SOURCE - Abbé Paul Robinson, fsspx - District d'Asie de la FSSPX - version originale en anglais - 8 juin 2017
Dans cet article publié avec la permission de la Maison générale de FSSPX à Menzingen, l’abbé Paul Robinson répond à la question de savoir si un pape doit avoir la foi d'un traditionaliste pour qu'il soit juste pour la FSSPX de recevoir une reconnaissance canonique.
Introduction
Dans le débat sur la question de savoir si la FSSPX devrait accepter une prélature personnelle du Pape Francis, certains ont estimé que la FSSPX ne devrait pas chercher à savoir si la reconnaissance canonique est opportune ou prudente. Plutôt, la vraie question à poser est de savoir si le FSSPX et le pape François partagent le même but et ont la même foi. Si non, il est erroné, en principe, même d'envisager d'accepter la reconnaissance canonique. Si oui, alors et seulement alors, il pourrait être juste en principe, de se permettre de discerner si c'est aussi prudent.
La position implicite de ceux qui expriment cette opinion est que le pape François n'a pas la même foi ou le même objectif que la FSSPX, et il serait en principe nuisible d'accepter la reconnaissance canonique sous le pontificat du pape François. Et non seulement cela, ce serait illogique, car «établir une unité légale sans unité réelle ... serait contradictoire».
Cet article cherchera à montrer que ce n'est pas, en principe, mauvais d'accepter la reconnaissance canonique d'un pape moderniste et d'essayer de déterminer un critère par lequel on peut déterminer dans quelle mesure la collaboration avec un pape moderniste est acceptable. Cet article ne considérera pas s'il est prudent, dans les circonstances actuelles, que la FSSPX accepte une prélature personnelle du pape François.
Historique de la FSSPX
Le premier fait à noter au sujet de la proposition précédente est que cela va à l'encontre de l'esprit qui informe toute l'histoire de la FSSPX. Examinons brièvement cette histoire pour voir si tel est le cas.
Il ne serait pas trop difficile d'établir que le pape Paul VI avait de fortes tendances modernistes. Pourtant, la FSSPX a été érigée canoniquement sous le pontificat de Paul VI et a été reconnue comme une pieuse union de 1970 à 1975. Ainsi, au moins dans l'esprit de l'Archevêque, il ne peut pas être mauvais, en toutes circonstances, de collaborer avec un pape moderniste dans la mesure où il a une structure canonique sous lui.
Les événements qui se sont déroulés jusqu'en 1988 sont peut-être encore plus instructifs à ce sujet. Quand on comprend que Mgr Lefebvre attendait des signes qu'il devait consacrer les évêques et qu'après avoir reçu deux signes de ce genre, sous la forme des scandales modernistes de Rome, il se rendit à Rome pour obtenir une reconnaissance canonique ; on devrait tirer le principe général : Les scandales modernistes, en eux-mêmes, ne constituent pas un obstacle à la reconnaissance canonique des mains de ceux qui ont perpétré ces scandales.
En même temps, l'Archevêque a retiré sa signature du protocole qui devait fournir une structure canonique, car il a perdu confiance en ceux avec lesquels il négociait. Après la fin de cette épreuve, il a reconnu qu'un plus grand traditionalisme de la part des Romains - dans leur doctrine - fournirait de solides motifs de confiance. Ainsi, pour lui, l'évaluation de la foi du pape a été l'occasion d'évaluer l'acceptation de la reconnaissance canonique, non pas sur la question de savoir si cela est possible, mais plutôt si c’était prudent. Si l'on peut se fier au pape de permettre à la FSSPX de rester «telle qu’elle est» et d'exercer son ministère - «l'expérience de la Tradition» - avec une autonomie suffisante, la reconnaissance canonique est un bien pour l'Église et devrait être acceptée.
Cette même ligne a été suivie par la FSSPX lors ses relations avec la hiérarchie romaine depuis le début du 21ème siècle. La FSSPX n'est jamais allée à Rome, en demandant que le pape et la hiérarchie se convertissent au traditionalisme avant que la possibilité de la reconnaissance canonique ne soit prise en considération. Il n'a jamais été exigé une profession de foi par le pape, une rétractation de l’hérésie, un syllabus d'erreurs ou quelque chose de similaire. Pour ce faire, cela impliquerait que la FSSPX soit supérieure et le Pape inférieur, qu'il s'agirait que le Pape reçoive une reconnaissance juridique de la FSSPX plutôt que l'inverse. Bref, cela impliquerait un esprit schismatique.
La FSSPX n'a fait que des exigences qui correspondent à sa position actuelle, en particulier la demande à rester "telle qu’elle est". Elle a essayé de prévoir, lors du Chapitre général de 2012, six conditions - dont aucune ne concernait la foi du pape - pour s'assurer qu'elle resterait intacte et suffisamment autonome sous une hypothétique reconnaissance canonique.
Cela ne veut pas dire que les membres de la FSSPX, même très élevés, n'ont pas été parfois tentés de considérer que le véritable esprit de l'Archevêque et donc de la FSSPX exige que le pape profère le traditionalisme doctrinal avant qu'il puisse y avoir une reconnaissance pratique. C'est, après tout, la position de ce conglomérat lâche des prêtres ex-FSSPX, appelé "La Résistance", et dont un ancien évêque de la FSSPX est membre.
Ce qui est affirmé ici, c'est que la position «l'unité stricte de la foi avant la reconnaissance canonique» n'a jamais été, à aucun moment, la position officielle de la FSSPX, ni à l'époque de l'archevêque ni depuis sa mort.
Possibilité de collaboration
En principe, il doit être possible de collaborer d'une certaine manière avec un pape moderniste. Permettez-nous de prendre un peu de recul par rapport aux discussions FSSPX-Rome, afin de comprendre un fait absolument fondamental pour cette discussion: la FSSPX a toujours collaboré dans une certaine mesure avec les papes post-conciliaires. Trois principes aideront à préciser que tel est précisément le cas avec le pape François.
Le premier principe est que la FSSPX accepte le pape François comme étant le pape. Mgr Lefebvre, tout en montrant une certaine tolérance pour les sédévacantistes individuels, a toujours refusé le sédévacantisme au niveau de sa fraternité sacerdotale. À ce jour, les candidats à des ordres majeurs dans la FSSPX doivent affirmer devant le Saint Sacrement, la nuit avant leur ordination, que le Pape est le Pape.
Le second principe est que le pape François est le pape de l'Église catholique. Cela signifie qu'il détient le plus haut poste dans l’institution établie par Notre Seigneur Jésus-Christ. En tant que tel, il n'a pas décidé et ne peut pas décider de la finalité de cette institution. L'Église est l'Église, indépendamment de son sentiment personnel à ce sujet. C'est peut-être un cas rare où il serait bon pour lui de dire: "Qui suis-je pour juger?"
Il faut le garder à l'esprit lorsque nous considérons certaines directions prises par le Pape François pour y diriger apparemment l'Église. Il semble, par exemple, vouloir que l'Église soit un agent de l'idéologie écologique, dans sa forme anti-humaine moderne, incarnée par des personnes comme Jeffrey Sachs et Paul Ehrlich. Inutile de dire que cela ne fait pas partie de la mission de l'Église de favoriser les «objectifs de durabilité», surtout lorsqu'ils impliquent des réductions drastiques de la population mondiale. Il est vrai que le pape François croit ou veut que ces objectifs fassent partie de la mission de l'Église.
Troisièmement et enfin, les membres de la FSSPX ainsi que ses fidèles sont déjà membres de la vraie société de l'Église catholique dont le pape François est la tête visible. En d'autres termes, ils ont une véritable unité avec le pape François, non avec le pape François dans son «magistère personnel», mais avec le pape François comme pape. Ils le reconnaissent comme chef de l’Église, ils ont placé sa photo dans leurs chapelles, ils le mentionnent à la Messe et au Salut. Ces actes ne sont ni postures hypocrites ni symboles vains; ils indiquent l'unité réelle qui existe entre la FSSPX et le pape. Ils indiquent que la FSSPX collabore, au moins dans une certaine mesure, avec le pape François pour les intérêts de la Sainte Mère Église.
La reconnaissance canonique n'est pas une adhésion
Le fait de l'unité réelle déjà existante entre la FSSPX et le pape François nous apporte un deuxième fait-clé souvent négligé par ceux qui refusent la prélature personnelle: la reconnaissance canonique de la FSSPX par le pape François ne concerne pas la FSSPX qui se joint à quelque chose. Il s'agit plutôt pour la FSSPX d'avoir un statut juridique dans un organisme auquel ellel est déjà vraiment unie.
Trop souvent, ceux qui refusent la prélature présentent la discussion des relations FSSPX-Rome comme s'il s'agissait d'une adhésion de la FSSPX à l'Église de François, alors qu'en fait, il n'y a rien que la FSSPX puisse rejoindre auquel elle n'appartient pas déjà. La FSSPX ne rejoindrait une organisation que si:
- La FSSPX était actuellement schismatique et donc en dehors de l'Église – ce que nous nions avec véhémence
- Les autorités romaines constituaient une église non catholique dans le sens strictement organisationnel du terme –ce que nous nions également.
Beaucoup d'entre nous, dans la FSSPX, avons eu des conversations avec des parents ou amis Novus Ordo qui, jugeant sur les apparences superficielles, nous ont accusés d'être «en dehors de l'Église» parce que nos paroisses ne sont pas approuvées par le diocèse. Et nous leur avons sans doute expliqué que la séparation n'est qu’apparente que puisque nous acceptons pleinement l'autorité du pape et des évêques. Mais tout comme la «séparation» des autorités de l’Église provoquée par l'absence d'une structure canonique est seulement apparente, de même l'adhésion à quelque chose en acceptant une structure canonique n'est qu’apparente. Si le pape donnait à la FSSPX une prélature personnelle, il semblerait par conséquent à certains que la FSSPX entrerait en communion avec l'Église («pleine communion» dans leur terminologie!). En réalité, rien n'aurait changé dans la communion de la FSSPX avec l'Église. Cette communion aurait existé intégralement avant et après l'attribution d'une structure canonique.
Ce point est important pour éclairer ceux qui estiment que la reconnaissance canonique est mauvaise dans toute situation où le pape n'a pas la même foi dans l'Église catholique que les traditionalistes, car les traditionalistes chercheront alors à unir leurs efforts avec quelqu'un qui ne partage pas le même objectif. Le fait est que les traditionalistes doivent nécessairement unir leurs efforts, dans une certaine mesure, avec le pape François, simplement en le reconnaissant comme le pape et en essayant de promouvoir les intérêts de l'institution dont il est la tête visible. La foi moderniste du pape François ne peut donc pas être un obstacle complet à la collaboration.
Si nous acceptons qu'une unité totale de foi avec le Souverain Pontife ne soit pas nécessaire pour la collaboration, la question devient alors: la reconnaissance canonique de la FSSPX est-elle l'un de ces domaines où la collaboration avec un pape moderniste est possible? Ou le modernisme exclut-il positivement une telle possibilité, puisque la collaboration est au niveau d'une structure canonique?
Niveaux de collaboration
Si nous essayons d'établir un principe général sur les circonstances où la collaboration avec un pape légitime à la foi douteuse est bonne et quand ce n'est pas le cas, ce serait ce principe: la collaboration avec un tel pape est bonne quand il est moralement certain qu’il travaille pour le bien de l'Église et elle est mauvaise lorsqu'il est moralement certain qu'il ne le fait pas.
Cela semble être le principe selon lequel Mgr Lefebvre travaillait. Dans son sermon anti-sédévacantiste lors des ordinations en 1982, il a déclaré:
Nous aussi, à travers les plaies de l'Église, à travers les difficultés et même la persécution que nous subissons de la part de ceux qui ont une autorité dans l’Église, n'abandonnons pas l'Église. Aimons notre mère la Sainte Église, servons-la toujours, malgré les autorités s’il le faut (...) Nous voulons maintenir la sainte Église catholique romaine.Apologia pro Marcel Lefebvre , vol. III, p. 415-416
Quand il dit "malgré les autorités s’il le faut", il dit implicitement «avec les autorités, si possible». Quoi qu'il en soit, la FSSPX doit servir l'Église, pas les hommes d’Église en tant que tels. Quand les ecclésiastiques agissent contre l'Église - et clairement ainsi- la FSSPX ne doit pas coopérer. Dans le cas des sacres de 1988, la FSSPX a dû même aller jusqu'à s’opposer l'autorité de l'Église pour servir l’Église. D’autre part, quand les ecclésiastiques agissent pour le bien de l'Église, alors bien sûr, la FSSPX doit coopérer. Faire le contraire serait travailler contre l'Église. C'est vrai, que les ecclésiastiques agissant pour le bien de l'Église soient ou non modernistes, que leur foi soit ou non identique à celle des catholiques traditionnels.
En ce qui concerne une prélature personnelle, le magistère personnel du pape François lui-même, n'est pas nécessairement un obstacle à la FSSPX en utilisant une telle prélature pour le bien de l'Église. Le pape ne doit pas être un fervent partisan de Pascendi pour que sa reconnaissance hypothétique de la FSSPX porte ses fruits. Tout ce qu'il a à faire, c’est d'adhérer aux termes de la prélature.
Un exemple pour illustrer
Pour voir pourquoi il ne serait pas mauvais de collaborer avec un pape moderniste s'il accomplissait un acte au nom des vrais intérêts de l’Église, considérez l'exemple suivant. Supposons qu'il y ait eu une organisation appelée «The Society of Savers» en France, sous l'ancien régime socialiste de François Hollande. C'est un groupe de femmes qui tentent de sauver les femmes enceintes et leurs enfants à naître de l'avortement. La Société travaille déjà en France à faire des choses positives pour le bien commun des gens. Cependant, ils feraient encore plus de bien si le gouvernement l'avait enregistrée en tant que société, c'est-à-dire s'ils avaient un statut juridique dans le pays. Maintenant, en supposant que le gouvernement de Hollande est légitime, Hollande a reçu son autorité de Dieu et l'a reçue dans le but de favoriser le bien commun. Si Hollande lui-même entend la demande de « The Society of Savers », sait de quoi il s'agit et choisit d’incorporer en tant que corps juridique la société de ces excellentes femmes, il encouragera le bien commun dans l'action et, dans ce cas, au moins, les femmes collaboreront avec le gouvernement pour le bien du pays. Ces femmes devraient-elles être scrupuleuses pour recevoir une telle reconnaissance juridique d'un tel gouvernement, se disant: «Hollande n'a pas la même idée du bien commun que nous avons, et nous ne pouvons donc pas travailler avec lui pour le bien commun? » Clairement, non, parce que Hollande, dans ce cas, travaille objectivement pour le bien commun. De plus, Hollande détient une autorité qui ne se termine pas avec lui, mais qui dépend plutôt de Dieu. Et Dieu a déterminé le but de toutes les sociétés et a conféré le pouvoir aux chefs d'État pour l'accomplissement de ce but. Quand, alors, « The Society of Savers » collabore avec Hollande pour le bien commun de la France, elle collabore finalement avec Dieu.
Bien sûr, il serait important pour ces femmes de s'assurer que Hollande ne leur fournit pas de statut légal comme piège par lequel il les détruirait plus tard. Mais cette question est celle de la prudence: une question qui n'est pas le sujet de cet article, pas un principe. En principe, il n'y a pas de problème que « The Society of Savers », dans cette situation, accepte le statut juridique d'un gouvernement socialiste.
Cet exemple n'est pas censé impliquer que l'Église soit équivalente à un gouvernement civil à tous égards ; il s’agit plutôt d’une analogie. Une différence majeure est, par exemple, que l’Eglise ne peut jamais échoué en tant qu’institution. Notre Seigneur a promis d'être avec elle jusqu'à la fin des temps, ce qu'Il n'a promis à aucun gouvernement laïc. Ainsi, il ne pourrait jamais y avoir de situation où un catholique serait autorisé de rejeter l'autorité gouvernementale de l'Église en tant que telle.
D'autre part, les catholiques ont eu le droit de rejeter l'autorité gouvernementale des gouvernements civils dans certains cas. Le pape Saint Pie V, par exemple, a conseillé aux catholiques anglais de ne pas reconnaître l'autorité de la reine Elizabeth I pendant son règne néfaste.
Un tel scénario n'est pas possible pour l'Église, étant donné que, dans sa structure visible et la réalisation de sa fin, Elle ne peut pas échouer. Ainsi, il n'y a aucune attente de la part des catholiques, du moins de ceux qui croient en son indéfectibilité, qui doivent discerner quand et où radier le corps dirigeant de l'Église.
Application
Nous avons mentionné plus haut que le Pape n'a aucun pouvoir pour changer le but de l'Église; son office n'est pas quelque chose de sa création, mais vient de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le rôle a été conçu par Lui pour l'avancement du but de l'Église, qui est le salut des âmes, la raison pour laquelle Jésus-Christ l'a fondée. En tant que tel, le pape, par son office même, est un instrument de Jésus-Christ et travaille pour la fin de Jésus-Christ, chaque fois qu'il n’abuse pas de son rôle. En fait, les actes juridiques du pape n'ont autorité et force que dans la mesure où ils servent les intérêts de Jésus-Christ.
Ainsi, lorsque le pape Francis accomplit des actes qui servent les intérêts de l'Église, la FSSPX sert également l'Église en collaborant avec ces actes. Certes, c'est ce qui se passe lorsque la FSSPX accepte gracieusement des mains de la juridiction ordinaire du pape François pour conférer les confessions et mariages.
Le même principe général s'applique à la question de la reconnaissance canonique: si elle sert les intérêts de l'Église, la FSSPX devrait collaborer; si ce n'est pas le cas, la FSSPX ne devrait pas collaborer. Pour l'Archevêque, la réponse à cette question était la même que la réponse à ce qui suit: La FSSPX pourra-t-elle rester telle qu'elle est et continuer son travail en liberté? Ou sera-t-elle détruite par une reconnaissance canonique?
Ceux qui voient cette question comme étant uniquement «Quelle est la foi du Pape?» semblent confondre le pape avec l’Église, tombant dans une certaine espèce de papolâtrie. Ils semblent penser que le bien de l'Église ne peut être identifié qu'avec le bien du magistère personnel du pape. Lorsque ce magistère est correct, la reconnaissance canonique favorise le bien de l'Église. Lorsque ce magistère est mauvais à certains égards, le bien de l'Église ne peut être favorisé par une reconnaissance canonique. Soit le pape s'harmonise parfaitement avec son ministère, soit les catholiques qui craignent Dieu ne peuvent collaborer avec lui.
Au contraire, on peut imaginer de nombreuses situations dans lesquelles une reconnaissance canonique de la FSSPX favoriserait effectivement le bien de l'Église, indépendamment de la foi personnelle du Pape, et devrait donc être acceptée, si l'on veut vraiment servir l’Église. Quelle que soit la situation en ce moment, il n'est pas au pouvoir de cet article de juger. Mais qu'une telle situation puisse exister devrait être évidente pour tous. Par le fait qu'elle puisse exister, la position selon laquelle l'acceptation d'une reconnaissance canonique ne doit être jugée que sur la base de son unité avec la foi du pape, se révèle fausse.
Conclusion
La collaboration uniquement lorsqu'il y a une unité de foi complète avec le pape n'a jamais été la position des autorités de la FSSPX, ni au temps de l'Archevêque ni après. En tant que tel, il y a toujours eu, dans une certaine mesure, une collaboration entre la FSSPX et le Pape, et une certaine collaboration existe en ce moment. D'une manière générale, la collaboration doit être refusée quand elle est contraire aux intérêts de l'Église et acceptée quand elle est pour les intérêts de l'Église. Plus précisément, la reconnaissance canonique devrait être acceptée si elle est bonne pour l'Église et rejetée si ce n'est pas le cas, indépendamment de la foi du pape.