SOURCE - Mgr Williamson - Initiative St Marcel - 11 juin 2016
Celui qui soumet l’œuvre de Monseigneur à cette Rome
Celui qui soumet l’œuvre de Monseigneur à cette Rome
Ne fait que le trahir, et la Foi, et le chez soi des Catholiques.
Dans ce mois fatidique pour la Fraternité Saint Pie X – juin 2016 –, où on entend que quelque trente Supérieurs vont se rencontrer pour décider s’ils acceptent ou non la dernière offre de reconnaissance officielle de la part de Rome, c’est sûrement un bon moment pour corriger quelques incompréhensions quant aux intentions de son fondateur, feu Monseigneur Marcel Lefebvre (1905–1991). Certains disent que son parcours était instable, qu’il « zigzaguait », déviant d’un côté et puis de l’autre. D’autres soutiennent qu’il cherchait par-dessus tout une reconnaissance de Rome pour sa Fraternité. Sans vouloir prétendre qu’il était infaillible, il faut rappeler à cette Fraternité oublieuse ce qu’il visait surtout : les deux erreurs sont à corriger par la même observation, à savoir que sa motivation de fond était de rendre gloire à Dieu et de sauver les âmes en servant la seule véritable Église de Dieu, en y défendant la Foi, et d’y défendre la Foi en fondant la Fraternité Saint Pie-X pour former des prêtres qui sauvegarderaient la doctrine, les sacrements et la Messe de la Tradition catholique.
Or, le grand obstacle sur le chemin de Monseigneur fut les hommes d’Église de Vatican II, dont la grande priorité était (et demeure) de plaire non pas à Dieu mais à l’homme moderne, lequel s’est éloigné fort loin de Dieu. Donc alors comme maintenant, ils se détournèrent de Dieu (à tout le moins objectivement ; subjectivement, Dieu le sait), et cherchèrent à changer l’Église de Dieu et sa Foi, sa doctrine, ses sacrements et sa Messe par un « renouveau » humaniste.
Dégoûté ou désespéré, Monseigneur aurait pu s’éloigner avec sa Fraternité en laissant périr ces hommes d’Église avec leur révolution Conciliaire. Mais d’abord, à partir de la visite romaine à Écône en 1974, ils le poursuivirent avec son œuvre, car ils ne pouvaient la laisser montrer leur perversité. Ils ne pouvaient se permettre de le laisser en paix. Et ensuite, s’il pouvait faire quoi que ce fût pour apporter la Tradition aux Romains et pour ramener les Romains à la Tradition, par eux l’Église dans le monde entier en aurait bénéficié et pas seulement sa petite Fraternité. En effet, aussi égarés fussent-ils, ils occupaient toujours « le siège de Moïse » (cf. S. Mt. XXIII, 2), et ainsi à partir de 1975, Monseigneur fit des visites fréquentes à Rome jusqu’à ce que leur prévarication de 1988 sur l’octroi d’un deuxième Évêque pour la Fraternité prouva une fois pour toutes que ses mots ne les intéressaient plus, mais seulement ses actes.
Or, « Stat Crux dum Volvitur Orbis », la Croix est immobile alors que le monde entier est en révolution. Ancré dans la Tradition, Monseigneur ne bougeait pas dans le fond, mais il avait affaire à des hommes d’Église et une situation de l’Égli se qui avaient quitté cet ancrage et étaient dorénavant à la dérive. Ainsi s’ils dérivaient à gauche, il mettait la barre à droite, tandis que s’ils semblaient revenir à droite (comme à la fin de 1987 et au début de 1988), il la mettait à gauche (e.g. dans le Protocole du 5 mai 1988), mais c’était toujours leur déviation, ou la situation qui évoluait (e.g. la détérioration de la Messe Novus Ordo), qui déterminait son « zigzag », et pas le contraire. Son objectif à lui restait ferme – la défense de la Foi.
Pour cette même raison, une fois que la prévarication des hommes d’Église était devenue évidente sans l’ombre d’un doute ce même 5 mai 1988, après une nuit de réflexion il renonça le 6 mai au Protocole qui aurait pu obtenir la reconnaissance officielle de Rome pour la Fraternité, et il coupa toute relation diplomatique, pas pour sauver sa Fraternité mais surtout pour protéger la Tradition catholique pour toute l’Église. La doctrine devait désormais l’emporter sur la diplomatie, et donc jusqu’à sa mort deux ans et demi plus tard, tout en se comportant avec respect envers les officiels de l’Église qu’il avait qualifiés « d’antéchrists », il déclarait que la Foi devait passer en premier sous la forme doctrinale des encycliques anti-libérales et antimodernes des Papes préconciliaires. Par sa fidélité à la doctrine de l’Église, c’était lui qui était au volant, et les Romains le savaient. Quel contraste avec ses successeurs à la tête de la Fraternité, léchant les bottes de ces traîtres à la doctrine et à la Tradition de l’Église pour ne se faire qu’ humilier ! Puissent ces successeurs de feu Monseigneur relire ce qui était en effet son message d’adieu à leur égard, du 6 septembre 1990.
Kyrie eleison.