SOURCE - Ennemond - Le Forum Catholique - 16 mai 2017
Certains prêtres et fidèles, visiblement craintifs que la situation du traditionalisme s’améliore, avaient déjà essayé, à mesure que les barrières étaient levées, de faire croire que le Motu Proprio était un piège ou un malheur (sous prétexte que le texte était imparfait). D’autres avaient essayé aussi de refuser l’évidence lors de la levée d’excommunication, en jouant sur les mots retrait/levée. Aujourd’hui, alors qu’il est indéniable que ce texte sur les mariages est une avancée, quelques-uns auraient voulu que leurs supérieurs n’y voient pas une amélioration de la situation, mais qu’ils refusent énergiquement auprès du Saint-Siège cette dernière faveur. Ce refus n’avait d’ailleurs qu’une visée : hypothéquer toute possibilité de reconnaissance canonique.
Certains prêtres et fidèles, visiblement craintifs que la situation du traditionalisme s’améliore, avaient déjà essayé, à mesure que les barrières étaient levées, de faire croire que le Motu Proprio était un piège ou un malheur (sous prétexte que le texte était imparfait). D’autres avaient essayé aussi de refuser l’évidence lors de la levée d’excommunication, en jouant sur les mots retrait/levée. Aujourd’hui, alors qu’il est indéniable que ce texte sur les mariages est une avancée, quelques-uns auraient voulu que leurs supérieurs n’y voient pas une amélioration de la situation, mais qu’ils refusent énergiquement auprès du Saint-Siège cette dernière faveur. Ce refus n’avait d’ailleurs qu’une visée : hypothéquer toute possibilité de reconnaissance canonique.
Quand on regarde a posteriori les textes de Mgr Williamson, on constate qu’en 2001, il acceptait d’envisager une régularisation si les deux préalables étaient concédés. Peut-être imaginait-il que ces demandes étaient tellement inouïes qu’elles ne seraient jamais acceptées. Mais avec le temps, les concessions se sont multipliées, ce qui était impensable hier est devenu envisageable et les plus craintifs ont peu à peu relevé leurs exigences. Après les préalables, nous avons engagé des discussions doctrinales. Le Saint-Siège l’a accepté. Dix ans après, on se réfugie maintenant dans mille et un préalables, que seraient la condamnation du Novus Ordo, l’abrogation du Concile et du nouveau code de droit canonique, l’ouverture de la cause de Mgr Lefebvre, etc. Il y a quelques années, nous sabrions le champagne avec nos prêtres à l’idée de voir Rome régulariser la Fraternité sans condition. Aujourd’hui que cette heure est arrivée, l’échauffement des esprits semble avoir transformé le breuvage de quelques-uns d’entre eux en un amer vinaigre.
Cet état d’esprit relève d’un doux romantisme où les commentateurs du net ou d’ailleurs ne cherchent même plus à se projeter sérieusement et à s’imaginer une sortie de crise réaliste. Ils ne semblent qu’épier et diaboliser ceux qui s’aventureraient à l’envisager quand ils ne les accusent pas, par un complotisme extrapolé, d’être des vendus à la solde ennemie. De ces postures sortent des critiques montées en épingle, quand elles ne sont pas déplacées, qui accusent Mgr Fellay de brader l’héritage qu’il a reçu. A vrai dire, ces accusations touchaient déjà Mgr Lefebvre de son vivant. Les critiques pourront toujours pleuvoir, il n’en restera pas moins, que le fondateur et ses deux successeurs n’ont pas varié d’un iota sur ce qui a entraîné l’opprobre de ces dernières années. Ni Mgr Lefebvre, ni l’abbé Schmidberger, ni Mgr Fellay, que ce soit en 1970, quand la Fraternité était « en règle », que ce soit en 1988 quand elle était en passe de l’être, ou encore aujourd’hui, quand le pape l’envisage à nouveau, n’ont eu l’idée de faire célébrer le Novus Ordo ou d’adopter les innovations répandues à la suite du dernier concile. La situation du monde et de l'Eglise est suffisamment difficile et l'état de la France grave pour qu'il n'y ait pas besoin de se réfugier dans des constats erronées car passionnées et dans des guerres fratricides inutiles.