14 juillet 2017

[Mgr Williamson] «Le monde ne réussit pas étouffer le Bon Dieu»

SOURCE - Mgr Williamson - sermon au prieuré de l'abbé Pivert - 14 juillet 2017

Chers fidèles,
 
Nous sommes là pour une cérémonie de prise d'habit d'un frère et des deux ordres mineurs d'un candidat éventuel pour le sacerdoce. Et nous nous trouvons dans une grange. C'est par là que la vie de Notre Seigneur sur terre a commencé. La petite « stable » à Bethléem. Donc, ne soyons pas surpris dans ces temps si exceptionnels que nous vivons s'il faut reconstituer, commencer de reconstituer l'Église dans des circonstances pareilles. Et félicitations, sachons féliciter Monsieur l'abbé Pivert de ce grand effort, de ce noble effort de faire ce qu'il peut, de faire ce que nous pouvons, de nous permettre à vous tous de contribuer, comme nous pouvons à la reconstitution de l'Église, la pauvre Église.
   
Elle souffre actuellement. Enfin, là encore, c'est prévu. Notre Seigneur a fini sa vie en croix. Il l'a commencé dans une « stable », il l'a fini en croix. Eh bien, c'est prévu pour l'Église. Entre les deux, il y a les cathédrales, les grandes constructions de la chrétienté, mais il était presque normal que tout cela tombe par la suite. Donc, ne soyons pas surpris et ne soyons pas découragés parce que « Notre foi, c'est notre victoire sur le monde. », dit saint Jean dans sa première épître.
 
Et alors, la première cérémonie, ce sera une prise d'habit d'un frère. Et puis la deuxième partie de la cérémonie sera les deux premiers ordres mineurs des sept marches vers l'autel. Les deux premières marches sont, après la tonsure, l'ordre du portier et l'ordre du lecteur. Donc, pour tous les trois et pour tous les sept marches, et pour les évêques et pour les religieuses, tous nous faisons ce que nous pouvons pour servir Dieu, et ce service de Dieu est un privilège. Ce n'est pas un droit, ce n'est pas du tout un droit. C'est un privilège que nous ne méritons pas. Il y a un très beau chapitre dans l'Imitation de Jésus-Christ – le très célèbre petit livre de spiritualité de Thomas à Kempis – il y a un très beau chapitre sur ce privilège que c'est de servir Dieu.
 
Et ces deux jeunes gens, qui reçoivent aujourd'hui l'habit et la tonsure, et puis l'ordre de portier et l'ordre de lecteur, c'est deux jeunes gens heureux, qui ont trouvé le chemin du vrai bonheur sur terre parce que, le monde, la chair et le démon sont en guerre contre Dieu. Et aujourd'hui, selon toutes les apparences, le monde, la chair et le démon gagnent cette guerre et l'Église perd. Ce n'est que des apparences. Au moment du crucifiement de Notre-Seigneur Jésus-Christ, eh bien, il semblait perdant. Ce qu'on appelle aujourd'hui avec mépris « a loser » en anglais, en américain. « A loser ». Eh bien, cette perte-là, c'était la conquête pour le Ciel de toutes les âmes qui finiront au Ciel, qui auront le bonheur de finir au Ciel, au lieu de l'enfer.
 
Hélas ! rappelons-nous bien, c'est la majorité des âmes qui tombent en enfer. Mystère terrible ! Comment Dieu a-t-il pu permettre, vouloir permettre que la majorité des âmes immortelles qu'il va créer finiront en enfer ? Cela nous dit la valeur du libre arbitre et la valeur, la grande valeur des âmes, d'une seule âme qui se sauve, qui par la grâce de Dieu se laisse sauver si je puis dire. Notre Seigneur n'a-t-il pas dit à une âme : « J'aurais subi toute la Passion pour toi seule. » C'est peut-être sainte Thérèse d'Avila, je ne me souviens pas, en tout cas, c'est ça. C'est, l'Église catholique, c'est la qualité avant la quantité. Donc, une quantité grave d'âmes finira par se perdre, une quantité relativement petite, c'est Notre Seigneur qui le dit : « Large est la voie qui mène à la perdition et beaucoup d'âmes y vont. Tandis que étroit le chemin du Ciel et peu d'âmes le trouve. »
 
Mes chers amis, vous êtes ici aujourd'hui, vous avez trouvé le chemin, par la grâce de Dieu, non seulement de l'Église, de l'Église catholique, mais aussi, vous avez trouvé le chemin qui est le plus fidèle, pour le moment, nous aussi nous pouvons nous faire piéger par le démon. Attention ! Nous avons vu l'exemple de la Fraternité Saint-Pie X. C'était pendant une quarantaine d'années, l'âme, les meneurs si vous voulez, le fer de lance de l'Église, mais comme dans une course de chevaux, au début de la course, c'est un tel cheval qui est premier et puis il devient le dernier et c'était l'un des derniers au début qui finit par gagner la course. C'est Notre Seigneur encore qui le dit : « Les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers. » Si pour le moment, mes chers amis, nous nous pensons parmi les premiers – et il y a quelque chose d'objectif à cette pensée – eh bien, méfions-nous, dit saint Paul : « Que celui qui se tient debout, qu'il fasse attention qu'il ne tombe pas. ». Parce que nous sommes tous, jusqu'au moment de la mort, nous sommes tous menacés par le péché, par la chair, par le démon et par l'enfer. Donc, c'est la guerre jusqu'à la mort. Saint Grignion de Monfort mourra en disant : « Ah ! Dieu soit loué, je ne pourrais plus pécher. Je vais mourir, je ne pourrais plus pécher. » C'est raisonnable de penser ainsi. On ne peut pas arriver au Ciel sans le libre arbitre, mais avec le libre arbitre, on peut descendre en enfer. Donc, méfions-nous de nous-mêmes.
 
Mes chers amis, réfléchissons que ces deux jeunes gens ont trouvé en voulant servir Dieu, le vrai bonheur ici-bas. Et, s'ils sont fidèles, un bonheur éternel au Ciel. Donc, le vrai bonheur parce qu'on est avec Dieu, contre le monde, la chair et le démon qui sont maîtres ici-bas. Satan est le prince de ce monde. Il a fait crucifier Notre Seigneur Jésus-Christ. Il est très puissant. Il a des instruments. Le satanisme est au plus haut niveau du pouvoir et de l'Église aujourd'hui. C'est terrible, mais le sacrifice des enfants, les sacrifices rituels pour obtenir le pouvoir de Satan. Satan veut ces sacrifices et cela se réalise. Non seulement dans le monde, mais aujourd'hui aussi dans l'Église, au plus haut niveau de l'Église. C'est terrible ce qui se passe ! Terrible ! C'est dire la guerre. Satan a réussi à pénétrer à l'intérieur du Vatican et c'est lui qui aujourd'hui, effectivement, gouverne l'Église. Le gouvernement de l'Église est entre ses mains. Les mains de ses affilés et de ses instruments.
 
Donc, cela nous prouve, c'est bien la guerre. Notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu et pourtant, pour respecter le libre arbitre, pour respecter le choix des hommes, il permet que même son Église tombe entre les mains de ses ennemis. C'est vous dire la guerre qu'il faut mener. Et pourtant, Notre Seigneur dit à ses apôtres : « Ma paix, je vous donne, mais pas comme le monde vous donne la paix, comme moi, je donne la paix. » C'est-à-dire la paix intérieure. L'Église est en pleine guerre extérieure et comme je suggère, selon une façon humaine de voir les choses, elle est en train de perdre cette guerre, mais c'est la guerre extérieure. Un serviteur, un vrai serviteur de Dieu, même à l'intérieur de l'Église aujourd'hui, même au sommet de l'Église, il peut toujours garder la paix intérieure parce que son coeur est uni à Dieu et Dieu lui donne sa paix, mais pas comme le monde donne la paix. Donc, un jeune homme qui aujourd'hui veut servir Dieu, s'il est fidèle, aura cette paix intérieure. Le monde autour de lui peut tomber en ruine. Une bonne religieuse, c'est pareil.
 
Mais si on tient à Dieu, et si on met Dieu à la première place – et il ne convient de le mettre à aucune autre place. « Dieu premier servi. » sainte Jeanne d'Arc – Eh bien, si l'on organise sa vie de manière à mettre Dieu à la première place, on dit en américain « 24/7 », c'est-à-dire 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Si on met le Bon Dieu à la première place « 24/7 », on aura cette paix intérieure et elle vaut toutes les ruines du monde, elle vaut plus que toutes les ruines du pauvre monde.
 
Donc, mes chers amis, sachons vivre avec Dieu, sachons le cas échéant suivre une vocation de Dieu. C'est possible même aujourd'hui. Le monde ne réussit pas étouffer le Bon Dieu. Il fait tout son possible, il réussit avec trop de gens, mais celui qui veut Dieu, il est impossible que Dieu l'abandonne. Et celui qui cherche la vérité, il la trouvera. On a des exemples même aujourd'hui où nous nous noyons dans le mensonge. Les mensonges en politique, les mensonges en droit, les mensonges dans les universités, les mensonges, bien sûr, dans les misérables médias, les mensonges dans les écoles, le mensonge dans l'Église. Le mensonge qui prévaut actuellement dans l'Église ! Eh bien, pour peu que l'on cherche la vérité, Dieu permettra ce « chercheur » la trouvera. C'est impossible autrement, c'est pas possible autrement. La Bible dit en plusieurs endroits : « Combien Dieu est bon à ceux qui le cherchent avec un coeur droit. » La droiture, ah. Ces vertus, ces vertus naturelles trouveront le chemin des vertus surnaturelles. Ne méprisons pas la nature au nom de la « surnature ». Ne méprisons bien sûr, ne mettons pas à côté, ne négligeons pas la « surnature » parce que c'est ce que fait... le monde ne veut pas aujourd'hui de Jésus-Christ et de Dieu, et le monde va à sa ruine.
 
Donc, sachons imiter, selon notre état de vie, sachons imiter les deux jeunes qui veulent servir Dieu. Qui veulent servir Dieu. C'est grand. C'est grandiose. Et ça met en perspective, ça met tout en perspective. « Dieu premier servi. » Et donc, prions pour eux aujourd'hui. La prise d'habit en soutane noire pour signifier la mortification. On n'est mort au monde. On vit pour Dieu. On mène une vie cachée. On aura une paix cachée en servant Dieu et on vit pour Dieu. Et le monde ne m'intéresse plus. Quel bonheur ! Le monde ne m'intéresse plus, avec toutes ses tromperies, avec tous ses mensonges. Je veux passer mon éternité avec le Dieu de Vérité. « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. », dit Notre Seigneur Jésus-Christ. Et c'est pas avec n'importe quelle religion. Parce que Notre Seigneur était Dieu et Dieu est mort en croix pour établir une seule religion et pas trois ou quatre. Encore moins quarante ou quatre cents. Donc, le noir pour la mortification.
 
Et puis le portier. Vous allez voir dans la cérémonie comment il ira à une porte de l'église et il va sonner une cloche et il lui sera confié des clés pour que il ouvre la porte. Voilà ce que dit le cérémonial : « pour qu'il ouvre la porte aux vrais dévots de Dieu et pour qu'il ferme la porte aux ennemis de Dieu. ». Ceux qui ne veulent pas vraiment de Dieu. Attention ! Le Bon Dieu a des ennemis. C'est de la sentimentalité que de penser que tout le monde est bon, tout le monde est doux, tout le monde est gentil, tout le monde est sincère, tout le monde à des bonnes intentions. C'est pas vrai. Il y a des hommes très méchants. Ils sont aujourd'hui au pouvoir et dans le monde et dans l'Église. C'est provisoire. Dieu va intervenir. Comptons là-dessus. Son intervention arrivera. Mais même après, le Bon Dieu aura toujours ses ennemis. Le Bon Dieu permet cela parce que les ennemis et la bonne guerre font ses serviteurs. Si tout était trop facile, et sans difficulté, qu'est-ce qu'on serait comme soldat du Christ ? On ne serait pas des soldats très « soldatier », si je puis dire.
 
Donc, le portier fait une séparation, doit faire une séparation entre les bons et les méchants. Bien sûr, on va permettre à ceux entre les deux d'entrer dans l'église, mais les ennemis déclarés, non. Les exclus. Le Bon Dieu est exclusif, attention. Il voudrait atteindre tout le monde, mais il n'y arrive pas à cause du libre arbitre, et trop d'hommes profitent de leur libre arbitre pour faire la guerre à Dieu. La guerre à Dieu. Aujourd'hui, la guerre à la nature. On veut masculiniser les femmes et féminiser les hommes. C'est la guerre à la nature qui fait partie intégrante de la guerre faite à Dieu. La guerre faite au bon sens. Le bon sens sait bien distinguer et sait bien et voit bien la profondeur de la différence entre, par exemple – c'est un exemple classique aujourd'hui – la différence entre les hommes et les femmes. Mais aujourd'hui, on veut annuler cette différence, on veut raser cette différence. C'est ridicule ! C'est tragique ! Qu'est-ce qui motive une guerre si bête, eh bien, c'est la guerre... on veut faire la guerre à Dieu. C'est cela. C'est une motivation profonde, diabolique. De vouloir faire la guerre à Dieu, mais ça arrive aujourd'hui.
 
Et puis, il y a le lecteur. Intéressant. Le lecteur doit apprendre à lire clairement. Qu'il se fasse entendre. Qu'il parle clairement. Aujourd'hui, dans l'éducation, on n'apprend plus cela. On ne veut pas être clair, parce que on n'a rien de clair à dire. C'est la confusion. Alors je ne tiens pas à me faire entendre lorsque c'est la confusion, lorsque moi, je suis dans la confusion. Que le lecteur sache lire clairement pour le peuple et bien sûr pas n'importe quoi, mais l'Évangile. Qu'il sache lire l'Évangile pour que tout le monde l'entende. Et ces services mineurs, les premières marches vers le sacerdoce. Il y aura bien d'autres services plus importants par la suite, mais ne sous-estimons pas ces premiers services. La lecture et la lecture claire, par exemple.
 
C'est l'Église qui a fait l'éducation, la bonne éducation, qui a créé les universités, ce qu'était au Moyen-âge les vraies universités. Maintenant, les universités sont des pourrissoirs de la jeunesse. Des pourrissoirs terribles, surtout intellectuels. Pour pourrir l'intelligence, parce qu'on a pas voulu de Dieu. On a pensé que les universités bien « enseignantes » et vraiment utiles, on a pensé que ça pourrait continuer sans Dieu. L'homme a pris sur lui-même de vivre et d'organiser et d'apprendre et d'enseigner sans Jésus-Christ et sans Dieu, et ça tombe en ruine. Ça tombe pas seulement en ruine, ça tombe entre les mains du Diable. Et beaucoup de ces universités sont aujourd'hui positivement diaboliques pour la confusion qu'elles installent délibérément dans les intelligences. L'intelligence est en train de mourir. Elle est morte pour beaucoup de monde par cette fausse éducation. On ne peut pas maintenir la civilisation sans Jésus-Christ, sans Dieu. C'est pas possible.
 
Et donc, mes chers amis, à vous et à moi de faire ce que nous pouvons, selon notre état de vie, de maintenir cette civilisation de Notre Seigneur Jésus-Christ, par Notre Seigneur Jésus-Christ et comme lui servant Dieu. Donc, prions pendant cette petite cérémonie, cette belle cérémonie et qui nous édifie en nous donnant un petit aperçu, un petit aperçu de la beauté et de la majesté de Dieu. C'est un rien, mais par rapport à nous autres pauvres êtres humains, c'est quelque chose. Et surtout aujourd'hui où il y a tant de laideur et de guerre faite à Dieu qui nous entoure. Mes chers amis, prions durant cette cérémonie pour que la Sainte Vierge protège ces deux jeunes jusqu'à la mort, pour qu'ils soient jusqu'à la mort fidèles dans le service de son Divin Fils à Elle.
 
Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.