On connaît l’affirmation altière
de Léon Bloy : « Quand je veux savoir les dernières nouvelles, je lis
saint Paul ». Aujourd’hui à tous ceux qui, sur Internet, surfent fébrilement,
cliquent frénétiquement et twittent compulsivement, on
aimerait conseiller de lire le P. Calmel dont deux ouvrages viennent d’être
réédités aux Nouvelles Editions Latines : Si ton œil est simple et Selon
l’Evangile.
A ceux que le
Rapport final du Synode sur la famille inquiète à juste titre, à ceux que
désole cette pastorale prétendument miséricordieuse qui maquille le péché pour
mieux anesthésier le pécheur, il sera bénéfique de lire le chapitre de Si
ton œil est simple sur la prudence de la chair et la prudence de
l’esprit :
« ‘S’il est
prudent qu’il nous commande’ déclarent, paraît-il, les cardinaux qui vont élire
un nouveau pape. Qu’est-ce à dire ? Qu’il ait le sens des concessions et
qu’il y condescende ? Sans doute. Mais c’est tout naturel et c’est peu. En
vérité, la prudence dont il est question suppose que le nouvel élu ne saura faire
des concessions qu’en les subordonnant à l’amour suprême, avec ce degré de
pureté qui s’appelle la folie de la croix. Alors, seulement, les concessions ne
sont pas des trahisons ; les atermoiements, des capitulations ; les
arrangements, des complicités. La prudence chrétienne est crucifiée et
rayonnante comme la vocation à la charité parfaite par rapport à laquelle elle
se définit. Cette sagesse est la folie de la croix. On peut en voir un symbole
dans les arcs-boutants de Notre-Dame de Paris, chef-d’œuvre superbe qui unit
inséparablement l’intrépidité et l’équilibre. »
Telle est la hauteur
de vue du P. Calmel. A cette altitude l’air du monde se raréfie, ses miasmes se
dissipent. L’âme respire.
Abbé Alain Lorans