Les grandes ambiguïtés qui ont cours à Rome en matière de morale ont raison d’inquiéter car l’autorité laisse libre cours, sans les réprimer, à des erreurs graves diffusées par des princes de l’Église. Ce changement ne peut que scandaliser les âmes déterminées à demeurer fidèles à la morale transmise par l’Église depuis 2000 ans.
En revanche, les récents scandales relevant du « dialogue entre religions » ne
sont malheureusement pas bien nouveaux. Le pape s’apprête à célébrer
l’anniversaire de Martin Luther. Il est dans la logique de Benoît XVI, qui a
multiplié les visites au temple où il ne manquait pas de vanter les mérites de
l’hérésiarque :
« Ce qui l’a animé [Luther], c’était la question de Dieu, qui fut la passion profonde et le ressort de sa vie et de son itinéraire tout entier. « Comment puis-je avoir un Dieu miséricordieux ? » Cette question lui pénétrait le cœur et se trouvait derrière chacune de ses recherches théologiques et chaque lutte intérieure. Pour Luther, la théologie n’était pas une question académique, mais la lutte intérieure avec lui-même, et ensuite c’était une lutte par rapport à Dieu et avec Dieu. » (Benoît XVI, Erfurt, 23 septembre2011)
La vidéo qui a été diffusée en début d’année par le Vatican est un immense scandale dans la mesure où c’est un triste exemple du latitudinarisme ambiant au sommet de l’Église. Des représentants de différentes religions sont présentés comme des adorateurs du même Dieu et promouvant de la même manière la paix. Ce spectacle s’est malheureusement déjà vu et de façon répétée. Ce film n’est qu’une transposition à l’écran des cérémonies d’Assise, versions I, II, III et IV. Que des observateurs perçoivent les méfaits des messages véhiculés est réconfortant mais il faut bien reconnaître que ces messages ne sont pas l’apanage du pontife régnant qui est, en ce domaine, un héritier de la déclaration Nostra Aetate qualifiée deCarta Magna par ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoît XVI. Craignons qu’il s’agisse au contraire d’un triste texte qui n’a fait que grandir la confusion dans les âmes, favoriser les erreurs et prospérer des systèmes religieux galopants qui écartent de Jésus-Christ et de son Église plus qu’ils n’en rapprochent. Au lieu de s’adonner à des réactions passionnées, de se laisser emporter par la déception, par des réactions affectives qui poussent des esprits à placer des papes au Ciel, d’autres en enfer, il serait sans doute profitable, sans tomber dans l’aigreur morbide, de porter un regard posé et réaliste sur le drame relativiste et ses fondements qui paralysent depuis des décennies le catholicisme et l’exposent aux dangers les plus grands.