afin de nous séparer du péché.
Le pape affirme encore que « Dieu se donne tout entier, pour toujours, gratuitement, et sans rien demander en retour ». C'est oublier que Dieu commande, en échange de son amour, de nous donner tout entier à lui et pour toujours, selon le mot de saint Augustin : « Dieu, qui t'a créé sans toi, ne te sauvera pas sans toi (12). » Enfin, la pauvreté est désignée quasi-exclusivement sous son aspect matériel : ce qui explique que les seuls péchés dénoncés solennellement soient l'appartenance à une organisation criminelle et la corruption financière (13). Sans contester la gravité de ces fautes, l'infidélité (l'apostasie par exemple) ou l'avortement ne devaient-ils pas être réprouvés avec au moins autant de force ? Nous découvrons ainsi une miséricorde davantage tournée vers les maux terrestres que vers les plaies de l'ordre surnaturel.
Le christianisme secondaire
Romano Amerio a proposé le nom de christianisme secondaire pour désigner cette attitude (cf. l'encadré n° 2 infra). Nous trouvons dansEvangelium Gaudii un développement détaillé de cette pensée, qui est apparue dans la théologie du milieu du xxe siècle (notamment chez les théologiens Henri de Lubac et Karl Rahner), a été entérinée par le Concile et explicitée par les papes, de Jean XXIII à François. L'exposé, par Romano Amerio, de ce qu'il appelle le christianisme secondaire va nous aider à cerner la miséricorde proposée par la bulle Misericordiæ Vultus.
Le christianisme secondaire consiste principalement dans le fait suivant : l'Église a décidé d'intégrer en elle-même, dans son sein, une finalité autre que celle que Notre-Seigneur lui avait donnée. Le christianisme secondaire, dont l'esprit a soufflé sur Vatican II, demande d'abord qu'on comprenne la présupposée « signification authentique et intégrale de la mission évangélisatrice (14). (…) Tous les chrétiens, et aussi les pasteurs, sont appelés à se préoccuper de la construction d'un monde meilleur (15). » Il s'agit donc de s'intéresser d'abord à la vie terrestre et non à la vie éternelle. Cette « construction d'un monde meilleur » s'apparente du reste au mondialisme : « Il y a besoin, en cette phase historique, d'une façon d'intervenir plus efficace, qui, restant sauve la souveraineté des nations, assure le bien-être économique de tous les pays et non seulement de quelques-uns (16). »
Pour atteindre cette fin, le christianisme secondaire demande que l'on travaille à la promotion de tous les hommes : « À partir du coeur de l'Évangile, nous reconnaissons la connexion intime entre évangélisation et promotion humaine, qui doit nécessairement s'exprimer et se développer dans toute l'action évangélisatrice (17). » Ce que le pape précise plus loin : « Les pasteurs (…) ont le droit d'émettre des opinions sur tout ce qui concerne la vie des personnes, du moment que la tâche de l'évangélisation implique et exige une promotion intégrale de chaque être humain (18).»
Cette libération vise surtout les pauvres : « Chaque chrétien et chaque communauté sont appelés à être instruments de Dieu pour la libération et la promotion des pauvres, de manière à ce qu'ils puissent s'intégrer pleinement dans la société (19). » L'Église acquiert ainsi une reconnaissance publique et internationale : « L'Église catholique est une institution crédible devant l'opinion publique, fiable en tout ce qui concerne le domaine de la solidarité et de la préoccupation pour les plus nécessiteux, (…) la paix, la concorde, l'environnement, la défense de la vie, les droits humains et civils, etc (20).»
Il faut pour cela donner un idéal à la société : « "la paix se fonde non seulement sur le respect des droits de l'homme mais aussi sur celui des droits des peuples (21)" (22) ». Ces droits découlent de la justice. Car « la disparité sociale est la racine des maux de la société (23) ». Et le pape de conclure : « Personne ne peut exiger que nous reléguions la religion dans la secrète intimité des personnes, sans aucune influence sur la vie sociale et nationale, sans se préoccuper de la santé des institutions de la société civile, sans s'exprimer sur les événements qui intéressent les citoyens. (…) "L'Église ne peut ni ne doit rester à l'écart dans la lutte pour la justice (24)." (25) » Il en découle que la conversion chrétienne exige de reconsidérer « "spécialement tout ce qui concerne l'ordre social et la réalisation du bien commun (26)." (27) »
Cette mission s'appuie enfin sur un oecuménisme de l'humanitarisme : « En même temps, [l'Église] unit "ses efforts à ceux que réalisent dans le domaine social les autres Églises et Communautés ecclésiales, tant au niveau de la réflexion doctrinale qu'au niveau pratique 28." 29 » Ceci nous ramène à la bulle d'indiction dont le n° 23 affirme que « la valeur de la miséricorde dépasse les frontières de l'Église. Elle est le lien avec le judaïsme et l'islam qui la considèrent comme un des attributs les plus significatifs de Dieu. » Mais au contraire, en vérité, une vraie miséricorde consisterait à avoir grande pitié de ces âmes gisant « dans l'ombre de la mort », en danger pour leur salut, et à leur prêcher la vérité incarnée, Jésus- Christ. Mais, hélas, la miséricorde de François vise à autre chose : « Que cette année jubilaire, vécue dans la miséricorde, favorise la rencontre avec ces religions et les autres nobles traditions religieuses. Qu'elle nous rende plus ouverts au dialogue pour mieux nous connaître et nous comprendre.»
L'Église de la miséricorde
Deux voix cardinalices autorisées vont nous permettre d'approfondir la signification de la miséricorde de François. Écoutons d'abord lecardinal Rodriguez Maradiaga (30). Il a donné une conférence le 20 janvier dernier, intitulée L'Église de la miséricorde avec le pape François. Il explique : « Comme Église, nous cheminons vers une rénovation profonde et globale (…) qui doit embrasser toutes les dimensions historiques de l'Église. » Car le concile Vatican II a provoqué des changements dans toute la vie de l'Église, et « il n'y a pas de vraie rénovation ecclésiastique sans transformation des institutions ». En particulier, la perspective missionnaire est devenue « dialogue évangélisateur », et l'action sociale « n'est plus seulement la charité et le développement de services, mais aussi le combat pour la justice, les droits humains et la libération… » Mais pourquoi ces changements ?
Parce que « de nouvelles fonctions requièrent de nouvelles institutions appropriées », commence-t-il avant de continuer : « Le Concile a poussé à des rénovations institutionnelles qui embrassent tous les niveaux de l'organisation ecclésiastique. (…) Tout change dans l'Église suivant le modèle pastoral renouvelé. » Vatican II ayant changé le modèle pastoral, tout doit se réaligner. Cependant cette transformation institutionnelle est insuffisante. « Peutêtre certains pensent que la rénovation de l'Église se cantonnait à cela. Mais les changements institutionnels et fonctionnels – à eux seuls – se montrent insuffisants. (…) Tout changement dans l'Église requiert en fin de compte de considérer une rénovation des motivations que les nouvelles options inspirent. » Il faut donc changer d'intention, renouveler notre âme, lui donner un intérêt bien plus grand aux choses de ce monde, insuffler un esprit à la réforme, « une mystique et une spiritualité ».
D'après le cardinal, l'une des causes de l'échec de l'application du Concile est précisément l'absence de changement de spiritualité correspondant aux changements inaugurés par le concile. « Il n'y eut pas de rénovation mystique et elle resta "traditionnelle", en accord avec une autre vision de la foi et de la mission, incompatible avec les nouvelles expériences ecclésiales. La spiritualité alors (…) finit par être abandonnée, car une mystique qui ne nourrit pas l'expérience humaine n'a plus de signification ; une spiritualité qui est étrangère au modèle ecclésial qui est vécu, mène à la crise de "schizophrénie" chrétienne. De nombreux abandons de la vie ecclésiastique, et même de la foi, y trouvent leur racine. La seule réponse n'est pas d'abandonner toute mystique ou de renverser la rénovation des institutions, mais une profonde rénovation de la foi et de la spiritualité. » Et en quoi consiste cette nouvelle spiritualité ?
C'est précisément le thème de la conférence. « La rénovation institutionnelle et fonctionnelle de l'Église requiert une rénovation de sa dimension mystique. Et la miséricorde est aux racines de la mystique. » La citation qui suit est très claire : « Le vent qui pousse les voiles de l'Église vers la haute mer de sa rénovation profonde et totale est la miséricorde. » Voilà qui explique le titre : l'Église de la miséricorde. Le cardinal exprime ainsi ce qu'il entend – ainsi que le pape – par le mot de miséricorde, car l'idée de miséricorde est centrale dans l'action de François. Le cardinal Rodriguez dit en effet : « Le pape veut amener la rénovation de l'Église à un point où elle deviendra irréversible. »
Le cardinal prend comme application concrète le synode sur la famille. « La réalité des familles dissoutes et reconstruites n'est pas un empêchement pour vivre et participer de la vie abondante de l'Église ; la "communion sacramentelle" n'est pas le seul chemin pour participer vitalement à la dynamique pastorale de la communauté paroissiale ; tout chrétien remarié peut être un chrétien à plein-temps, a le droit d'être heureux, et sa maison peut aussi devenir une place où l'amour de Dieu porte témoignage.»
Une autre source pour comprendre la miséricorde proposée par le pape est le cardinal Kasper (cf. encadré n° 3 infra). Dans un entretien (31) paru le 7 mai 2014, il revient sur la question de la communion aux divorcés remariés qui complète ce qu'il dit dans l'Évangile de la famille. L'on y découvre les principes sur lesquels il s'appuie. « Je ne peux pas imaginer une situation dans laquelle un être humain serait tombé dans un fossé et où il n'y aurait pas moyen de l'en sortir. (…) La miséricorde signifie que Dieu donne à chacun de se convertir et d'avoir une nouvelle chance. (…) Dieu ne justifie pas le péché, mais il justifie le pécheur. Beaucoup de mes détracteurs ne comprennent pas cette distinction. »
Faisant l'application aux divorcés remariés, il admet d'abord que « l'on admirera et on soutiendra l'héroïsme des partenaires qui ont été abandonnés, qui demeurent seuls et qui vivent péniblement. Mais, ajoute-t-il, beaucoup de partenaires, en raison des enfants, ont besoin de vivre avec un nouveau partenaire et de contracter un mariage civil qu'ils ne peuvent rompre à nouveau sans une nouvelle faute. Souvent, après des expériences amères, ces nouveaux liens permettent à beaucoup de goûter à nouveau au bonheur et d'y voir un véritable don du Ciel (32). » Il s'interroge donc : « Dieu est miséricordieux et fidèle. Et la question se pose de savoir comment l'Église peut être le signe de ce lien indissoluble entre la fidélité et la miséricorde dans son action pastorale auprès des divorcés civilement remariés (33). »
Il poursuit : « Nous nous trouvons dans une situation analogue à celle du dernier concile lorsqu'il s'est agi de la question de l'oecuménisme ou de la liberté religieuse. À cette époque, il existait des encycliques et des décisions du Saint-Office qui semblaient barrer tout chemin de dialogue. Mais sans porter atteinte à la tradition dogmatique normative de l'Église, le Concile a ouvert des portes. Aussi pouvons- nous poser aujourd'hui la question : concernant le problème qui nous occupe, un développement est-il possible qui, tout en n'abolissant pas la tradition dogmatique normative, porterait plus loin la question et approfondirait des traditions plus récentes (34) ? » Il déroule alors une nombreuse série d'arguments plus sophistiques les uns que les autres.
Vers le masdu ?
Nous sommes maintenant en mesure de faire une synthèse des données recueillies. Nous sommes invités par l'Église de la miséricorde, « sacrement de l'unité du genre humain », à « construire un monde meilleur » à travers la nouvelle évangélisation et sa dimension sociale obligatoire, au moyen de « l'esprit missionnaire » et de la « miséricorde ». Cette miséricorde est entendue comme une sorte d'humanitarisme universel ; ce qui va unir les hommes, ce sont les droits de l'homme et des peuples, et l'humanitarisme se concrétise dans un mondialisme multiculturaliste et oecuméniste. Sans tourner franchement le dos à la finalité que lui a donnée Jésus-Christ (mission propre de sanctification), l'Église conciliaire s'est assimilée la finalité propre à l'État, et de ce fait en est devenu une partie qu'elle entend comme une âme : elle engendre un monstre, d'autant plus monstrueux que le corps est la démocratie moderne. Tout cela rappelle l'intuition de l'abbé Georges de Nantes, qui voyait dans l'Église conciliaire une sorte de monstre qu'il appelait le « Masdu » (voir encadré n° 4 infra).
La racine la plus profonde de ces déformations paraît bien être l'abandon de la doctrine de la royauté du Christ sur les sociétés, qui conçoit la relation entre l'Église et l'État sur la base de deux principes (doctrine des deux glaives). D'une part l'Église est seule compétente pour le pouvoir surnaturel et divin, qui vise le bien commun extrinsèque de la société, Dieu, car seule elle possède la puissance de nous y diriger. Mais l'État est compétent pour le bien commun intrinsèque de la société civile. Le rapport entre les deux sociétés, divine et humaine, s'exprime par le pouvoir indirect de l'Église dans les choses humaines, qui sont du ressort de l'État. Pour Vatican II cette royauté n'a plus lieu d'être et un laïcisme – certes modéré – la remplace. Mais cela crée un vide, car l'universalité du catholicisme est entamée, et ce vide demande à être comblé : la nouvelle doctrine est là pour cela.
Enfin, la nouvelle doctrine sur la miséricorde permet d'une part, de tenter d'unifier la nouveauté de l'Église conciliaire, en lui donnant un esprit, une mystique, qui lui corresponde ; et d'autre part de la disposer à « animer » la société civile pour la porter à cet accomplissement de l'unité du genre humain, dont l'Église est le sacrement, dans une apothéose de l'oecuménisme d'une part, du mondialisme et des droits de l'homme d'autre part.
Abbé Arnaud Sélégny, prêtre de la FSSPX, Article extrait de Fideliter n° 226 de juillet-août 2015
Encadrés
Encadré n° 1 - La bulle Misericordiæ vultus
Cette bulle considère d'abord la miséricorde d'abord en Dieu lui-même. Le pape François envisage ensuite la miséricorde dans l'Église et passe à une application à l'Année Jubilaire. Il insiste sur les oeuvres extérieures et reprend l'un de ses leitmotivs : « ouvrir son coeur à ceux qui vivent dans les périphéries existentielles ». Il demande aussi de manière pressante l'accomplissement des oeuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Il révèle encore qu'il enverra dans toute l'Église, durant le carême 2016, des « Missionnaires de la Miséricorde », c'est-à-dire des confesseurs munis de tous les pouvoirs, en particulier pour absoudre les péchés réservés au Saint-Siège. Enfin, après avoir traité du rapport entre justice et miséricorde, et de l'indulgence, le document aborde la miséricorde qui « dépasse les frontières de l'Église » avant de conclure avec la très sainte Vierge, Mère de miséricorde. Quant à la doctrine sur la miséricorde, elle tourne autour de trois pivots :
- Le pape insiste d'abord sur l'amour de Dieu le Père pour sa créature déchue par le péché, manifesté par le Fils incarné. Elle est le motclé pour indiquer l'agir de Dieu envers nous, et qui révèle le mystère de la sainte Trinité. La miséricorde, propre à Dieu et expression de sa toute-puissance, se réalise par la plénitude du pardon. Notre-Seigneur accomplit également cette miséricorde par le soulagement apporté aux souffrances durant son séjour parmi nous.
- L'Église reçoit mission de prêcher la miséricorde, pilier de toute la vie de l'Église, et d'en être un témoin véridique, en la professant et en la vivant comme le centre de la Révélation. Ce n'est qu'à ce prix qu'elle possédera une vie authentique et crédible. Cette miséricorde se manifeste d'abord par le pardon des péchés dans le sacrement de pénitence, mais aussi par l'attention miséricordieuse aux maux de notre époque, exigence développée dans le chapitre 4 de l'exhortation Evangelii Gaudium.
- Les chrétiens doivent se pénétrer de miséricorde en la contemplant et en la recevant par le pardon des péchés. Ils deviendront ainsi capables de la transmettre, en cherchant à être miséricordieux comme le Père l'est avec eux : par la conversion, le pardon des offenses, la pratique des oeuvres de miséricorde. La nouvelle évangélisation sera ainsi dotée d'un esprit missionnaire qui s'étendra à toute l'Église, car tout le peuple de Dieu annonce l'Évangile selon …Evangelii Gaudium.
Notes :
(1) - MV, n° 15. Par « périphéries existentielles » il faut comprendre essentiellement les plus pauvres, les exclus, les malades abandonnés, etc.
(2) - MV, n° 18.
(3) - MV, n° 23.
Encadré n° 2 - Le christianisme secondaire
L'expression de « christianisme secondaire » est une création de Romano Amerio (1) : « C'est une erreur du XIXe siècle (...) qui a considéré le christianisme comme le système suprême des valeurs humaines, assimilé à l'idéal de perfection de l'homme (2). » Cet esprit se retrouve sous une nouvelle forme dans l'Église postconciliaire, poursuit- il : celle-ci prétend que « le catholicisme ne s'identifie à aucune civilisation mais les soulève toutes. Or la religion a certainement pour effet la civilisation et l'histoire de l'Église en témoigne, mais elle n'a ni pour but ni pour effet premier la civilisation au sens de perfectionnement terrestre. (...) [Aujourd'hui] elle offre au monde ses services et cherche à prendre la tête du progrès humain (3) (...), et elle aspire à faire fermenter toutes les civilisations particulières en les poussant vers une civilisation mondiale (...) qui doit enfanter un monde plus juste et plus humain (4). » Mais, comme l'affirme encore Romano Amerio, « l'Église ne peut sans se dénaturer prendre ce perfectionnement-là comme fin primaire ou égale à sa fin primaire. (...) Certes elle a fait mûrir la civilisation européenne par un effet naturel mais secondaire de la religion. Elle a développé les virtualités civilisatrices du monde profane. Elle s'est chargée à Vatican II de prendre part directement au perfectionnement temporel, tentant ainsi de faire rentrer le progrès des peuples dans la finalité de l'Évangile (5). » Et l'auteur de poursuivre : « Le fait d'avoir intégré dans l'Évangile la civilisation terrestre produit un obscurcissement des fins supraterrestres de la religion (6). » L'Église s'engage dans un idéal humanitaire oecuménique par lequel elle s'associe à tous « les hommes de bonne volonté ». Jean-Paul II dit ainsi : « L'Esprit-Saint exerce son action même en dehors de l'Église en inspirant aux hommes le désir d'une plus grande unité de toutes les nations (7). » Il conclut enfin : « L'Église peut sans aucun doute concourir au progrès du monde, mais non dans la direction que ce progrès a prise en fait. (...) Elle ne peut se mettre à la tête de ce progrès, issu en réalité d'une autre nature que la sienne (8).»
Notes :
(1) - Iota Unum, Etude des variations de l'Eglise catholique au XXe siècle, Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1987.
(2) - Iota Unum, n° 220.
(3)- Ibid.
(4) - Ibid., n° 222.
(5) - Ibid., n° 328.
(6) - Ibid., n° 329.
(7) - Homélie de la Pentecôte, 1983.
(8) - Iota Unum, n° 329.
Encadré n° 3 - L'Evangile de la famille du cardinal Kasper
En ouverture au consistoire extraordinaire sur la famille des 20 et 21 février 2014, le cardinal Kasper a exposé ce qu'il a lui-même intitulé L'Evangile de la famille (publié aux éditions du Cerf en langue française). De cette introduction le pape François disait : « Je voudrais remercier le cardinal Kasper parce que j'ai trouvé une théologie profonde, mais également une pensée sereine dans la théologie. (...) Cela s'appelle "faire de la théologie à genoux". Merci (1). » Déjà, lors de son premier Angélus, le 17 mars 2013, le pape avait fait l'éloge du cardinal : « Ces jours-ci, j'ai pu livre un livre d'un cardinal – le cardinal Kasper, un théologien très bien, un bon théologien – sur la miséricorde. Ce livre m'a fait tant de bien, tant de bien... Le cardinal Kasper disait que faire l'expérience de la miséricorde change tout. C'est la plus belle parole que nous puissions entendre : elle change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Il nous faut bien comprendre cette miséricorde de Dieu. » Et le texte de la bulle est visiblement inspiré, à plusieurs titres, par le livre du cardinal Kasper. Ce livre mériterait une étude particulière ; notons seulement qu'il est au fondement de la bulle Misericordiæ Vultus. Même si l'on ne peut affirmer que le cardinal soit le seul inspirateur du pape, l'on peut tout de même constater que ce dernier lui doit beaucoup dans la question qui nous occupe.
Note :
(1) - Osservatore Romano, 21.02.2014.
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Encadré n° 4 - Le MASDU
Ce sigle apparaît sous la plume de l'abbé de Nantes en 1965 (1), et lui sert à désigner le Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle. Il le définit comme « le projet d'une nouvelle et universelle religiosité dont l'Église se ferait l'organe, au service de la Cité humaine à bâtir. » L'idée lui a été inspirée par une citation de Paul VI (Le Chrétien et les affaires publiques, Allocution aux Comités civiques italiens, 30 janvier 1965, Documentation Catholique, n° 1442, pp. 294 & 296.) : « L'Église ne peut se désintéresser de l'animation idéologique, morale et spirituelle de la vie publique. (...) Elle invite à travailler avec confiance, oui, avec confiance dans l'ordre qui constitue la norme et l'histoire de notre société, et qui est aujourd'hui celui de la démocratie. » (2) Certes, ce qui est au fond de cette idée est ancien et Thomas Molnar le rattachera au gnosticisme ; mais le Masdu est très actuel. Il réalise le vieux rêve des catholiques libéraux : unir l'Église et la révolution, mais dans un sens encore plus étendu et plus profond qu'ils ne le pensaient eux-mêmes.
Notes :
(1) - À mes amis, n° 199, 19 mars 1965, p. 1.
(2) - « L'abbé de Nantes et le Masdu », Ecrits de Paris, décembre 1967.
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Notes
(1) - Misericordiæ Vultus (MV), n° 3.
(2) - MV, n° 5. Dans le nouveau missel, la fête du Christ Roi a été déplacée au dernier dimanche après la Pentecôte, pour souligner son aspect « eschatologique » i. e. qui se rapporte à la fin des temps. C'est une manière de la rejeter dans le monde futur.
(3) - EG, n° 25.
(4) - EG, chapitre 1.
(5) - EG, ch. 1, 3.
(6) - EG, n° 37.
(7) - MV, n° 4.
(8) - Ibid.
(9) - Discours d'ouverture du concile oecuménique Vatican II, Gaudet Mater Ecclesia, 11 octobre 1962.
(10) - Discours de clôture du concile oecuménique Vatican II, 7 décembre 1965.
(11) - MV, n° 8.
(12) - Lettre 169, 13.
(13) - MV, n° 19.
(14) - EG, n° 176.
(15) - Ibid., n° 183.
(16) - Ibid., n° 206.
(17) - Ibid., n° 178.
(18) - Ibid., n° 187.
(19) - Ibid., n° 190.
(20) - Ibid., n° 65.
(21) - Conseil pontifical « Justice et Paix », Compendium pour la Doctrine sociale de l'Église, n° 157.
(22) - EG, n° 190.
(23) - Ibid., n° 202.
(24) - Benoît XVI, Lettre encyclique Deus caritas est (25 décembre 2005), n° 28.
(25) - EG, n° 183.
(26) - Jean-Paul II, Exhortation post-synodale Ecclesia in America (22 janvier 1999), n° 27.
(27) - EG, n° 182.
(28) - Conseil pontifical « Justice et Paix », op. cit., n° 12.
(29) - EG, n° 183.
(30) - Archevêque de Tegucigalpa, capitale du Honduras, depuis 1993, et cardinal depuis 2001. Il est coordinateur du C9, le groupe de neuf cardinaux chargé de préparer la réforme de la curie romaine.
(31) - https ://www.Commonwealmagazine. org/ kasper- interview-popefrancis
(32) - Cardinal Walter Kasper, L'Évangile de la famille, Cerf, Paris, 2014, p. 53-54.
(33) - Ibid., p. 55.
(34) - Ibid., p. 56.
19 août 2015
[Côme de Prévigny - Présent] Université d’été de la Fraternité Saint-Pie X - Un thème d’actualité : l’islam
SOURCE - Côme de Prévigny - Présent - 19 août 2015
«Allumez le feu!» a lancé l’abbé Christian Bouchacourt, ce dimanche 16 août pour clôturer la 10e université d’été de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.
On pourra trouver que la référence est un peu rock and roll pour la très traditionaliste oeuvre fondée par Mgr Marcel Lefebvre, mais le supérieur du district de France de la société religieuse fondée en 1970 a bien ajouté qu’il s’agissait d’allumer le feu de la charité. Dans ces conditions, que les participants soient appelés à devenir des pyromanes ou des incendiaires est plutôt réconfortant tant ces journées passées sous le ciel breton les ont invités à faire aimer Jésus-Christ, les ont encouragés à enflammer les âmes de leurs prochains et à ne pas se satisfaire d’un train-train quotidien qui leur laisserait imaginer que la vie est un long fleuve tranquille.
Au cours des années précédentes, les sessions qui se déroulent depuis l’origine entre les murs de l’école Sainte-Marie fondée, en 1987, tout près de Saint-Malo, ont initié les fidèles aux rudiments de la théologie catholique, en suivant un condensé des cours habituellement dispensés aux séminaristes (preuves de l’existence de Dieu, bien fondé de l’enseignement de l’Eglise) ou encore en présentant les motifs qui ont mené la Fraternité à demeurer fidèle au catéchisme et à la messe traditionnels. A l’heure des exactions perpétrées par Daesh et où des imams jouent la provocation en réclamant les églises, les organisateurs ont veillé, pour cette édition 2015, à susciter l’intérêt en choisissant un thème d’une actualité brûlante : l’islam. Il ne s’agissait pas par là de se monter la tête contre une civilisation méconnue, mais plutôt de former les esprits en les instruisant sur une religion aux conceptions complexes, aux opinions divergentes, dont les tenants prêchent tantôt l’apaisement, tantôt la guerre sainte. Tel était le but des onze conférences, orchestrées de main de maître par l’abbé Alain Lorans, également patron d’émission sur Radio Courtoisie, qui a présenté à la table de travail des professeurs d’université érudits ainsi que des confrères expérimentés, qui ont fait partager leur expérience pour guider des âmes nées dans l’islam vers l’amour envers Jésus-Christ. Les participants s’inscrivaient également dans des ateliers pratiques où, à l’aide de multimédias, leur esprit d’analyse était formé pour déjouer les débats idéologiques et les questions piégées, sur des thèmes aussi divers que les croisades, le colonialisme ou les Etats catholiques.
«Allumez le feu!» a lancé l’abbé Christian Bouchacourt, ce dimanche 16 août pour clôturer la 10e université d’été de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.
On pourra trouver que la référence est un peu rock and roll pour la très traditionaliste oeuvre fondée par Mgr Marcel Lefebvre, mais le supérieur du district de France de la société religieuse fondée en 1970 a bien ajouté qu’il s’agissait d’allumer le feu de la charité. Dans ces conditions, que les participants soient appelés à devenir des pyromanes ou des incendiaires est plutôt réconfortant tant ces journées passées sous le ciel breton les ont invités à faire aimer Jésus-Christ, les ont encouragés à enflammer les âmes de leurs prochains et à ne pas se satisfaire d’un train-train quotidien qui leur laisserait imaginer que la vie est un long fleuve tranquille.
Au cours des années précédentes, les sessions qui se déroulent depuis l’origine entre les murs de l’école Sainte-Marie fondée, en 1987, tout près de Saint-Malo, ont initié les fidèles aux rudiments de la théologie catholique, en suivant un condensé des cours habituellement dispensés aux séminaristes (preuves de l’existence de Dieu, bien fondé de l’enseignement de l’Eglise) ou encore en présentant les motifs qui ont mené la Fraternité à demeurer fidèle au catéchisme et à la messe traditionnels. A l’heure des exactions perpétrées par Daesh et où des imams jouent la provocation en réclamant les églises, les organisateurs ont veillé, pour cette édition 2015, à susciter l’intérêt en choisissant un thème d’une actualité brûlante : l’islam. Il ne s’agissait pas par là de se monter la tête contre une civilisation méconnue, mais plutôt de former les esprits en les instruisant sur une religion aux conceptions complexes, aux opinions divergentes, dont les tenants prêchent tantôt l’apaisement, tantôt la guerre sainte. Tel était le but des onze conférences, orchestrées de main de maître par l’abbé Alain Lorans, également patron d’émission sur Radio Courtoisie, qui a présenté à la table de travail des professeurs d’université érudits ainsi que des confrères expérimentés, qui ont fait partager leur expérience pour guider des âmes nées dans l’islam vers l’amour envers Jésus-Christ. Les participants s’inscrivaient également dans des ateliers pratiques où, à l’aide de multimédias, leur esprit d’analyse était formé pour déjouer les débats idéologiques et les questions piégées, sur des thèmes aussi divers que les croisades, le colonialisme ou les Etats catholiques.
Dans la cité corsaire
A l’instar de l’abbé Alain-Marc Nély, second assistant général venu de Menzingen, en Suisse, pour patronner ces journées alliant l’étude et la détente, les prêtres organisateurs ne dissimulaient pas leur satisfaction.
Il faut dire que ces sessions sont également l’occasion de susciter de véritables talents parmi les deux cents inscrits, depuis les orateurs faisant vibrer les ateliers jusqu’aux animateurs de spectacles du soir. L’équipe dirigeante, composée de laïcs dont l’âge culmine autour de vingt-cinq ans, est issue de cette génération assez prometteuse qui a su briller dans la rue contre les funestes projets de loi sans pour autant déserter les chemins qui pouvaient les mener vers les grandes écoles, quand la vocation ne les a pas appelés vers des sentiers plus élevés. L’heure n’était donc pas chez les prêtres à la désolation sur une jeunesse désoeuvrée, mais plutôt à l’espérance, en misant sur garçons et filles sachant choisir une profession bien établie dans le monde réel et soucieux de maintenir dans la durée un esprit de sacrifice et de prière : chaque journée commençait par la messe et se terminait par le chapelet.
Le samedi 15 août, les « universitaires » se sont déplacés vers Saint-Malo pour participer à une grande procession en l’honneur de Notre-Dame à l’occasion de la fête de l’Assomption. A bien les entendre, la formation et l’érudition n’auraient pas grand intérêt si elle n’était coiffée par ce qui est le fondement de leur vie: «l’honneur de Notre Seigneur » et « celui de sa sainte mère». Le soir, ils étaient de retour dans la cité des corsaires. Ils ont pris d’abordage les cafés le long des remparts et avec leurs cordes vocales, des guitares ou un accordéon en guise de sabres ou de cordages, ils ont interprété à l’unisson les chants du répertoire malouin ou vendéen. Lorsque les principaux prêtres qui ne se sont pas privés de les accompagner pour la soirée les ont quittés, cet échantillon de la jeunesse de France s’est levé pour entonner un Sancte Pie Decime, en l’honneur du patron de l’oeuvre qui les avait réunis : le pape Giuseppe Sarto.
Côme de Prévigny
Il faut dire que ces sessions sont également l’occasion de susciter de véritables talents parmi les deux cents inscrits, depuis les orateurs faisant vibrer les ateliers jusqu’aux animateurs de spectacles du soir. L’équipe dirigeante, composée de laïcs dont l’âge culmine autour de vingt-cinq ans, est issue de cette génération assez prometteuse qui a su briller dans la rue contre les funestes projets de loi sans pour autant déserter les chemins qui pouvaient les mener vers les grandes écoles, quand la vocation ne les a pas appelés vers des sentiers plus élevés. L’heure n’était donc pas chez les prêtres à la désolation sur une jeunesse désoeuvrée, mais plutôt à l’espérance, en misant sur garçons et filles sachant choisir une profession bien établie dans le monde réel et soucieux de maintenir dans la durée un esprit de sacrifice et de prière : chaque journée commençait par la messe et se terminait par le chapelet.
Le samedi 15 août, les « universitaires » se sont déplacés vers Saint-Malo pour participer à une grande procession en l’honneur de Notre-Dame à l’occasion de la fête de l’Assomption. A bien les entendre, la formation et l’érudition n’auraient pas grand intérêt si elle n’était coiffée par ce qui est le fondement de leur vie: «l’honneur de Notre Seigneur » et « celui de sa sainte mère». Le soir, ils étaient de retour dans la cité des corsaires. Ils ont pris d’abordage les cafés le long des remparts et avec leurs cordes vocales, des guitares ou un accordéon en guise de sabres ou de cordages, ils ont interprété à l’unisson les chants du répertoire malouin ou vendéen. Lorsque les principaux prêtres qui ne se sont pas privés de les accompagner pour la soirée les ont quittés, cet échantillon de la jeunesse de France s’est levé pour entonner un Sancte Pie Decime, en l’honneur du patron de l’oeuvre qui les avait réunis : le pape Giuseppe Sarto.
Côme de Prévigny
18 août 2015
[Paix Liturgique] Mgr Pozzo: "retrouver le courage de la vérité"
Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei. |
Le 3 mai 2015, Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei, était à Turin pour fêter les 25 ans de la célébration de la messe traditionnelle pour l’archiconfrérie de la Miséricorde. Nous vous proposons notre traduction de l’essentiel de l’homélie prononcée en cette occasion, le quatrième dimanche après Pâques, par Mgr Pozzo.
Ce beau sermon porte sur la vérité défendue par le Saint-Esprit, contient des paroles très fortes sur la crise de la vérité, l’éclipse même de la vérité, que connaît notre époque, soumise à « la dictature du relativisme ». En outre, il s’ouvre par un utile rappel de ce que « la reprise de l’ancienne liturgie n’est pas un élément de trouble ou une menace pour l’unité mais un don qui participe à la construction du Corps du Christ qu’est l’Église ». La forme traditionnelle montre bien que la liturgie n’est pas un divertissement mais une mise en présence du mystère divin, sa sacralité permettant d’« avancer dans la contemplation du mystère du sacrifice unique du Christ », réitéré dans le sacrifice non sanglant de la messe.
On notera que le sermon s’achève sur une exhortation au courage de la vérité et sur l’affirmation que « l’efficacité de l’annonce de la vérité de la foi chrétienne dépendra grandement de notre capacité à ne céder à aucun compromis».
Je suis vraiment très heureux d'avoir accepté votre invitation à célébrer la Sainte Messe pour le 25ème anniversaire de la célébration du rite romain traditionnel en l'église de l'archiconfrérie de la Miséricorde.
Votre confrérie a anticipé, de façon quasi prophétique, ce qu'a confirmé ensuite le motu proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI, c'est-à-dire la reprise de l'ancienne liturgie, qui n'est pas un élément de trouble ou une menace pour l'unité mais un don qui participe à la construction du corps du Christ qu'est l'Église.
La célébration de la Messe selon la forme extraordinaire met bien en évidence que la grandeur de la liturgie ne consiste pas à offrir un divertissement spirituel plus ou moins intéressant mais à permettre notre rencontre avec le mystère divin.
La préservation de la dignité et de la sacralité de la liturgie est une dimension essentielle du rite qui nous aide à avancer dans la contemplation du mystère du sacrifice unique du Christ qui se représente à chaque eucharistie.
Merci pour cette invitation et voici maintenant quelques réflexions spirituelles sur l'évangile que nous venons de proclamer.
L'évangile de saint Jean de ce quatrième dimanche après Pâques nous propose un passage du discours de Jésus lors de la dernière Cène.
À quatre reprises, notre Seigneur parle, avec une singulière insistance, de l'Esprit-Saint.
Et Jésus attribue à l'Esprit-Saint, eu égard au rôle qu'il joue dans l'Église, le qualificatif d'Esprit de vérité car c'est l'Esprit-Saint qui maintient et défend la vérité et la rend féconde dans la vie des hommes.
Cela nous amène à quelques questions, mes biens chers frères.
1) Tout d'abord, de quelle vérité s'agit-il ?
Certainement de celle dont nous parle tout le Nouveau Testament : l'Incarnation.
La vérité est la Révélation divine au centre de laquelle se trouve l'Incarnation et dont la source est le mystère du Dieu trinitaire.
La Vérité n'est pas un système philosophique ni une idéologie mais la Sagesse même de Dieu révélée en Jésus-Christ.
2) Ensuite, qu'est-ce-que cette vérité ?
La question est grave car l'expression « Esprit de vérité » renvoie à quelque chose de mystérieux qui se trouve bien au-delà des choses dont nous pouvons faire l'expérience en ce monde et qui demeurent à notre portée de main.
C'est la même demande que celle faite par Pilate à Jésus : qu'est-ce-que la vérité ?
L'esprit de Pilate, évidemment, était si obscurci par les philosophies et la culture païenne de son époque qu'il n'a pas compris que Jésus lui avait déjà répondu auparavant par la phrase « mon royaume n'est pas de ce monde ».
La vérité est quelque chose qui n'appartient pas à notre monde mais vient d'en haut, de ce que l'homme ne peut ni concevoir ni fabriquer avec son intelligence ou son énergie.
Jésus est venu précisément pour révéler et rendre témoignage à la vérité qui est Dieu, qui est le mystère de Dieu.
Jésus est venu pour apporter aux hommes la gloire de Dieu et cette vérité, que l'homme n'est en mesure ni de générer ni de créer, entre dans l'âme de l'homme en vertu du Saint-Esprit. C'est lui qui conduit l'homme à connaître la vérité et à y croire pour entrer ainsi dans le royaume de Dieu.
3) La troisième question qui se pose est pourquoi la première mission confiée à l'Esprit-Saint envers les hommes par la Sagesse de Dieu regarde-t-elle la vérité ?
Ne sommes-nous pas aussi en droit d'appeler l'Esprit-Saint l'Éternel Amour ?
Quel est le rapport entre la vérité et l'amour ?
La réponse à cette demande consiste à reconnaître que seule la vérité illumine l'esprit humain.
L'erreur, la fantaisie, le sentiment sont susceptibles de troubler l'esprit humain, or un esprit confus n'est pas libre. Un esprit troublé par les fausses opinions et les hypothèses empêche l'homme d'agir pour le bien et d'atteindre le vrai but de son existence.
C'est bien parce qu'il est Esprit de vérité que le Saint-Esprit est aussi Esprit d'amour. Un amour qui ne porte pas à la vérité n'est qu'une caricature de l'amour, un amour faux et trompeur.
Parce que l'Esprit est garant de la vérité, il guide l'Église vers la connaissance toujours plus parfaite du mystère de Dieu et la réchauffe de l'éternel amour de Dieu afin que nous puissions tous entrer en communion avec la vie intime de la Très Sainte Trinité.
Notre époque connaît une crise de la vérité ; nous pouvons même parler, sans crainte d'être démentis, d'éclipse de la vérité : la notion même de vérité a disparu des débats modernes, que ce soit dans les milieux culturels que dans l'opinion publique.
Aujourd'hui, tout n'est qu'opinion et la religion catholique elle-même n'est plus considérée que comme une opinion parmi tant d'autres. C'est la dictature du relativisme qu'a si bien définie Benoît XVI et dont le pape François a parlé dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium.
L'évangile de ce jour nous appelle tous, et l'Église entière, à retrouver le courage de la vérité, la passion de la vérité, qui réside avant tout dans le mystère du Christ révélateur du Père.
Dans notre société fatiguée et désabusée, si facilement ivre de tant de fausses opinions et d'illusions trompeuses, l'efficacité de l'annonce de la vérité de la foi chrétienne dépendra grandement de notre capacité à ne céder à aucun compromis tout en faisant percevoir la nouveauté merveilleuse de l'Évangile, celle de la rencontre avec la personne du Christ, comme une découverte inédite.
Bien sûr, la vérité ne peut être imposée mais n'est-ce pas notre devoir de la proposer, en illustrant la beauté, la joie et la surprise que suscite la rencontre avec le Christ ?
Cette rencontre avec le Seigneur nous conduit à comprendre la profondeur même de la joie et de la beauté de la vérité chrétienne.
[…]
[Dominicains d'Avrillé] Règles intemporelles au sujet de la tenue
SOURCE - Dominicains d'Avrillé - 18 août 2015
Saint Paul veut que les femmes autant que les hommes soient revêtus d’habits bienséants, se parant avec pudeur et sobriété. ( l Tm 2, 9-10)
Saint Paul veut que les femmes autant que les hommes soient revêtus d’habits bienséants, se parant avec pudeur et sobriété. ( l Tm 2, 9-10)
Saint Augustin : Ne cherchez pas à plaire par vos habits mais par vos mœurs.
Saint Thomas d’Aquin : La modestie dans la mise veut qu’on se contente du nécessaire et qu’on ne s’attache point à la recherche et à l’extraordinaire. Point de vanité, de luxe, ni de recherche dans les habits ; qu’on sache bien qu’ils sont plutôt un signe d’ignominie qu’une marque d’honneur.
Aux ornements du corps, préférons ceux de l’âme. (Traité de l’éducation des princes, livre 5, ch. 17)
Notre Dame de Fatima à Jacinthe en 1917 : L’Église n’a pas de modes ; Notre-Seigneur ne change pas. Les péchés qui conduisent le plus d’âmes en enfer sont les péchés de la chair. Viendront des modes qui offenseront beaucoup Notre-Seigneur.
Que demande l’Église?
Des règles qui ne pourront jamais changer, même aujourd’hui, et qui sont la dernière limite qu’elle peut concéder, que l’on soit dans la rue, à la maison ou dans une église…
On ne peut pas considérer comme étant décent :
1 – Un vêtement dont le décolleté dépasse la largeur de deux doigts au-dessous de la naissance du cou.
2 – Un vêtement dont les manches ne descendent pas au moins jusqu’au coude.
3 – Un vêtement qui descende à peine au-dessous des genoux.
Directives du Saint-Siège (Lettre du 23 août 1928)
Illustration contemporaine :
Le Padre Pio se mettait en colère quand il voyait des femmes en tenues indécentes. Si cela arrivait dans l’église, il les faisait mettre dehors immédiatement.
Il exigeait que tous, tant les hommes que les femmes, se couvrent les bras à l’église, avec des manches longues, et que les messieurs et jeunes gens portent des pantalons. (Karl Wagner, Padre Pio, 1999, p 14)
Le Padre Pio avait les minijupes en horreur. Il exigeait que la jupe de ses pénitentes descende jusqu’à 20 cm en dessous des genoux, sinon il ne les confessait pas. En mai 1966, il refusa de recevoir une princesse célèbre qui ne voulait pas appliquer ces règles vestimentaires.
Un jour, une dame de Florence, portait la minijupe chez elle, à la maison, mais avait mis une jupe longue pour se rendre à San Giovanni et se confesser au Padre Pio. Celui-ci la chassa immédiatement en lui disant :
Est-ce que les étoffes sont trop chères pour que vous ne puissiez pas vous habiller comme il faut ? La dame, étonnée, lui répondit :
Mais, mon Père, ma jupe dépasse les genoux ! En effet, dit le Padre Pio, mais vous trichez : chez vous, à la maison, vous portez la minijupe et ici vous vous donnez des airs de femmes décentes. Allez-vous en et revenez quand vous aurez allongé vos jupes ! (Fr Ami Décorte F. C., Padre Pio, Bierbeek, 1976, p 138.)
En résumé, sont à bannir : les vêtements moulants, transparents, fendus au-dessus des genoux, et tous ceux qui ne tiennent pas compte des exigences citées plus haut.
Au sujet du voile
D’après l’enseignement des Apôtres, de saint Paul (I Cor. II, IO-I6) et de la Tradition, les femmes doivent avoir la tête couverte avant d’entrer dans une église. (Code de Droit canon, 1262, §2)
Saint Charles Borromée : Que les femmes, quels que soient leur état, leur rang et leur condition, sous peine de se voir interdire l’entrée de l’église, y viennent la tête voilée ... L’étoffe, dont elles doivent se voiler la tête à l’église, ne doit pas être légère mais épaisse, il faut qu’elle cache entièrement les cheveux …
Saint Paul : La femme doit, à cause des anges, avoir sur la tête un signe de sujétion … Si quelqu’un se plaît à contester, nous n’avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu. (I Cor. 11, 10-16)
Illustration : Saint Vincent Ferrier o.p. (+ I4I9) fit de nombreux miracles à Gênes, mais rapporte le Génois Taccheti : il y opéra le plus grand prodige qu’il ait peut-être jamais eu, ce fut de déraciner pour toujours l’abus régnant parmi les femmes d’aller à l’église la tête découverte.
Tertullien veut, que par le voile, la femme : revête une armure de pudeur, creuse autour d’elle un fossé de retenue, s’enferme derrière un mur qui ne laisse passer ni ses regards ni ceux des autres…
Au sujet des pantalons
Il est écrit dans la Sainte Écriture que la femme ne doit pas porter d’habit d’homme (Deutéronome, 22, 5), a fortiori dans le Lieu saint.
Le cardinal Siri, archevêque de Gênes, adressait à tout son diocèse et à son clergé un grave avertissement, le 12 juin 1960 :
L’aspect moral de cet usage (le pantalon) ne peut que Nous inquiéter (…). Deux choses sont nécessaires à la modestie d’un vêtement : qu’il couvre le corps et qu’il en dissimule les formes. Un pantalon couvre le corps de façon moins insuffisante que la plupart des jupes de notre époque c’est un fait certain, mais qui ne suffit pas à l’innocenter.Car, par nature, le pantalon moule le corps, bien plus que ne le fait une jupe. Le port du pantalon par une femme est donc immodeste en raison de son étroitesse (. . . ) sans pour autant l’exagérer ni le considérer comme l’aspect le plus grave.
En effet, c’est un autre aspect du port du pantalon par les femmes qui Nous semble le plus grave. En voici trois éléments :I – L’habit masculin employé par une femme altère la mentalité féminine, (. . .) la tenue vestimentaire a une très forte influence sur le comportement et sur l’état d’esprit, le changement du vêtement modifiera gestes et attitudes, la mentalité intérieure s’alignera sur la tenue extérieure (…).2 – Il tend à vicier les rapports entre hommes et femmes.3 – Une tenue masculine porte atteinte à la dignité d’une mère aux yeux de ses enfants. (…) L’enfant ignore la définition de l’attentat à la pudeur, de la frivolité ou de l’infidélité ; mais il possède un sixième sens instinctif qui lui fait deviner toutes ces choses, qui l’en fait souffrir et qui laisse son âme profondément blessée (…).
Force est de constater qu’à long terme le port du pantalon par les femmes dégrade l’ordre humain. (…) Il existe des limites qu’on peut se croire autorisé à franchir, mais on y trouvera la mort. (…)Le résultat des violations de la loi naturelle n’est pas un nouvel équilibre humain, mais bien le désordre, l’instabilité si nocive, l’effrayante stérilité des âmes, et l’accroissement ahurissant du nombre d’épaves humaines exclues de toute vie sociale et sombrant dans le dégoût, la tristesse, l’abandon.
Avis divers :
Pieux rappel, qui fut la règle de vingt siècles de christianisme, et l’expression du bon sens élémentaire:
Il est souhaitable que les hommes et les femmes, dans les églises, soient groupés séparément, selon l’ancienne discipline. (Code de Droit canon 1262, §I)
Les agenouilloirs ne doivent servir que pour les genoux, comme leur nom l’indique.
Il n’est pas très convenable de mettre ou d’enlever des vêtements dans une église, on doit le faire discrètement avant d’entrer, s’il fait chaud apprendre aux enfants à supporter. A l’autel, le prêtre et ceux qui sont au chœur, ont plus chaud sous les ornements.