SOURCE - FSSPX Actualités - 14 juin 2017
Une « véritable repentance » de la part des couples vivant au sein d’unions non-sacramentelles ; « aucun changement dans la doctrine de l’Eglise qui refuse la communion aux couples divorcés et prétendument ‘remariés’ » : les évêques de Pologne livrent une lecture restrictive d’Amoris lætitia.
Une « véritable repentance » de la part des couples vivant au sein d’unions non-sacramentelles ; « aucun changement dans la doctrine de l’Eglise qui refuse la communion aux couples divorcés et prétendument ‘remariés’ » : les évêques de Pologne livrent une lecture restrictive d’Amoris lætitia.
Dans un communiqué publié à l’issue de leur réunion plénière de la semaine dernière, dans la ville de Zakopane, la Conférence des évêques de Pologne a déclaré que les couples ne vivant pas au sein d’un mariage sacramentel devraient être amenés à une « véritable repentance et au sacrement de pénitence ». Les débats ont été conduits par Mgr Stanisław Gądecki, président de la Conférence épiscopale, en présence de Mgr Salvatore Pennacchio, Nonce apostolique en Pologne et représentant du Saint-Siège.
Pour les évêques, l’Exhortation apostolique Amoris lætitia doit être interprétée dans la continuité de l'enseignement de l'Eglise, en particulier de l'Exhortation de Jean-Paul II, Familiaris consortio, qui avait rappelé l'interdiction de donner la communion sacramentelle aux couples irréguliers.
Le père Pawel Rytel-Andrianik, porte-parole de la Conférence épiscopale, a déclaré que les évêques ont souligné qu’Amoris laetitia ne fait que suggérer « une nouvelle approche des personnes [divorcées "remariées"] pour tenter de les ramener à la vie de l'Eglise, à la lumière de Familiaris consortio », demeurant ferme sur le principe selon lequel en aucun cas « ils ne peuvent être réadmis à la sainte communion. »
Cette interprétation paraît en parfaite contradiction avec la lecture que les évêques de Malte ont faite du même document. Publiant le 8 janvier 2017 leurs « Critères pour l’application du chapitre VIII d’Amoris lætitia », les prélats maltais n’avaient pas craint d’écrire que, si « une personne séparée ou divorcée vivant une nouvelle relation en arrive, avec une conscience informée et éclairée, à comprendre et croire qu’il ou elle est en paix avec Dieu, il ou elle ne peut être exclu de la participation aux sacrements de réconciliation et de l’Eucharistie. » Laxisme salué par L’Osservatore Romano dans son édition des 13 et 14 janvier.
On se rappelle qu’à la fin de l’année dernière, les cardinaux Burke, Caffarra, Brandmüller et Meissner avaient demandé au Saint-Père de « faire la clarté » sur les points les plus litigieux de l’exhortation apostolique. En vain jusqu’ici.
La récente prise de position des évêques polonais conduit, en toute logique, à se demander quelle est la portée d'une exhortation qui autorise les interprétations les plus contradictoires.
Déjà en 1966, Mgr Lefebvre constatait comment, au nom de la pastorale, "la foi, la morale, la discipline ecclésiastique [se trouvaient] ébranlées dans leurs fondements". C'est la caractéristique du nouveau magistère qui, depuis Vatican II, n’enseigne plus avec autorité mais sous forme de dialogue avec le monde. Un magistère qui se retrouve en rupture avec la Tradition, avec le magistère de toujours dont le rôle propre est de transmettre le dépôt de la foi et de conduire les âmes au Ciel en leur apprenant à garder les commandements de Dieu.