SOURCE - Courrier des lecteurs - La Croix - 20 juillet 2017
Je mets en doute que les fans de la messe à l’envers soient tous des latinistes distingués. Ils ne sont certes qu’une minorité agissante. Mais le retour de la messe en latin (La Croix du 7 juillet) est-il si discret qu’on le croit ? Reconnaissons que la plupart de nos évêques – pas tous – demeurent fidèles à la constitution conciliaire sur la liturgie. Par contre, il n’est pas rare que jusque dans le fin fond de nos campagnes, on pratique dans ce domaine un œcuménisme sans retenue. Loin de moi de manifester une intolérance démesurée vis-à-vis de frères et de sœurs plus traditionnels, que je fréquente volontiers.
Je préfère certes l’apaisement aux relations houleuses. Cependant, ordonné prêtre en 1953, je ne voudrais pas paraître extraordinaire en célébrant le rite conciliaire, c’est-à-dire ordinaire.
Père Daniel Guette (Oise)
(…) Aujourd’hui, quelles que puissent être nos préférences, il faut néanmoins convenir que la question du latin semble désormais, en France, secondaire, tant cette culture liturgique est inconnue de beaucoup de catholiques ou bien oubliée. Le latin a perdu grandement du terrain. La messe, même sans latin, aussi d’ailleurs. Alors est-ce pour mettre du baume au cœur de la version catholique des soixante-huitards attardés, emmurés dans leurs certitudes totalitaires, et qui semble restés bien seuls dans leurs églises et veulent oublier leur insignifiance actuelle, que votre journal revient de cette façon si ambivalente sur le sujet ?
Christian Detreille (Aisne)
(…) Comment être « en communion » avec ceux qui sont adeptes de la messe en latin si c’est pour en arriver à la description qui m’a été faite par un prêtre. L’une des paroissiennes, après une messe en latin, lui a fait une liste interminable des « innombrables erreurs » qu’il avait commises tout au long de la messe. Elle n’y allait que pour surveiller le respect littéral des « rubriques » imposées par le Missel de saint Pie X. De quelle religion est-on quand on « assiste » (car chez eux on « assiste » toujours à la messe, on ne « participe » pas) à une messe dans le but exclusif de critiquer le prêtre ou de lui attribuer une bonne note sur le respect littéral des « rubriques » ? Non, décidément, je ne peux pas me reconnaître dans ce christianisme ni ce catholicisme. Je contribue à la construction de l’Église décrite par le pape François dans « la joie de l’évangile », et j’invite le plus grand nombre de lecteurs à le soutenir et à œuvrer dans ce sens. En utilisant nos langues maternelles pour le célébrer et le louer.
A. V.
En voyant la première page de La Croix du 7 juillet j’ai eu un coup au cœur ! Encore cette histoire du latin et des intégristes qui revient, où est donc le concile Vatican II et son ouverture au monde?
Puis, en parcourant les pages suivantes, l’accueil des mineurs étrangers qui explose mais qui est organisé au mieux, les 309 Afghans accueillis à Serquigny et les passionnantes pages sur la ferme de Moyembrie dans l’Aisne accueillant les détenus en fin de peine, pour leur permettre de reprendre pied dans la vie normale, je me suis dis que grâce à La Croix les belles choses sont mises en avant et que l’amour, l’amitié, le partage, signes de la présence du Christ parmi nous, trouvent leur place, toute leur place dans les nouvelles du jour.
Bravo, nous avons tous besoin d’apprendre ou de réapprendre que l’espérance est une vertu impérissable et que tous les hommes et toutes les femmes, chrétiens ou non, ont à apprendre à vivre ensemble, quel que soit leur chemin personnel, pour construire un monde pacifié ou règnent le partage et l’amitié.
Philippe Gonord (Seine-et-Marne)