SOURCE - DICI - 8 décembre 2016
Fidel Castro est mort le 25 novembre 2016, à l’âge de 90 ans. Après cinq décennies de pouvoir sans partage, l’ancien dictateur communiste cubain avait abandonné en avril 2011 ses dernières responsabilités officielles, en cédant son poste de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba à son frère Raúl, alors numéro deux du parti. Les autorités cubaines n’ont pas révélé les causes du décès mais ont décrété neuf jours de deuil national. Le « leader maximo » a été incinéré le 4 décembre 2016 dans un cimetière de la ville de Santiago à Cuba à l’issue d’une cérémonie privée.
Le pape François a envoyé, le 26 novembre 2016, ses condoléances à Raúl Castro. Dans un télégramme, il a fait savoir qu’il adressait des « prières au Seigneur pour son repos » et « confie tout le peuple cubain à l’intercession de Notre Dame de la Charité de Cobre », patronne du pays.
En septembre 2015, le souverain pontife avait rencontré le dictateur cubain au cours de son voyage apostolique dans le pays. Le P. Federico Lombardi, alors directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, avait insisté sur le caractère informel et « familial » de cette rencontre.
Fidel Castro avait été par ailleurs reçu au Vatican en 1996 par Jean-Paul II. Il avait à son tour accueilli le pape polonais en janvier 1998 lors de sa visite à Cuba et même assisté à sa messe sur la place de la Révolution, à La Havane. En 2012, Benoît XVI avait lui aussi visité Cuba. Il avait alors été reçu officiellement par Raúl Castro, et s’était entretenu en privé avec Fidel.
Ainsi que l’indique l’agence Cath-info le 26 novembre 2016, les relations « entre Fidel Castro et l’Eglise cubaine », auront été « ambivalentes ». On apprend ainsi dans La Croix du 27 novembre 2016 que le dictateur a grandi auprès d’une mère très pieuse, même s’il n’a été baptisé qu’à 5 ans et qu’il fut un « ancien élève des jésuites ». Mais, un an après sa prise de pouvoir en 1959, il fait fermer les journaux catholiques. L’année suivante, il fait fermer toutes les écoles catholiques. Deux ans plus tard, 2.400 membres du clergé (sur un total de 2.800) sont contraints de fuir le pays. La Croix souligne que « la poigne du dictateur restera très dure à l’égard des catholiques (le tiers des 11 millions de Cubains) et de l’Eglise, interdite de presse, de radio ». Quant aux congrégations religieuses, « elles n’ont pas le droit d’enseigner, seulement celui de travailler dans les institutions ecclésiales. »
En 1988, l’interdiction d’importer des Bibles est levée. Plus tard, « estimant que l’Eglise semble s’accommoder de sa permanence au pouvoir », il accentuera ce « dégel ». A titre d’exemple, depuis 1997, Noël peut à nouveau être célébré le 25 décembre, et non plus le 25 juillet, comme c’était le cas depuis 1969.
« Fasciné par l’autorité de l’Eglise » conclut La Croix, Fidel Castro n’aura pourtant « jamais accepté son autorité morale, ni toléré de céder la moindre parcelle de son emprise sur le peuple ».
(Sources : apic/cath-info/lacroix/lepoint – DICI n°346 du 09/12/16)