SOURCE - Paix Liturgique - Lettre n°541 - 9 mai 2016
Depuis bientôt treize années, Paix liturgique, semaine après semaine, ne cesse d’informer ses lecteurs de l’actualité de la célébration de la forme extraordinaire du rite romain dans les diocèses. Nous sommes forts d’une expérience de terrain, d’un travail de maillage de clocher à clocher, qui nous donne une bonne connaissance pratique de notre sujet.
Avec plus de 500 lettres électroniques d’informations et une vingtaine de sondages réalisés par des organismes professionnels et indépendants, nous avons diffusé quantité de données chiffrées et détaillées. Ces enquêtes et analyses constituent une mine d’informations et une matière inestimable pour qui s’intéresse de près ou de loin à la question de la liturgie traditionnelle et de sa « réception » dans les diocèses de France et du monde entier. Souvent repris par d’autres médias, les sondages et données statistiques révélés par Paix liturgique n’ont jamais été contestés.
Pourtant, en dépit de la profusion et de la pertinence des informations ainsi diffusées par Paix liturgique, en dépit des demandes répétées de dialogue, l’omerta continue de régner dans les instances dirigeantes de la conférence des évêques de France et aucun dialogue n’est instauré. Le nouveau Président de la conférence épiscopale n'a ainsi jamais daigné répondre aux différentes demandes d'audience que nous lui avons adressées depuis son élection.
Qu’à cela ne tienne, Paix liturgique continuera contre vents et marées d’agir en lanceur d’alertes.
Ainsi les hommes de bonne volonté ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas, qu’ils ignoraient cette situation d’apartheid liturgique et la culture du mépris qui est de mise dans la majorité des paroisses.
Lanceur d'alertes en faveur de la paix
Où est la paix liturgique quand, 9 ans après le Motu Proprio Summorum Pontificum qui a libéralisé la messe traditionnelle et près de 30 ans après le Motu Proprio Ecclesia Dei que saint Jean-Paul II demandait aux évêques d'accueillir de façon large et généreuse, quinze diocèses français continuent de n'offrir aucune célébration dominicale et hebdomadaire de la forme extraordinaire du rite romain, en dépit des demandes ?
Bien entendu, en bon nombre d’endroits on a pu noter de vrais progrès depuis Summorum Pontificum, comme nos lettres l’ont rapporté avec précision : mise en place de célébrations paroissiales de la forme extraordinaire, ouverture de nouveaux lieux de culte voués à la liturgie traditionnelle, consolidation des centres de messe existants. Toutefois, en d’autres endroits, comme nous l'avons souvent illustré en publiant les documents relatifs, les autorités diocésaines ont au contraire limité voire parfois supprimé la célébration de la messe traditionnelle. Invoquant notamment le manque de plus en plus cruel de prêtres à leur disposition, ils refusent de prendre en compte le fait que la forme traditionnelle est semence de vocations, comme les statistiques sur les séminaires que nous publions régulièrement le prouvent.
Paix Liturgique continuera donc à être lanceur d’alertes pour la paix et la réconciliation.
Lanceur d'alertes face aux refus de dialogue
Qu’en est-il de la capacité de l’Église de France à dialoguer, non pas avec son prochain très lointain mais avec son voisin qui ne partage pas la même sensibilité liturgique ?
Comment expliquer que les cinq lettres que nous avons adressées à Monseigneur Georges Pontier depuis son élection à la présidence de la conférence des évêques de France le 1er juillet 2013 soient restées sans réponse ? Pourquoi toutes ces demandes de dialogue sont-elles systématiquement ignorées et méprisées ?
Il n’en est certes pas de même partout : de nombreux curés et plusieurs évêques répondent volontiers aux demandes qui leur sont faites d’examiner la situation pour y répondre. Mais d’autres les ignorent toujours superbement. Pourtant, une génération de prélats a chassé l'autre : moins idéologisés que leurs prédécesseurs, nos évêques n’en demeurent pas moins très rétifs à tout ce qui peut troubler la ligne de la conférence épiscopale : il n'y a pas de question liturgique donc aucun dialogue à soutenir.
Paix liturgique continuera donc à être lanceur d’alertes pour un dialogue filial et véridique.
Lanceur d'alertes face aux manquements à la charité
Hier on déplaçait sans dialogue des fidèles de Nanterre à Saint Cloud, on mettait littéralement à la rue les fidèles traditionnels d'Amiens, on persécutait les paroissiens et le curé de Thiberville pour avoir commis le crime de faire l’expérience paroissiale – réussie – de la tradition.
Aujourd’hui, l’évêque de Luçon supprime abruptement la messe dominicale hebdomadaire qui était jusque-là célébrée pacifiquement pour la satisfaction spirituelle de nombreuses familles dont certaines venaient du diocèse voisin de La Rochelle et Saintes, où l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum est limitée à une célébration mensuelle alternée entre les deux sièges épiscopaux... distants de 70 km ! Cette célébration, à l'origine présentée comme ad experimentum, persiste depuis 2008...
Comme le démontreront une nouvelle fois les longues colonnes de pèlerins qui chemineront entre Paris et Chartres (et vice-versa) ce week-end de Pentecôte, les fidèles qui souhaitent assister à la messe traditionnelle constituent une vaste communauté au visage jeune et familial qui devrait représenter une grande ressource pour une Église de France aux cheveux souvent grisonnants. Pourtant, ces fidèles, pour la plupart très impliqués dans l’éducation pleinement catholique de leurs enfants (enseignement et catéchisme), sont encore trop souvent tenus pour des catholiques de « deuxième choix ». Est-ce une manière chrétienne de se comporter envers ses frères ? Où sont le respect et la charité ?
Paix Liturgique continuera donc à être lanceur d’alertes pour une plus grande charité chrétienne.
À vous de nous alerter !
Toutefois, cette mission d'interpellation des autorités ecclésiastiques et d'information des fidèles que Paix liturgique s'engage à poursuivre, n'est possible que grâce à vous. Grâce à votre soutien spirituel , et aussi aux dons de ceux qui le peuvent, mais aussi, et surtout, grâce aux dizaines de messages que vous nous adressez et que vous continuerai à nous adresser chaque semaine. Sans les alertes que vous, nos lecteurs et amis, nous faites parvenir, notre lettre ne serait en effet qu'un haut-parleur privé de message à diffuser.
Dans ce monde toujours plus globalisé et globalisant, n'ayez donc aucun scrupule à faire appel à nous pour relayer vos situations locales. Nous serons toujours prêts à y faire écho pour faire entendre la voix de la paix, de la réconciliation et et de la charité. Soyez, vous aussi, des lanceurs d'alertes !