SOURCE - Lettre à Nos Frères Prêtres - FSSPX - septembre 2018
Notre Seigneur Jésus-Christ avait clairement désigné à ses Apôtres un triple champ d’apostolat : «Vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Les Apôtres ont donc commencé leur apostolat par la terre d’Israël.
Notre Seigneur Jésus-Christ avait clairement désigné à ses Apôtres un triple champ d’apostolat : «Vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Les Apôtres ont donc commencé leur apostolat par la terre d’Israël.
Le premier apostolat en direction des enfants d’Israël
Dans un premier temps, la prédication des Apôtres s’adresse à Israël. Saint Pierre demeure
dans la capitale de la Judée, auprès des fils de la Promesse, et cherche à les convaincre de la nouvelle
Révélation et du salut. La tâche était ardue, car beaucoup de Juifs attendaient un Messie glorieux,
tandis que Jésus avait terminé son existence crucifié entre deux brigands. Ils l’espéraient victorieux
de l’envahisseur, tandis que lui avait exhorté le peuple à rendre à César ce qui était à César.
Il s’agissait donc pour les Apôtres de démontrer aux Juifs « que leurs conceptions messianiques
étaient fausses et non conformes aux Écritures, et que ce Jésus de Nazareth qu’ils avaient fait
mourir était bien le Christ, comme il en avait revendiqué le titre, et que les temps messianiques
étaient révolus » (Boulenger, Histoire générale de l’Église, I, p. 95).
Saint Pierre parle aux Juifs de son temps
L’apologétique doit naturellement, pour réussir, s’adapter au milieu auquel elle s’adresse. Saint
Pierre trouve les arguments topiques pour ces hommes qui ont connu Jésus vivant parmi eux et qui
se veulent attentifs aux saintes Écritures. Il leur rappelle non seulement les nombreux miracles dont
ils ont été les témoins, mais surtout sa Résurrection, signe indubitable de la mission divine de Jésus
et de l’Église qu’il a fondée. Par ailleurs, il ne se prive pas de leur montrer en détail que tous les
événements de la vie de Notre-Seigneur avaient été prophétisés dans les Livres saints. C’est ainsi
qu’après avoir guéri le boiteux de la Belle Porte, saint Pierre prend la parole et dit à la foule qui
s’est amassée devant lui : « Dieu, qui avait prédit par la bouche de tous les prophètes que son Christ
devait souffrir, l’a ainsi accompli » (Ac 3, 18).
Il n’y a pas d’autre Nom sous le ciel pour être sauvé
Cette démonstration, par les miracles et les prophéties, amenait les hommes au cœur droit à la
conclusion que Jésus était bien le Messie annoncé par les prophètes : et les conversions ne
manquèrent pas. Les Apôtres n’hésitèrent pas à affirmer que la foi dans le Christ est le moyen
unique et nécessaire de salut. « Il n’y a de salut en aucun autre que lui, car aucun autre Nom sous le
ciel n’a été donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés », proclame saint Pierre (Ac 4,
12) dès sa première comparution devant le Sanhédrin, dont les membres sont pourtant encore ceux
qui ont condamné Notre-Seigneur.
La charité de l’Église prolonge celle des Apôtres, et tente d’apporter à tous ceux qui sont
égarés hors de la voie du salut les vérités dont elle est dépositaire. C’est avec une attention aimante
qu’elle prie (avec une spéciale solennité, notamment, le Vendredi saint) pour la conversion des Juifs
et pour vaincre leur obstination, car elle sait les biens immenses qu’elle en doit tirer : « Si la chute
des Juifs, en procurant la conversion des Gentils, a été la force de l’Église et la richesse du monde,
combien leur résurrection enrichira-t-elle davantage le monde ; et si leur perte est devenue le salut
des hommes, que sera leur retour sinon une résurrection pour le monde de la mort à la vie ? »
(Rm 11, 12).
L’on ne peut donc que déplorer la déclaration Nostra ætate du concile Vatican II, et l’actuel
dialogue judéo-chrétien qui en est la malheureuse conséquence. La véritable union des peuples n’en
est pas restaurée pour autant, puisqu’elle n’est possible que dans la reconnaissance de NotreSeigneur,
Roi souverain des hommes et des sociétés.