SOURCE - FSSPX Actualités - 16 février 2018
C’est une première dans le diocèse de Rennes depuis 40 ans : une église a été construite à Saint-Jacques-de-la-Lande, dans l’agglomération rennaise. Elle a été consacrée par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, le 11 février 2018, en présence de 200 paroissiens.
C’est une première dans le diocèse de Rennes depuis 40 ans : une église a été construite à Saint-Jacques-de-la-Lande, dans l’agglomération rennaise. Elle a été consacrée par Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo, le 11 février 2018, en présence de 200 paroissiens.
L’église Anastasis (« résurrection » en grec) répond à une « attente de la part d’une population très cosmopolite qui augmente en permanence, venue notamment d’Afrique et des Antilles. Elle cherchait un repère », explique le père Joseph Lecoq, curé de la paroisse, interrogé par l’édition locale du quotidien 20 minutes. « Je la trouve magnifique, surtout à l’intérieur. Le quartier en avait besoin. Elle va apporter de la vie », estime de son côté une habitante du quartier.
L’édifice a été imaginé par l’architecte portugais Alvaro Siza, âgé de 84 ans. Le style contemporain fait de grandes masses de béton n’est pas sans rappeler les constructions des années 1950-1960. Le résultat est… géométrique : un bâtiment tout blanc, un cube de béton blanc de douze mètres de hauteur, dont les lignes tranchées sont adoucies par la rotondité de l’abside et de l’espace dédié au culte. L’église, sans clocher mais avec un campanile, s’intègre parfaitement (trop !) à l’environnement urbain. « Autrefois, l’église s’imposait comme le centre autour duquel tournait la vie. Aujourd’hui, il faut faire un détour pour s’y rendre, comme un pèlerinage. A ville nouvelle, église nouvelle », a déclaré Mgr d’Ornellas lors de la consécration du lieu.
Ironie de l’histoire, les travaux, à hauteur de 3 millions d’euros, ont été financés en partie par la vente d’une ancienne église dans le quartier de Villejean, à Rennes, qui avait été bâtie dans les années 60… Mais, comme le souligne l’archevêque, la référence architecturale de cette nouvelle église est plus ancienne : « A la vue des premiers plans, une référence s’imposa : l’Anastasis de Jérusalem, que nous, Occidentaux, nous appelons facilement Saint-Sépulcre ». - Il fallait oser un tel rapprochement ! Après avoir assumé le caractère novateur de la construction, affirmer qu'elle se réfère à l'Anastasis de Jérusalem! Comment comparer une structure romaine alternant pilastres et colonnes, avec ces cubes épurés de béton blanc?
A l’intérieur, un rez-de-chaussée abrite un accueil, deux salles paroissiales, une cuisine et un escalier montant vers l’église située au premier niveau. « Il n’y a pas de vitraux, mais l’église est très lumineuse, même par temps gris. La lumière pénètre par des puits que l’on ne peut pas voir », indique le père Lecoq. «C’est une lumière qui se révèle et dont on ne perçoit pas la source. On perçoit un espace intimiste où la lumière est présente un peu partout», explique à Ouest France Jean-Pierre Pranlas-Descours, l'un des architectes du chantier.
Une église nouvelle conçue pour la nouvelle messe
Alvaro Siza avoue que la conception fut laborieuse: «On commence toujours un tel projet avec la peur au ventre ! Nous avons tant de siècles d’églises merveilleuses, déclarait-il lors de la pose de la première pierre, le 28 novembre 2015. Cependant, la liturgie a considérablement changé et, de fait, la conception de l’espace historique de l’église aussi». - Sans aucun doute, la nouvelle messe, ou plutôt «l'animation liturgique » – comme ils disent – devrait y être à l'aise.
Le baptistère et une statue de la Vierge à l’Enfant - auparavant installée à la prison des femmes de Rennes, et digne d'être remarquée dans cet univers blafard -, sont placés sous deux petits puits de lumière. Sur le sol pavé de marbre blanc, 145 chaises en bois sont disposées, et derrière l’autel, une grande croix fait face à l’assemblée. Il n’y a pas de nef centrale, pas de chemin de croix, et une sacristie accessible par escalier ou ascenseur, installée un étage au-dessus de «l’espace de célébration», - selon la terminologie moderne.
Comme le rappelle Ouest France, l’absence de croix visible à l’extérieur avait été critiquée sur les réseaux sociaux lors de la première présentation de l’édifice, au printemps dernier. «Elle est désormais installée à l’angle de l’abside, sur le côté donnant vers la route de Redon».
Les trois cloches fondues à Villedieu-les-Poëles (Manche) feront entendre leur timbre chaque jour à midi et à 19 h, et 10 h 20 le dimanche pour la sonnerie de l’appel avant la messe. Mais pas pour l’angélus. - Ce ne serait pas assez moderne, et cela attirerait trop l'attention sans doute. L'Eglise, dit l'archevêque, ne saurait « s'imposer » comme autrefois, - et il faut effectivement faire bien des détours pour la trouver.
Heureusement les fidèles pourront sans détour assister à la messe de toujours à Rennes au 44, rue Manoir de Servigné. Si la Fraternité Saint-Pie X ne dispose que d'un hangar aménagé, dans l'attente de la construction d'une église digne du culte catholique, elle n'a en revanche pas la prétention d'imposer ni d'inventer une Eglise nouvelle.