SOURCE - La Nouvelle République - 23 décembre 2017
Ne manque plus que le petit Jésus dans la crèche ! Une tradition qui perdure, que ce soit dans une église de quartier ou en la cathédrale Saint-Gatien.
Ne manque plus que le petit Jésus dans la crèche ! Une tradition qui perdure, que ce soit dans une église de quartier ou en la cathédrale Saint-Gatien.
Autrefois, même si ce n’était pas très chrétien, voire même plutôt un brin vaniteux (alors que la vanité fait partie des sept pêchés capitaux), les églises rivalisaient à celle qui ferait la plus belle crèche!
Aujourd’hui, les fidèles le sont de moins en moins, mais le décor de la crèche demeure, même s’il se limite souvent au couple Marie-Joseph, rejoint la nuit de Noël par leur petit Jésus.
A l’église Saint-Pierre-Ville, quartier Blanqui – qui tient son nom avant qu’il n’y ait scission avec la commune de Saint-Pierre-des-Corps – l’abbé Denis Cuchet, 41 ans, en charge d’une communauté traditionnelle, et qui porte donc la soutane, a très à cœur de maintenir cette tradition.
Abbé en soutane et messes en latinDéjà quatre ans qu’avec quelques paroissiens (ou plutôt paroissiennes, le masculin l’emportant encore), chaque année, il ajoute un élément au décor de la crèche, qui désormais s’étale sur plusieurs mètres.
Du travail détaillé, minutieux et de bon goût, pour lequel l’abbé a fait preuve de beaucoup de patience et de dévotion puisque, par exemple, la maquette qui reproduit exactement l’église dans laquelle il officie tous les jours (*) a nécessité au moins vingt-trois heures de travail. Il a certainement dû en être de même pour la réplique du château d’Azay, même s’il est tronqué d’une aile…
« La crèche est faite dans un esprit de quartier, le décor des maisons médiévales reprend en partie celui de la rue voisine. C’est le même esprit pour le château avec ses jardins à la française, car j’ai voulu mettre Jésus au milieu des nous », explique le religieux, qui a en charge deux communautés qui coexistent mais ne cohabitent pas.
La première est constituée d’une centaine de fidèles, qui viennent écouter la messe en français, le samedi à 18 h 30, tandis que 200 à 250 pratiquants l’écoutent en latin le dimanche, à 10 h.
Une communauté traditionaliste ? « Non, traditionnelle, celle qui ne veut pas se mettre en dehors de la ligne du Vatican et qui ne veut pas être assimilée à Saint-Grégoire des Minimes, rue de la Préfecture », répond l’abbé Cuchet, en ajoutant : « C’est une communauté jeune, qui grandit, on peut même dire que ça grouille d’enfants ».
Des enfants qui sont les premiers à s’extasier devant sa crèche, à laquelle l’église Saint-Pierre-Ville sert d’écrin. Une église peu connue, datant du XVe, dans un style Plantagenêt, aux belles proportions et dans laquelle les curieux sont les bienvenus « s’ils respectent le lieu ».
A quelques centaines de mètres de là, pas d’ostentation comme on pourrait s’y attendre pour la crèche de la cathédrale Saint-Gatien, qui n’affiche ni vanité ni grandeur, plutôt de la sobriété, avec des personnages dans un décor paysager, avec un vrai olivier et deux vrais cyprès.
- Église Saint-Pierre-Ville, 2, rue Avisseau.