SOURCE - Bénédictins de l'Immaculée - 5 mars 2017
Chers amis,
Il y a deux ans, grâce à votre aide, nous avons pu refaire le toit et la façade de la maison dite Saint-Jean qui devrait nous donner 3 cellules supplémentaires, un réfectoire et une cuisine séparés et un chapitre pour les réunions de communauté. Voyez ci-joint la transformation. Mais cela n’est que l’extérieur.
Nous voilà maintenant en passe de restaurer l’intérieur où tout est à refaire : enduits, peintures, plomberie, électricité, chauffage, sans compter portes et fenêtres.
Je suis bien conscient que la situation financière de beaucoup d’entre vous est difficile et que de nombreuses communautés vous sollicitent légitimement de gauche et de droite pour leurs œuvres d’apostolat.
Je profite cependant de la grâce du Carême et de l’invitation de l’Église à la pénitence et aux œuvres de miséricorde pour attirer votre attention et votre cœur sur notre communauté et ses besoins vitaux.
Vous savez l’importance et la nécessité de la prière non seulement pour chaque chrétien mais aussi pour le salut du monde. Et « le moine, c’est l’homme de la prière, disait Dom Gérard ». « L’âme contemplative n’est pas une urne fermée, écrivait Gustave Thibon. Au-delà des mots et des gestes et même des pensées et des sentiments, elle répand sur la terre les trésors qu’elle puise dans le ciel. Ces foyers de vie intérieure ont des irradiations secrètes qui changent la température ambiante. Car prier, ce n’est pas seulement demander à Dieu ceci ou cela, ce n’est pas davantage s’occuper exclusivement de son salut personnel, c’est ouvrir les vannes par où pénètre la grâce, c’est permettre à Dieu de circuler dans le monde. Et là où cette circulation se ralentit ou s’arrête, la vie temporelle se dessèche et se gangrène comme un membre que le sang n’irrigue plus. Le moine immobile dans sa cellule et seul devant Dieu embrasse et pénètre toute l’étendue de l’espace et du temps : sa prière, en retombant sur les hommes, agit plus sur l’être que sur le paraître, et cette infiltration divine est trop profonde et trop pure pour qu’une pensée d’ici-bas puisse en saisir les cheminements. Qui donc oserait assimiler la communion des saints à un phénomène sociologique ? C’est l’intersubjectivité absolue qui, au-delà de tous les signes sensibles, unit les âmes dans la pur intériorité de leur source ». Et notre auteur ajoutait : « On parle du “vide“ de l’existence des moines. Elle est vide à la façon des pores dans l’organisme, mais c’est par ce vide que le monde respire Dieu ».
La prière, c’est l’Œuvre des œuvres. Elle passe avant tout apostolat qu’elle soutient secrètement et efficacement . Mais sans votre aide elle ne peut grandir et fleurir sous le ciel de ce monde qu’elle doit sauver du mal et du malheur.Ces paroles sublimes disent infiniment plus que je ne puis le faire l’importance de la vie contemplative et la nécessité vitale de la soutenir par une aide temporelle sans laquelle elle ne peut ni se développer ni s’intensifier. Les moines sont au même diapason du Dieu qu’ils prient et qu’ils servent, « ce Dieu des Armées qui s’est fait le Dieu désarmé », qui fait dépendre le plus haut du plus bas, le supérieur de l’inférieur, car si la terre n’a pas besoin de la rose, la rose, elle, a besoin de la terre.
D’avance nous vous remercions de tout cœur pour l’aide charitable que vous voudrez bien nous porter. Notre gratitude s’exprimera particulièrement par la messe que nous célébrons chaque mois à l’intention de tous nos bienfaiteurs. Que Dieu vous en bénisse, vous et vos familles. « Fais l’aumône de ton bien, disait Tobie, et ne détourne point ton visage d’aucun pauvre ; car il arrivera ainsi que le visage de Dieu ne se détournera point de toi ». (Tb 4, 7-8)