Marcel Lefebvre naît à Tourcoing en 1905. Son père, René Lefebvre, mourra en 1944 à la suite
des coups donnés par son gardien au camp de Sonnenburg, où il était interné pour faits de résistance
– ce qui lui avait valu deux condamnations à mort à Berlin le 28 mai 1942 pour intelligence avec
l'ennemi et recrutement de jeunes gens pouvant porter les armes contre le Grand Reich allemand.
René Lefebvre fut décoré de la Médaille militaire à titre posthume, le 16 juillet 1953. Après des études au collège du Sacré-Cœur, Marcel Lefebvre entre en 1923 au Séminaire
français de Rome et suit les cours de l’Université pontificale Grégorienne. Il est ordonné prêtre à
Lille par le cardinal Liénart le 21 septembre 1929.
Après une année comme vicaire dans une banlieue ouvrière de Lille, il décide de rejoindre son
frère, le père René Lefebvre, déjà missionnaire au Gabon et qui y restera quarante-cinq ans : le
premier stade de Libreville portait d’ailleurs le nom de « Stade Révérend Père Lefebvre », le père
René Lefebvre ayant été à partir de 1928 un grand propagateur du football au Gabon (cf. Wikipédia,
« Équipe du Gabon de football », et « spiritains.forums.free.fr/defunts/lefebvrer.htm »).
Le missionnaire
Marcel Lefebvre entre donc au noviciat des Pères du Saint-Esprit à Orly. Après sa profession
religieuse, le 8 septembre 1932, il part comme missionnaire au Gabon. En 1945, il est nommé
supérieur du scolasticat de Mortain puis, deux ans plus tard, est préconisé vicaire apostolique de
Dakar. Sacré évêque par le cardinal Liénart le 18 septembre 1947, il est nommé en 1948 Délégué
apostolique pour l’Afrique noire française et Madagascar. En 1955, il devient archevêque de Dakar.
En 1960, il est nommé Assistant au trône pontifical et membre de la Commission centrale
préparatoire au concile Vatican II. En 1962, il est transféré au siège de Tulle et nommé consulteur
de la Congrégation de la Propagande. Mais, le 26 juillet de la même année, il est élu Supérieur
général de la congrégation des Pères du Saint-Esprit (qui compte alors plus de 5 000 membres). En
1968, à l’occasion du Chapitre général extraordinaire d’aggiornamento de la congrégation du SaintEsprit,
il résigne ses fonctions de Supérieur et se retire.
Le fondateur
En 1970, il fonde, avec l’approbation de l’évêque de Fribourg, la « Fraternité sacerdotale SaintPie
X ». Mais, le 6 mai 1975, cette Fraternité est supprimée, décision que Mgr Lefebvre a toujours
contestée (comme nous le verrons plus loin). Le 1er juillet 1976, Mgr Lefebvre est frappé de
suspense a divinis en raison des ordinations qu’il a célébrées malgré l’interdiction romaine. De
longues controverses, des contacts avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, des audiences
papales (Paul VI en 1976, Jean-Paul II en 1978) ponctuent cette période.
En 1988, après une visite apostolique de la Fraternité Saint-Pie X réalisée par le cardinal
Gagnon, Mgr Lefebvre signe le 5 mai un « Protocole » d’accord, mais retire sa signature dès le
lendemain, estimant pour diverses raisons fondées que les conditions ne sont pas vraiment réunies
pour un accord. Le 30 juin 1988, il sacre, avec Mgr de Castro Mayer, évêque de Campos au Brésil,
quatre évêques : les six évêques sont frappés de l’excommunication.
Trois ans plus tard, le 25 mars 1991, Mgr Lefebvre meurt à Martigny (Suisse).
L’homme public
Mgr Marcel Lefebvre, docteur en philosophie et en théologie, docteur honoris causa de
l’université de Pittsburgh, était officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre du Christ
(Portugal), grand-officier de l’Ordre National (Sénégal) et officier de l’Ordre de l’Étoile Équatoriale
(Gabon).