SOURCE - Abbé P. de La Rocque, fsspx - Le Chardonnet - mars 2017
Ce 4 février, le quartier du Vatican se réveillait tapissé d’affiches interpellant le pape : « Eh, François ! tu as mis sous tutelle des Congrégations, limogé des prêtres, décapité l’Ordre de Malte et les Franciscains de l’Immaculée, tu as ignoré des cardinaux… Mais où est ta miséricorde ? »
Ce 4 février, le quartier du Vatican se réveillait tapissé d’affiches interpellant le pape : « Eh, François ! tu as mis sous tutelle des Congrégations, limogé des prêtres, décapité l’Ordre de Malte et les Franciscains de l’Immaculée, tu as ignoré des cardinaux… Mais où est ta miséricorde ? »
Un vent de révolte se lève donc
contre le pape François. C’est que
son ultra progressisme quasi dictatorial
n’en est pas à sa première
victime. Du jeune ordre des Franciscains
de l’Immaculée, pourtant
florissant, il ne reste plus rien, de
par la volonté personnelle du pape.
En cause, la remise en question du
concile Vatican II par lesdits francis- cains. Un évêque philippin vient-il à
recueillir quelques-uns d’entre eux ?
Il est aussitôt relevé de sa charge par
le pape François.
Autre exemple, celui du cardinal
Burke. Après avoir été démis de la
Signature apostolique et relégué
comme aumônier de l’Ordre de
Malte, le voici à nouveau relevé de
facto de cette fonction. En cause,
l’opposition du cardinal à Amoris
lætitia, ouvrant aux divorcés remariés
l’accès à la communion eucharistique.
Quant à l’Ordre de Malte,
lui aussi jugé trop conservateur, le
pape a nommé le très progressiste
Mgr Becciu pour assurer son « renouveau
spirituel ».
Tandis qu’en ses décisions disciplinaires
il anéantit toute opposition,
le pape François continue
sa révolution doctrinale. Après la
communion aux divorcés remariés,
c’est maintenant l’ordination des
femmes que la subversive revue jésuite Civilta Cattolica avance, avec
les applaudissements du pape.
Ce même pape, dit-on, voudrait
du bien à la Tradition – entendez la
FSSPX et les communautés amies.
Son amour des périphéries le disposerait à accorder une prélature
personnelle. Certains, en mal de
reconnaissance, se réjouissent de
l’aubaine tandis que d’autres s’in- quiètent, à raison même du peu de
confiance que l’on peut accorder à
ce pape. Et si la question était mal
posée?
Ainsi que le rappelle Aristote, si
les hommes s’unissent, c’est en vue
d’unir leurs efforts pour l’obtention
d’une fin commune. D’un point de
vue surnaturel, la première question
est donc de savoir si, oui ou non,
nous poursuivons avec la Rome
d’aujourd’hui la même fin, si nous
avons la même foi en Notre Seigneur
Jésus-Christ unique rédempteur,
si nous avons la même foi en
l’Église catholique, hors de laquelle
il ne peut y avoir de salut. Il est hélas
à craindre que non.
Aussi, loin de toute pasquinade, il
serait indispensable d’interpeller le
pape François sur le contenu de sa
foi, avant même de s’interroger sur
l’opportunité prudentielle d’une
reconnaissance canonique. Car il
ne peut relever de la volonté divine
de mettre son salut éternel dans la
dépendance de quelqu’un qui ne
professe pas la foi catholique. Établir
une unité légale sans unité réelle
serait d’ailleurs un contresens. Sans
doute était-ce cela que Mgr Lefebvre
avait en vue lorsqu’après les sacres, il
s’exprimait dans la revue Fideliter :
« Si je vis encore un peu et en sup- posant que d’ici à un certain temps
Rome fasse un appel […] Je pose- rais la question au plan doctrinal :
“Est-ce que vous êtes d’accord avec
les grandes encycliques de tous les
papes qui vous ont précédés ? Est-ce
que vous êtes d’accord avec Quanta
Cura de Pie IX, Immortale Dei, et
Libertas de Léon XIII, Pascendi de
Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani
generis de Pie XII ? Est-ce que
vous êtes en pleine communion avec
ces papes et avec leurs affirmations ?
[…] Les positions seraient ainsi plus
claires. »
Abbé P. de LA ROCQUE