SOURCE - FSSPX Actualités - 8 mars 2019
Le président philippin, Rodrigo Duterte (élu en 2016 pour six ans), longtemps maire de Davao (capitale de Mindanao, île au sud de l’archipel), s’est livré à une guerre verbale contre la hiérarchie catholique durant les deux premières années de sa présidence.
Le président philippin, Rodrigo Duterte (élu en 2016 pour six ans), longtemps maire de Davao (capitale de Mindanao, île au sud de l’archipel), s’est livré à une guerre verbale contre la hiérarchie catholique durant les deux premières années de sa présidence.
En réaction aux attaques des évêques – du fait des violations des droits humains dont le président s’est rendu coutumier et dont il ne se cache guère –, Rodrigo Duterte a répliqué en les accusant de corruption.
Récemment, ses propos contre l’Eglise ont atteint un degré inouï. Il avait auparavant prétendu que le récit de la création était stupide. A Kidapawan, sur l’île de Mindanao, devant une assistance surtout musulmane, il a affirmé qu’il n’y avait qu’un seul Dieu, Allah ; que l’on ne pouvait diviser Dieu en trois parties ; qu’il était méprisable de la part de Jésus-Christ d’avoir prédit qu’il serait crucifié (un homme fort aurait vaincu ses ennemis) ; il a encore présenté sa version « sensuelle » d’une confession en matière morale pour donner une mauvaise image du confesseur, et enfin il a contesté la multitude des saints. Cette diatribe fut chaudement applaudie.
Duterte a aussi promu publiquement – et distribué gratuitement aux fonctionnaires – un livre détaillant les scandales du clergé, écrit par un ancien séminariste. Enfin les journaux ont rapporté ses encouragements donnés aux fainéants de tuer les évêques, le 5 décembre 2018 : « Ces évêques, tuez-les. Ce ramassis d’imbéciles ne sert à rien ; ils ne font que critiquer ».
Cependant, à l’approche des élections de mi-mandat concernant le Sénat, la Chambre des représentants et de nombreux élus locaux, il s’est ravisé et a lancé, le 24 février dernier, au sujet des évêques et des prêtres menacés : « Laissez-les tranquilles ! Arrêtez de les menacer ou vous aurez affaire à moi ».
Le lecteur, même s’il n’est pas médecin, aura facilement fait le diagnostic : il s’agit d’une haine viscérale momentanément tempérée par une fièvre électoraliste.