SOURCE - Frère Bruno de Jésus-Marie - Contre Réforme Catholique - décembre 2016
L’erreur dénoncée par l’abbé de Nantes en 1982, qui consiste à désigner la Russie comme l’ennemi suprême, peut aujourd’hui conduire à la guerre mondiale si les armées occidentales s’interposent entre l’armée russe, alliée de Bachar el-Assad, et les rebelles islamistes que nous appuyons en Syrie au sein de la coalition conduite par les États-Unis contre Bachar el-Assad.
L’erreur dénoncée par l’abbé de Nantes en 1982, qui consiste à désigner la Russie comme l’ennemi suprême, peut aujourd’hui conduire à la guerre mondiale si les armées occidentales s’interposent entre l’armée russe, alliée de Bachar el-Assad, et les rebelles islamistes que nous appuyons en Syrie au sein de la coalition conduite par les États-Unis contre Bachar el-Assad.
Le chef d’état-major de l’armée américaine, Mark Milley, a même déclaré que la guerre avec la Russie est « quasi certaine »… C’était à la veille des élections. Avec Hillary Clinton, on y allait tout droit, au nom de la crise ukrainienne, via la guerre en Syrie et l’extension de l’Otan aux portes de la Russie, contrairement au pacte scellé en 1991 avec ce pays.
Même sans la guerre mondiale, cette hostilité déclarée a déjà fait des dégâts, puisque la Russie se jette dans les bras de la Chine et lui apporte sa technologie militaire et son énergie.
C’est ainsi que nous nous dirigeons, en définitive, vers le communisme mondial prophétisé par sœur Lucie. Et il est terrifiant de songer que la seule “ religion ” à s’y opposer est l’islam !
Et cela non pas seulement du fait de notre République laïque, anticléricale et antichrist, mais aussi du fait de l’apostasie pratique de l’Église catholique romaine elle-même ! Je dis bien apostasie “ pratique ”, parce que notre Saint Père le pape François, à la différence de ses prédécesseurs conciliaires, a la foi “ théorique ”, dogmatique : c’est sûr et certain. Chacune de ses catéchèses, ou homélies et Angélus, est une profession de foi, une preuve d’orthodoxie. Mais il continue de plus belle à manifester dans sa “ pastorale ”, une “ hétéropraxie ” inaugurée par les papes Jean XXIII et Paul VI, aujourd’hui respectivement canonisé et béatifié pour mettre le comble à notre « désorientation », qui, pour être conciliaire, n’en est pas moins « diabolique ».
Comme on a pu le voir en Suède, lorsque le pape François s’est trouvé encadré par deux “ papes ” comme lui, affichant avec une incroyable insolence leur rébellion contre le Christ et sa divine Mère à l’occasion du cinq centième anniversaire de la révolte luthérienne : 31 octobre 1517 – 31 octobre 2017, qui marquera l’an prochain, au même mois, le 13 octobre ! le centenaire du miracle du soleil tombant sur la terre en avertissement divin, sur un geste de Marie, « pour que tout le monde croie. »
« Mais le Christ, lorsqu’il reviendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8)
Plagiant saint Pie X dans sa Lettre sur le Sillon, il est permis de se scandaliser, de s’indigner : « Que penser d’un Pape qui, entrant en Suède, laisse son catholicisme à la porte, pour ne pas effrayer les disciples de Luther », bien plus ! déclare que « ce qui nous réunit, luthériens et catholiques, l’emporte sur ce qui nous divise ». Vraiment ? Le Saint-Sacrifice de la messe, la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, éliminés du programme du voyage du Pape, par une volonté de celui-ci, précisément au nom de « ce qui nous réunit », de l’œcuménisme ? Ce sont des détails ! Sans oublier les sacrements : de l’ordre – cette femme revêtue insolemment des insignes de l’épiscopat en sa présence ! – du mariage, “ pour tous ”, y compris les homos…
Le cardinal Marx au dôme du RocherAvant de quitter Rome, le pape François avait expliqué dans une entrevue accordée à la revue jésuite La Civiltà Cattolica pourquoi il avait décidé de ne pas célébrer la Messe pour les catholiques. Vous comprenez, « on ne peut pas être catholique et sectaire ». Non, je ne comprends pas. Les 120 000 catholiques suédois, non plus, sans doute tellement sectaires qu’ils n’ont pas supporté de voir le Pape venir sans un regard pour eux, une veille de Toussaint ! Ils ont tant “ protesté ” ( !) que François a accepté de prolonger d’une matinée son voyage pour célébrer une messe, le jour de la Toussaint. Mais Jean-Marie Guénois, que personne ne soupçonnera d’être sectaire, pose la question angoissante : « Le Pape serait-il plus protestant que catholique ? »
Le Masdu, la grosse bête puante introduite dans l’Église par Paul VI, est bien vivant : le président du Comité des évangélistes allemands, Heinrich Bedford-Strohm et le cardinal catholique munichois Reinhard Marx, accompagnés d’une délégation, se sont rendus en octobre dernier en pèlerinage en Israël. Outre les Lieux saints, ils ont également visité le dôme du Rocher. Le cardinal Marx est membre du “ Conseil des neuf cardinaux ” qui assiste le Pape « pour réformer la Curie ». Ladite “ Réforme ” consistera-t-elle à « évacuer la Croix du Christ », comme l’a fait le cardinal en ôtant le crucifix de sa poitrine à la demande de son hôte musulman ?
LA COLÈRE DE DIEU
Les médias ont diffusé les images des dégâts causés par le tremblement de terre qui a frappé en août dernier le centre de l’Italie. Des villages comme Amatrice ont été dévastés. La tragédie a même conduit le pape François à remplacer la catéchèse du mercredi par la récitation du chapelet, place Saint-Pierre.
Cependant, au milieu de la désolation, un “ signe ” a brillé : une statue de la Sainte Vierge a été retrouvée intacte à Pescara del Tronto. Répétant le même “ signe ” qui avait bouleversé l’Équateur, autre pays durement frappé par un séisme, en avril.Une statue de la Sainte Vierge a été retrouvée intacte à Pescara del Tronto.
Ce ne sont pas des “ miracles ” à proprement parler, mais seulement des “ signes ” donnés à ceux qui ont encore la foi. Le mardi 1er novembre, le Pape était encore en Suède. Le centre de l’Italie était de nouveau secoué par une forte réplique d’une magnitude de 4, 8 sur l’échelle de Richter (La Croix du 2 novembre 2016).
Est-ce assez clair ? Depuis les deux séismes qui ont précédé celui-là, 40 000 personnes sont sans toit, dont 25 000 dans les Marches.
« Selon l’Institut national de géophysique et vulcanologie (INGV), l’épicentre se situait au cœur de la province de Macerata, dans les Marches. “ Nous avons constaté de nouveaux écroulements et l’église risque de s’effondrer, je vais devoir la faire démolir pour libérer le village ”, se désole le maire d’Ussita, Marco Rinaldi.
« Ussita compte parmi les dizaines de bourgs antiques dévastés comme après un bombardement. Son cimetière n’est plus que poussière. Toujours dans les Marches, Castelsantangelo sul Nera est un village fantôme. “ Tout s’écroule. C’est comme la fin du monde. Il ne reste que cinq éleveurs près de leur bétail ”, soupire le maire Mauro Falcucci. » (ibid.)
Toute la nuit du dimanche 6 novembre au lundi 7, le vent et la pluie ont provoqué de nombreux dégâts à Rome même : routes inondées, arbres et pylônes électriques arrachés, le bilan faisait état, le 7 novembre, de deux morts et de dizaines de blessés. Dans une ville à 50 km de Rome, c’est un pan entier d’un immeuble qui s’est effondré. « Nous ne pouvons prévoir l’évolution de cette crise sismique, mais il faut s’attendre à d’autres répliques puissantes. » (ibid.)
Le Père Giovanni Cavalcoli, théologien chevronné, s’est exprimé dimanche 30 octobre, jour du puissant séisme de 6, 5 qui a frappé la région centrale de l’Ombrie : les secousses sismiques constituent une « punition divine » pour « l’offense à la famille et à la dignité du mariage », a-t-il déclaré sur “ Radio Maria ” qui a dû quelques jours plus tard prendre ses distances avec le prêtre.
Le Vatican a réagi vendredi soir de manière particulièrement cinglante, en jugeant que la notion d’un Dieu vengeur était « une vision païenne » remontant « à l’ère préchrétienne ». Les propos du prêtre sont « offensants pour les croyants et scandaleux pour les non-croyants », a fustigé l’archevêque italien Angelo Becciu, numéro deux de la secrétairerie d’État du Vatican (plus important “ ministère ” assistant le Pape), selon des propos rapportés dans les médias. Demandant « pardon » aux victimes des tremblements de terre, il a rappelé qu’elles avaient « la solidarité et le soutien » du pape François.
Pas de quoi ébranler le père Cavalcoli dans ses convictions : il a répété dans la foulée au micro d’une autre radio que les tremblements de terre étaient bien provoqués par « les péchés de l’homme ».
« Le Vatican ? Qu’ils révisent leur catéchisme ! »
Et leur Écriture sainte ! « En ce même temps survinrent des gens qui lui rapportèrent ce qui était arrivé aux Galiléens, dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs victimes. Prenant la parole, il leur dit : « Pensez-vous que, pour avoir subi pareil sort, ces Galiléens fussent de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens ? Non, je vous le dis, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement. Ou ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a tuées dans sa chute, pensez-vous que leur dette fût plus grande que celle de tous les hommes qui habitent Jérusalem ? Non, je vous le dis ; mais si vous ne voulez pas vous repentir, vous périrez tous de même. ” » (Lc 13, 1-5)
L’EXEMPLE DE LA RUSSIE
Les Moscovites qui contournent les murailles du Kremlin par l’ouest, peuvent désormais contempler une statue géante du prince Vladimir portant sa croix. Il y a mille ans, ce petit-fils de sainte Olga, princesse de Kiev, baptisé, lui et tout son peuple, en 988, tel Clovis cinq cents ans plus tôt, de débauché qu’il était, devient saint d’un seul coup. « Son royaume de Kiev est le modèle des États chrétiens, aux mœurs évangéliques, comme devint après le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911) la Normandie de Rollon. » (Georges de Nantes, La Russie avant et après 1983, CRC n° 184, décembre 1982, p. 17)
Le samedi 5 novembre, Vladimir Poutine a inauguré le monument avant que le patriarche Kirill le bénisse en présence des plus hautes autorités de l’État… et de Dieu. Le prince « a posé les bases morales qui ont jusqu’à présent déterminé notre vie », a déclaré le chef du Kremlin, appelant ses concitoyens à « s’appuyer sur son héritage spirituel pour rester unis contre les défis et menaces contemporaines ».
Plus de 80 000 personnes ont défilé de la place Pouchkine jusqu’aux murailles du Kremlin. Les fanions des Républiques russes côtoyaient les drapeaux à l’effigie du Christ. Il ne manque plus que la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie prononcée par le pape François et par les évêques catholiques, par obéissance à cette Médiatrice.Statue géante du prince Vladimir portant sa croix.
Mais dès maintenant, c’est attirant, plus que l’Europe islamisée. L’élection présidentielle en Moldavie vient de montrer que, dans le pays le plus pauvre du vieux continent, l’Union européenne a perdu de son attractivité. Le prochain chef de l’État sera un ami de la Russie. Même résultat en Bulgarie, membre de l’Union européenne. Le sultan Erdogan lui-même respecte plus Poutine, qui l’a sermonné “ vertement ”, c’est le cas de le dire ! que l’Union européenne qui a cédé à son chantage financier sur les réfugiés.
Donald Trump lui-même… envisage en Syrie une alliance militaire avec la Russie de Vladimir Poutine, soutien de Bachar el-Assad.
En tout cas, le siège de Mossoul par la “ coalition ” menée par les États-Unis, met en lumière l’hypocrisie des indignations occidentales contre le siège d’Alep mené par la Russie. Au 15 novembre, 50 000 civils avaient déjà fui la ville de Mossoul pour échapper à la bataille. La différence tient dans les errements politiques et l’inefficacité militaire de la bataille de Mossoul, conduisant à un redéploiement des djihadistes de cette ville vers la Syrie. Ce qui était sans doute le vrai motif de la reconquête de Mossoul : affaiblir le régime syrien et son allié russe. C’est d’autant plus clair qu’au siège de Mossoul s’ajoute l’attaque de Raqqa, en territoire syrien, activement soutenu par les États-Unis, qui fournissent un appui aérien, des armes et des formateurs aux Forces démocratiques syriennes (FDS), créées en octobre 2015, regroupant des Kurdes, des rebelles de l’Armée syrienne libre, formée en 2011 pour renverser Bachar el-Assad, ainsi que des chrétiens syriaques et des représentants des tribus locales.
Le 17 novembre 2016, le Pape a dénoncé la « cruauté » qui sévit en Syrie où « chacun cherche son intérêt ». Devant les membres de la Caritas internationalis, il a plaidé pour le maintien de la présence de l’Église au Moyen-Orient. Tandis que « ce qui se passe aujourd’hui en Syrie est pure cruauté, un “ laboratoire de la cruauté ” ».
Le Pape a proposé une « révolution de la tendresse » qui est « ce grand geste du Père » qui a envoyé son Fils « qui s’est fait proche de nous, en devenant l’un de nous ».
« Ce fondement de la tendresse, a-t-il insisté, n’est pas une idée : c’est l’essence de notre Dieu qui est à la fois Père et Mère. » Parole d’or !
Un seul homme au monde ne cherche pas son intérêt, dans l’actuel concert international, et peut poser l’acte fondateur du règne de la tendresse de Dieu : c’est notre Saint Père le pape François, en consacrant la Russie au Cœur Immaculé de Marie conformément à la demande qu’en a faite la Mère de Dieu le 13 juillet 1917.
frère Bruno de Jésus-Marie.