SOURCE - Nicolas Senèze - La Croix - 23 novembre 2018
La Fraternité Saint-Pie-X souhaite «reprendre la discussion théologique» avec le Saint-Siège.
La Fraternité Saint-Pie-X souhaite «reprendre la discussion théologique» avec le Saint-Siège.
La Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX) a confirmé vendredi 23 novembre que son nouveau supérieur général, l’abbé Davide Pagliarani, a été reçu la veille par le cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et président de la Commission Ecclesia Dei, en charge du dialogue avec les intégristes catholiques.
La discussion de deux heures « avait pour but de permettre au cardinal Ladaria et à l’abbé Pagliarani de se rencontrer pour la première fois et de faire ensemble le point sur les relations entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint-Pie-X, depuis l’élection de son nouveau Supérieur général, en juillet dernier », précise un communiqué de la FSSPX.
Le problème de fond « est bel et bien doctrinal »
Selon les héritiers de Mgr Lefebvre, le problème de fond qui persiste entre Rome et la FSSPX « est bel et bien doctrinal » et cela ne peut être « éludé ». La Fraternité demande donc « à reprendre la discussion théologique ».
De 2009 à 2011, sous l’égide de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), des discussions doctrinales s’étaient déjà déroulées à Rome, au cours desquelles les théologiens de la FSSPX avaient été amenés à expliquer à Rome leurs divergences théologiques.
Au terme de ces discussions, le cardinal William Levada, alors préfet de la CDF, avait remis à Mgr Bernard Fellay, alors supérieur général de la FSSPX, un Préambule doctrinal que la Fraternité devait accepter avant tout accord sur son statut canonique.
De nombreux mois de discussions avaient été nécessaires avant que Rome ne soit forcé d’adresser un ultimatum à la FSSPX qui, lors de son chapitre général de juillet 2012, avait finalement repoussé la proposition romaine, estimant que les « nouveautés du concile Vatican II » restent « entachées d’erreurs ».
Les relations entre la Fraternité et le Saint-Siège étaient alors dans le statu quo, les intégristes, dont les excommunications avaient été levées dès 2008, obtenant même du pape François la reconnaissance de la licéité de leurs absolutions sacramentelles (2016) puis des mariages célébrés par ses prêtres (2017).
En juillet dernier, Mgr Bernard Fellay n’avait toutefois pas été reconduit pour un troisième mandat de douze ans à la tête de la FSSPX, remplacé par l’abbé Davide Pagliarani, partisan d’un dialogue plus tranché avec le Saint-Siège.
Nicolas Senèze, à Rome