SOURCE - Pascal Simon - Le Courrier de l'Ouest - 19 mai 2018
Près de 12000 pèlerins sont attendus au 36e pèlerinage de Pentecôte, du samedi 19 au lundi 21 mai 2018, entre Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres. Dont 2000 pèlerins de Bretagne, Normandie des Pays de la Loire et du Centre-Ouest. Organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté, ce pèlerinage attaché à la messe traditionnelle en latin attire de plus en plus de familles et de jeunes catholiques. La messe de clôture, lundi, sera présidée par le cardinal Robert Sarah.
Près de 12000 pèlerins sont attendus au 36e pèlerinage de Pentecôte, du samedi 19 au lundi 21 mai 2018, entre Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres. Dont 2000 pèlerins de Bretagne, Normandie des Pays de la Loire et du Centre-Ouest. Organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté, ce pèlerinage attaché à la messe traditionnelle en latin attire de plus en plus de familles et de jeunes catholiques. La messe de clôture, lundi, sera présidée par le cardinal Robert Sarah.
L’événement
Par son organisation, son ampleur, sa durée et le nombre de croyants qui vont marcher cent kilomètres en trois jours, c’est probablement le pèlerinage catholique le plus impressionnant aujourd’hui en France.
Du samedi 19 au lundi 21 mai 2018, près de 12 000 personnes sont attendues pour la 36e édition du pèlerinage de Pentecôte entre les cathédrales Notre-Dame-de-Paris et Notre-Dame de Chartres.
Un millier d’inscriptions en plus
"Nous avons dépassé les 10 000 inscrits dès mercredi, c’est surtout le samedi qu’il y a des "ouvriers de la dernière heure", ainsi que le dimanche et lundi, explique Hervé Rolland, délégué général de Notre-Dame de Chrétienté, l’association organisatrice de ce pèlerinage de Pentecôte. Nous tablons sur 1000 à 1500 personnes en plus, soit un chiffre global qui devrait être en légère progression d’environ 5 % par rapport à 2017".
Dans les rangs, il y aura près de 2000 pèlerins du grand ouest. "Nous comptons déjà 350 pèlerins pour les huit chapitres bretons", expliquait il y a quelques jours Arnaud Dulac, responsable de la coordination des équipes d’organisation pour la Bretagne.
Ailleurs dans le grand ouest, le pèlerinage compte déjà 500 inscriptions dans la grande région Centre, dont 146 de la Sarthe, près de 350 Normands et plus de 730 personnes inscrites dans les chapitres de la région Ouest (Vendée, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Mayenne).
"Chaque pèlerin doit s’inscrire dans un chapitre, celui de son choix. Mais il n’y a pas d’inscription isolée", précise Arnaud Dulac. Ce pèlerinage se veut accessible à tous. "Il y a des chapitres adaptés aux familles avec enfants, ou aux personnes handicapées".
Le pèlerinage de Chartres rayonne aussi à l’international, des chapitres étrangers sont donc prévus (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Pologne, Canada, Espagne…), notamment un pour les Chrétiens d’Orient. A noter aussi un chapitre "Anges gardiens" regroupant des catholiques qui ne peuvent pas physiquement participer au pèlerinage mais vont le soutenir et l’accompagner par la prière. 3000 personnes, dont des religieux et religieuses, sont inscrits.
Plus de 800 bénévoles dans l’organisation
Une organisation millimétrée exigée par l’ampleur de ce rendez-vous qui mobilise une considérable équipe de bénévoles. "Ils sont un peu plus de 800", confirme Hervé Rolland. Sécurité et balisage du parcours, logistique, montage et démontage des bivouacs, acheminements des repas… C’est une véritable fourmilière qui s’active autour des milliers de pèlerins.
"C’est un travail de préparation qui commence dès l’automne. Après chaque édition, on laisse passer l’été et on s’y remet", ajoute Arnaud Dulac qui a fait son premier "pélé" de Chartres à 17 ans, il y a déjà trois décennies…
Une démarche de foi
Au-delà de l’organisation matérielle, ce pèlerinage de Pentecôte est avant tout une démarche de foi entamée depuis plusieurs semaines, voire depuis l’automne, par une préparation spirituelle dans chacun des 250 chapitres.
Organisé par l’association Notre-Dame de Chrétienté, ce pèlerinage attaché à la forme extraordinaire du rite romain (c’est-à-dire la messe traditionnelle en latin) a cette année pour thème général "Saint-Joseph, père et serviteur".
"Pendant le pèlerinage, la messe est célébrée dans la forme extraordinaire du rite romain. Mais il n’est pour autant pas réservé aux seuls pèlerins attachés à la messe traditionnelle, précise Arnaud Dulac, responsable pour la région Bretagne et fidèle de la chapelle Saint-François, à Rennes. Il n’y a pas d’exclusivité, il n’y a rien à prouver. Le pélé de Chartres est ouvert à tous les catholiques. On n’est pas pèlerin tout seul. Il y a un grand esprit de fraternité".
Le cardinal Robert Sarah dès dimanche soir
Les pèlerins qui participent aux trois jours ont rendez-vous dès 6 h, ce samedi matin à Notre-Dame de Paris, pour le chargement de leurs sacs puis la messe. La relique du cœur de Padre Pio (prêtre italien canonisé en 2002 à qui l’Eglise attribue la reconnaissance de l’apparition des stigmates du Christ) sera d’ailleurs à Notre-Dame de Paris.
Des temps de prière et de catéchèse sont prévus durant toute la durée du pèlerinage. Au total, 150 prêtres, dont une cinquantaine de prêtres diocésains, participeront à cette marche. Certains "s’éclipsant" le samedi soir pour retourner célébrer la messe du dimanche matin dans leur chapelle ou paroisse, avant de rejoindre à nouveau les pèlerins.
La messe de clôture, lundi, à la cathédrale de Chartres, sera présidée par le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Il rejoindra les pèlerins au bivouac dès le dimanche soir pour une nuit d’adoration de Saint-Sacrement.
Chaque année, des trains sont spécialement affrétés pour ramener des centaines de pèlerins vers Paris. Le conflit social à la SNCF a t-il perturbé les équipes de l’association Notre-Dame de Chrétienté ?
"La grève SNCF ne concerne, a priori, que le samedi. Il y a eu plusieurs solutions : départ avancé (ce qui suppose de placer le chapitre complet chez des amis en Ile-de-France (de 50 à 80 personnes : il faut beaucoup d’amis !…) ou bien départ en car, ou solutions hybrides, explique Hervé Rolland, délégué général. En revanche, au vu de la croissance des effectifs, nous aurons trois trains de retour, au lieu de deux, le lundi, depuis Chartres".
Des péripéties le plus souvent surmontées qui font partie aussi de la "légende" du pèlerinage Paris-Chartres, véritable super-marathon spirituel et physique. "C’est une démarche de pénitence, chaque pèlerin se dépouille de son confort pendant ces trois jours. Mais ce n’est pas un exploit physique, estime Arnaud Dulac. On chemine vers Chartres comme on chemine vers le Ciel…"