Dans l’après-Concile, c’est une « pastorale de l’enfouissement » qui était en vigueur. Il s’agissait pour les prêtres d’être invisibles, et ils se mirent en civil. Il fallait que les fidèles se contentent d’assurer une simple « présence », un « témoignage » si discret qu’il en devenait incolore, inodore et insipide. On n’évangélisait plus, on dialoguait. On ne prêchait plus, on proposait.
Tel n’est pas l’esprit qui se
manifestera le lundi de Pentecôte, à travers les rues de Paris. En début
d’après-midi, les pèlerins de Chartres entreront en procession, depuis la Porte
de l’Hippodrome jusqu’aux Invalides, en passant par le Trocadéro et la Tour
Eiffel. Fatigués physiquement par cette marche de plus de 100 km, mais
spirituellement réconfortés par ces trois jours de prière, ils retrouveront les
accents enthousiastes du Lauda Sion Salvatorem, composé par saint Thomas
d’Aquin :
« Sit laus plena, sit
sonora, sit jucunda, sit decora mentis jubilatio. Que la louange soit pleine,
qu’elle soit sonore, qu’elle soit joyeuse, qu’elle soit belle la jubilation de
l’esprit ! »
Laisserons-nous ces milliers de
pèlerins proclamer sans nous la gloire de Dieu ? Resterons-nous enfouis
dans nos appartements, dans une torpeur confortable ? Non ! Tous ensemble
sous le manteau de Notre-Dame de Fatima, à l’ombre de la cathédrale Saint-Louis
des Invalides, nous dirons haut et fort que le Cœur immaculé est notre refuge
inexpugnable en ces temps troublés. Nous nous réunirons tous pour manifester
notre confiance inébranlable, car à la fin c’est bien ce Cœur qui
triomphera !
Abbé Alain Lorans
Abbé Alain Lorans