SOURCE - Abbé Denis Puga, fsspx - Le Chardonnet - juillet 2017
Ceux d’entre nous qui ont connu les changements survenus dans l’Église dans les années 1970 se souviennent de quelle manière véritablement dictatoriale la nouvelle messe du Pape Paul VI a été parachutée dans les paroisses du monde entier. Cette réforme, qui était en fait une pure invention, ne répondait en rien à l’aspiration des fidèles. D’un trait de plume, au nom du Concile, et sur le conseil de quelques liturgistes de salon, l’autorité suprême relégua au placard un trésor de doctrine et de piété qui avait pourtant porté toute la prière de l’Église pendant des siècles. De cette messe traditionnelle l’usage était interdit et jamais, comme me l’affirmait alors un curé prophète sans doute mal inspiré, l’Église n’y reviendrait….
Ceux d’entre nous qui ont connu les changements survenus dans l’Église dans les années 1970 se souviennent de quelle manière véritablement dictatoriale la nouvelle messe du Pape Paul VI a été parachutée dans les paroisses du monde entier. Cette réforme, qui était en fait une pure invention, ne répondait en rien à l’aspiration des fidèles. D’un trait de plume, au nom du Concile, et sur le conseil de quelques liturgistes de salon, l’autorité suprême relégua au placard un trésor de doctrine et de piété qui avait pourtant porté toute la prière de l’Église pendant des siècles. De cette messe traditionnelle l’usage était interdit et jamais, comme me l’affirmait alors un curé prophète sans doute mal inspiré, l’Église n’y reviendrait….
Mais le temps passa. Face à l’effondrement général de la pratique
religieuse consécutive à l’application
des nouveautés conciliaires, le Pape
Benoit XVI voulut tenter de réparer
une injustice : Il déclara que la messe
dite de St Pie V n’avait jamais été interdite et que tout prêtre était libre de
la célébrer. Cependant la messe traditionnelle était requalifiée de la note
humiliante de rite extraordinaire.
Et c’est pourquoi nous voilà depuis
ce temps en présence dans l’Église
d’une cohabitation de deux rites de
la messe, pourtant diamétralement
étrangers l’un à l’autre.
Faisons une comparaison : un mari
dans un premier temps a rejeté son
épouse légitime pour une concubine
et demande à ses enfants de regarder
cette dernière comme sa seule vraie
épouse. Les enfants refusent. Pour
les faire revenir le mari alors, dans
un geste de conciliation, rappelle la
femme légitime, lui donne le titre
de femme secondaire et tente de la
faire cohabiter pacifiquement avec
l’intruse. Comment espérer que des
enfants dignes de ce nom puissent se
satisfaire d’un tel compromis ?
La plupart des communautés dites
« Ecclesia Dei » semblent aujourd’hui
se satisfaire de cette cohabitation.
Mais c’est une illusion de penser que
la simple exposition pacifique de la
précision doctrinale et de la beauté
de la liturgie traditionnelle chassera la
réforme illégitime. L’erreur, l’hérésie
– car le Nouvel Ordo Missæ favorise
l’hérésie, et c’est ce qui en fait sa malice intrinsèque – ne se chasse qu’en
la combattant directement avec
argumentation et résistance concrète
et pratique à sa propagation ; toute
l’histoire de l’Église est là pour nous
le rappeler. Ne pas entraver en la
dénonçant avec force la réforme
liturgique c’est entrer dans une sorte
de complicité du silence. Or, comme
le disent à juste titre les opposants
à l’avortement, le silence tue ! La
proximité de l’été et des vacances a
permis à un fidèle de m’intimer de
me prononcer publiquement et avec
force sur le danger de la fréquentation
des plages estivales. Certes.
Cependant il y a une nudité que je
crains plus que tout : celle de l’abandon
des principes de la profession de
la foi, celle de l’incohérence entre les
convictions doctrinales et l’attitude
pratique de tous les jours.
Nous connaissons tous ces fidèles
qui, bien que passant leurs vacances
à quelques encablures d’une communauté
« ecclesiadéiste », n’en
hésitent pas moins à faire de longs
trajets chaque dimanche pour trouver
une messe célébrée par un prêtre
de la FSSPX ou d’une communauté
religieuse amie. Eh bien, honneur à
eux ! Ce n’est pas là du sectarisme
mais bien au contraire la manifestation d’une compréhension profonde
de la nocivité de l’acceptation d'une
cohabitation pacifique de deux rites
totalement antagonistes vis-à-vis de
l’honneur qui doit être rendu à Dieu.
En réformant la liturgie en 1969, on
a introduit dans l’Église la messe de
Luther comme Mgr Lefebvre la désignait si bien. Comment s’étonner
que, désormais, ce soit Luther lui-même,
par le truchement de sa statue, qui soit en honneur au Vatican.
Le silence sur la nocivité du Nouvel
Ordo Missæ y a certainement sa part
de responsabilité.
Abbé Denis PUGA