SOURCE - breizh-info.com - 17 juin 2016
S’estimant victime de l’arbitraire de l’évêque de Rennes Mgr d’Ornellas, la communauté du Christ Ro installée dans la chapelle Saint-François de Rennes depuis 1988, n’entend ni quitter les lieux ni accepter sa disparition. Une réunion va être organisée à la chapelle le mercredi 22 juin à 20 h 30 afin de faire un état des lieux précis de la situation et de mettre en place toutes les actions qui seront nécessaires à la survie de la communauté à Rennes.
S’estimant victime de l’arbitraire de l’évêque de Rennes Mgr d’Ornellas, la communauté du Christ Ro installée dans la chapelle Saint-François de Rennes depuis 1988, n’entend ni quitter les lieux ni accepter sa disparition. Une réunion va être organisée à la chapelle le mercredi 22 juin à 20 h 30 afin de faire un état des lieux précis de la situation et de mettre en place toutes les actions qui seront nécessaires à la survie de la communauté à Rennes.
La chapelle Saint-François est desservie, dans le cadre d’une convention passée avec le diocèse, par un chanoine de l’Institut du Christ Roi Souverain prêtre (ICRSP), le chanoine Cristofoli. C’est une société de vie apostolique, fondée en 1990 par les pères Gilles Wach et Philippe Mora, reconnue de droit pontifical le 7 octobre 2008. Le 29 janvier 2016 le Saint-Siège a définitivement approuvé les constitutions de l’ICRSP. Depuis sa fondation, c’est Mgr Gilles Wach qui dirige l’Institut; depuis 2015 le provincial à la tête de la province de France est Mgr Michael Schmitz.
En 2015, l’Institut est présent dans 59 diocèses (dont 23 en France, 11 aux États-Unis et 7 en Italie). Il exerce son ministère principalement en Europe (France, Italie, Belgique, Suisse, Espagne, Allemagne, Irlande, Royaume-Uni et Suède), en Afrique, au Gabon où il est présent depuis sa fondation, et aux États-Unis. L’ICRSP dispose d’un séminaire – où est aussi installée la maison généralice – à Gricigliano en Italie. En 2015, l’ICRSP a ordonné 11 prêtres, 9 sous-diacres et 7 diacres dont une majorité de français. Attaché à la messe traditionnelle, l’ICRSP célèbre la messe dans 36 lieux de culte en France.
Nous avons interviewé Hubert des Minières, président de l’association Saint-Benoît de Nursie, qui gère la chapelle Saint-François.
Breizh Info : Hubert des Minières, quelle est la situation aujourd’hui ?
Hubert des Minières : Monseigneur d’Ornellas avait mis comme condition auprès de l’ICRSP que le chanoine Cristofoli quitte les lieux dès maintenant. Il a déjà perdu ses fonctions à l’évêché, où il était archiviste. Il faut préciser que Mgr d’Ornellas ne l’a pas reçu, il a eu une série de rendez-vous avec son auxiliaire Mgr Souchu, dont le dernier le vendredi 10 juin entre 15 h et 15h30. Mgr Souchu a confirmé que l’évêché exigeait son départ, et annoncé par ailleurs que l’ICRSP s’en irait aussi. Par ailleurs il a dit que le diocése envisageait que des messes en latin soient dites le dimanche dans plusieurs paroisses et prévoyait de vendre la chapelle.
Breizh Info : Le diocèse veut éclater votre communauté ?
Hubert des Minières : Clairement.
Breizh Info : Pourquoi ?
Hubert des Minières : Nous avons 700 paroissiens, dont beaucoup de jeunes, beaucoup de familles aussi. Une quarantaine de servants de messe et des groupes de jeunes. Deux à quatre personnes entrent au séminaire de l’ICRSP, à Gricigliano, chaque année. Il y a beaucoup d’activités. Nous sommes une communauté soudée, unie, vivante, qui rayonne à Rennes et qui vit en très bonne harmonie avec les autres paroisses.
Breizh Info : Enfin une communauté qui échappe au déclin de l’Église ! La Bretagne n’est pas épargnée non plus, même si elle est frappée avec retard. Cela devrait ravir n’importe quel évêque ?
Hubert des Minières : N’importe quel évêque serait ravi, effectivement. Mais pas Mgr d’Ornellas, et je ne sais pas pourquoi.
Breizh Info : Vous aviez été déjà menacés en 2011, puis ça s’était calmé. Pourquoi ça reprend aujourd’hui ?
Hubert des Minières : Il y avait effectivement eu des tensions à l’époque, en 2011. Mais aujourd’hui la donne a changé : nous sommes au cœur du chantier du métro, et quand il sera achevé, la chapelle sera à trois mètres d’une bouche du métro rennais. Comme c’est une vieille chapelle, c’est peut-être pour l’évêché une bonne occasion de nous dégager et de vendre la chapelle, dont nous assurons les charges courantes et tous les travaux. D’autant qu’on ne nous propose rien en remplacement.
Breizh Info : Quelles actions envisagez vous ?
Hubert des Minières : Lundi 13 au matin, j’ai appelé le diocèse pour avoir un rendez-vous avec Mgr d’Ornellas. Nous sommes mercredi 15, et je n’ai toujours pas de réponse.
Breizh Info : Le diocèse vous ignore ?
Hubert des Minières : En tout cas, ils ne veulent pas nous recevoir et ils font les morts.
Breizh Info : Quel est votre objectif ?
Hubert des Minières : On veut absolument avoir une relation constructive avec le diocèse, et on veut exposer notre vision des choses à Mgr d’Ornellas.
Breizh Info : Qu’en est-il du chanoine Cristofoli ?
Hubert des Minières : il est censé partir à la fin du mois, ou dans le courant de l’été sans faire de vagues. Evidemment, il est sous le choc, puisqu’on lui reproche d’avoir une chapelle pleine et de susciter des vocations, bref de bien faire son apostolat.
Breizh Info : Les instances de l’ICRSP vous soutiennent-elles ?
Hubert des Minières : Bien sûr ! Mgr Schmitz nous soutient, Mgr Wach [confondateur et prieur général de l’ICRSP] aussi. Ils démentent aussi avec force le fait que le départ du chanoine Cristofoli serait une mutation en douce faite par l’ICRSP, c’est faux.
Breizh Info : Pensez-vous quitter la chapelle Saint-François ?
Hubert des Minières : Il n’en est pas question. On y est depuis 1988, on y reste. Il n’est pas question qu’on quitte la chapelle Saint-François.