« Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique. » (Jn 3,16)
Excellence, Très Révérends Pères,
Chers Pèlerins,
Le bilan corporel de ces journées
est piteux... Des muscles endoloris, des pieds rougis d'ampoules, peut-être le
secret désir d'anticiper dès maintenant, par quelques minutes d'assoupissement,
une nuit réparatrice encore trop lointaine... Au terme de ce pèlerinage,
Notre-Dame, en sa demeure, appelle : « Mon Enfant, qu'es-tu venu faire ici ? »
Un exploit sportif ? Des amis à retrouver pour prier ensemble ?
Par la grâce de Dieu, en ces jours, nous avons redécouvert le chemin de notre cœur, le lieu où s'accomplit un grand Mystère : la rencontre avec Dieu. « Faites-moi rentrer dans ce silence plein de Dieu, de la Sainte Trinité, où je découvrirai que, parce que vous nous avez aimé le premier, nous sommes devenus capables de vous aimer et d'aimer les autres... » soupirait l'Abbé Coiffet lors de l'adoration du 8 juin 2014.
Par la grâce de Dieu, en ces jours, nous avons redécouvert le chemin de notre cœur, le lieu où s'accomplit un grand Mystère : la rencontre avec Dieu. « Faites-moi rentrer dans ce silence plein de Dieu, de la Sainte Trinité, où je découvrirai que, parce que vous nous avez aimé le premier, nous sommes devenus capables de vous aimer et d'aimer les autres... » soupirait l'Abbé Coiffet lors de l'adoration du 8 juin 2014.
« Mes chers enfants, disait
encore le cher Abbé, le pèlerinage ne s'arrête pas... Il continue demain, comme
la route du ciel et de la sainteté... dans vos maisons, vos familles, vos
écoles... » J'ajouterais dans notre nation, dans l'Église.
« Dieu trace ma route » affirmait
Jeanne, la Pucelle d'Orléans, à ses compagnons. Il trace notre route. Depuis
trois jours, un chemin s'est ouvert et a été parcouru ! Qu'en sera-t-il demain,
alors que nous retrouverons le routinier quotidien ? Une épave ballottée par
les vagues, à la merci des courants, n'a rien à voir avec la flèche filant
droit au but.
Garder l'esprit du pèlerinage,
c'est accepter la souffrance et l'effort d'une conversion qui n'est pas achevée
et qui dure, en s'ouvrant sans crainte et sans relâche à la miséricorde de
Dieu, viatique inépuisable du pèlerin qui tombe, mais qui toujours veut
reprendre sa route.
Garder l'esprit du pèlerinage,
c'est alimenter la Foi en faisant sien et en approfondissant les enseignements
du Christ et de l'Église ; c'est demeurer dans l'Espérance, le Mauvais et le
mal sont déjà vaincus ; enfin, c'est pratiquer la Charité à travers les œuvres
de miséricorde envers le prochain, en commençant par celui qui nous est le plus
proche, notre famille... mais sans oublier ceux qui sont persécutés au Nom de
Jésus, ou qui ignorent encore son Nom.
Garder l'esprit du pèlerinage,
c'est être missionnaire : vivre et témoigner de l'Évangile jusqu'aux
périphéries. Pour certains, cet appel est une invitation à un engagement
désintéressé en politique, service éminent de charité. Plus que jamais le monde
désorienté est dans la quête vague d'un Sauveur, plus que jamais l'univers dans
la confusion appelle les artisans d'une chrétienté. Combien de temps durera
encore la nuit ?
Combien de temps la vantardise de
ceux qui prétendent faire l'économie de Dieu, et le manque de foi, d'ardeur, la
compromission parfois, des témoins du Christ, s'uniront-ils pour faire obstacle
à l'œuvre de Dieu ? Croyons-nous avoir à annoncer la beauté, la jeunesse, la
fraîcheur, la joie de l'Évangile à notre monde vieilli et triste ?
Il fait toujours grande pitié en
terre de France.
Levez donc les yeux, fils
bien-aimés, dignes représentants d'une nation qui se glorifie du titre de fille
aînée de l'Église, invitait le Pape XII il y a presque 60 ans, et regardez les
grands exemples qui vous ont précédés… Tombez à genoux devant le Dieu qui vous
attend au tabernacle, renouvelez votre profession de foi, promettez-lui de
nouveau votre fidélité la plus parfaite, et soyez sûrs que ce faisant vous
répondrez à votre vocation d'hommes, de chrétiens, de Français… Et s'il peut
sembler un moment que triomphent l'iniquité, le mensonge et la corruption, il
vous suffira de faire silence quelques instants et de lever les yeux au ciel,
pour imaginer les légions de Jeanne d'Arc qui reviennent, bannières déployées,
pour sauver la patrie et sauver la foi. (Extrait du radio-message du 25 juin
1956.)
Comment répondre aujourd'hui aux
paroles du saint Pontife ?
L'anneau de Jeanne, que d'aucuns
croyaient doté de pouvoirs magiques, est parmi nous. Il n'est que l'humble
témoin de l'inébranlable fidélité de la Pucelle d'Orléans à son Seigneur.
Garder l'esprit du pèlerinage,
c'est passer en pensée l'anneau de Jeanne à son doigt et l'entendre dire : « Je
m'en remets à Dieu mon Créateur, je l'aime de tout mon cœur. »
« Messire Dieu, premier servi »
est notre mot d'ordre. Alors la Pucelle nous redira les paroles entendues de
ses voix : « Ne te chaille pas de ton martyre (de la peine que te demandera ton
témoignage, ta conversion, pourrions-nous dire). Prends tout en gré, Dieu
t'aidera ; tu t'en iras, par grande victoire, au Paradis. »
Ce pèlerinage s'achève, la route
commence :
« Venez Seigneur Jésus... Venez
Esprit Saint... »