SOURCE - Abbé Pivert - 13 mars 2018
Le pape François vient de dédier le lundi de Pentecôte à Marie mère de l’Église. La Fraternité Saint Pie X rapporte aussitôt l’information et en profite subtilement pour rapporter que Mgr Lefebvre s’était réjoui de la proclamation de Marie comme Mère de l’Église par le Concile. Comme quoi il y aurait de bonnes choses à accepter dans ce concile…!
Le pape François vient de dédier le lundi de Pentecôte à Marie mère de l’Église. La Fraternité Saint Pie X rapporte aussitôt l’information et en profite subtilement pour rapporter que Mgr Lefebvre s’était réjoui de la proclamation de Marie comme Mère de l’Église par le Concile. Comme quoi il y aurait de bonnes choses à accepter dans ce concile…!
Mais la Fraternité Saint Pie X se garde bien de préciser que Mgr Lefebvre écrit cela en 1965, c’est-à-dire avant que la malice du Concile ne se révèle définitivement par le voyage de Paul VI à l’ONU, la proclamation de la liberté religieuse, le schéma sur l’Église dans le monde moderne, la déclaration reconnaissant une valeur de salut aux religions non-chrétiennes et au judaïsme, le ralliement du cardinal Ottaviani et le démantèlement du Saint-Office, la clôture du concile avec la proclamation du culte de l’homme.
Mgr Lefebvre espérait que ces horreurs n’arriveraient pas, comme il espérait encore en 1987 que les modernistes ne chercheraient pas à tuer définitivement la Tradition en lui refusant des évêques.
Toutes les conférences de Mgr Lefebvre après le Concile vont dénoncer ces erreurs.
La Fraternité Saint Pie X cite avec enthousiasme les affirmations de Mgr Lefebvre selon lesquelles l’honneur rendu à la Très Sainte Vierge s’oppose nécessairement à toute proclamation d’œcuménisme ou de liberté religieuse.
Mgr Lefebvre espérait encore que les Pères conciliaires qui venaient de proclamer Marie Mère de l’Église ne pourraient pas se contredire en proclamant ensuite l’œcuménisme et la liberté religieuse. Mais il dut déchanter lors de la quatrième session qui fit la preuve de la duplicité du Concile. Cette duplicité en est la marque propre, comme elle est la marque de tous les révolutionnaires. Le Concile ne fut pas une trahison classique, il fut une subversion. Subversion des mots, pour permettre celle des idées, de l’Église, de la foi tout entière.
Toutes les conférences de Mgr Lefebvre après le concile vont dénoncer cette subversion. La Fraternité Saint Pie X n’est pas honnête en ne rapportant pas des paroles comme celles-ci :
« On n’a pas réussi à purifier le Concile de l’esprit moderniste qui l’avait pénétré, parce que ce sont ceux qui avaient cet esprit moderniste qui ont été les rédacteurs de ce qui nous a été présenté. Or, quand tout un ensemble de documents est rédigé avec un esprit faux, avec un esprit moderniste, il est pratiquement impossible de l’expurger complètement. Il faudrait le recomposer complètement pour lui donner un esprit catholique. » (Conférence, Écône, 14 déc. 1978)
Ou encore ces écrits : « C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer de cette Église conciliaire, tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l’Église et de la foi catholique. » (Itinéraire spirituel, La vie divine, p. 29) « Il [le Concile] est le plus grand désastre de ce siècle et de tous les siècles passés, depuis la fondation de l’Église. » (Ils L’ont découronné, Introduction)
S’ils avaient un peu de piété filiale, les supérieurs de la Fraternité Saint Pie X pourraient faire remarquer le miracle opéré par Marie Mère de l’Eglise, celui d’avoir suscité Mgr Lefebvre pour sauver la foi pervertie par le Concile.
Ma conclusion est que cet article de la Fraternité Saint Pie X, en apparence anodin, est la marque certaine que la Fraternité Saint Pie X veut non seulement se rallier, mais accepter le Concile. Oh, certes, elle l’acceptera en faisant la moue, en faisant des réserves comme Mgr Schneider, mais elle l’acceptera. Ses supérieurs l’ont même déjà accepté.