SOURCE - Lettre de Paix Liturgique n°79 - 11 janvier 2008
Nos vœux pour que la paix liturgique s'établisse en France en 2008
Au seuil de l’année nouvelle, nous avons demandé à Louis Renaudin, cofondateur d’Oremus, de répondre à quelques questions concernant les mesures généreuses prises l’été dernier par notre Pape Benoît XVI à travers le Motu Proprio « Summorum Pontificum ».
Nos vœux pour que la paix liturgique s'établisse en France en 2008
Au seuil de l’année nouvelle, nous avons demandé à Louis Renaudin, cofondateur d’Oremus, de répondre à quelques questions concernant les mesures généreuses prises l’été dernier par notre Pape Benoît XVI à travers le Motu Proprio « Summorum Pontificum ».
1 – En cette période de vœux, quels pourraient être les vôtres ?
Au risque de sembler peu original, les vœux que nous formulons sont ceux que nous formulons depuis vingt ans, et même plus… Nous formons le vœu que l’année 2008 se traduise dans la réalité de nos diocèses par la fin de l’apartheid liturgique. Puisse cette nouvelle année être celle où nous verrons enfin nos évêques nous aimer tels que nous sommes avec nos pauvretés et nos défauts et non pas tels qu’ils aimeraient que nous soyons. Puisse cette nouvelle année être celle où l’autorité accordera enfin aux fidèles très nombreux qui le désirent, la possibilité de vivre leur foi catholique, en pleine communion avec l’Eglise, au rythme de la liturgie traditionnelle appelée aujourd’hui surnaturellement « forme extraordinaire du rite latin ». Enfin, puisse cette nouvelle année sceller définitivement la fin de l’aveuglement liturgique de l’épiscopat français. Les saintes paroles du Pape ont confirmé que ce que nous demandons avec insistance est parfaitement légitime. Nous formons donc ces vœux avec plus d’intensité et d’espérance encore pour que les faits emboîtent le pas aux paroles et aux textes.
2 – En quoi le Motu Proprio change-t-il la situation ?
En théorie, le Motu Proprio du 7 juillet 2007 change tout ! Non, la messe de saint Pie V n’est pas « interdite », elle n’est pas « intégriste », elle n’est pas « marginale », elle n’est pas « obsolète », elle n’est pas non plus « seulement tolérée » le temps d’une « parenthèse miséricordieuse » pour quelques vieillards séniles… La messe de saint Pie V n’a jamais été abrogée ou interdite. Ce rappel a des conséquences considérables car la ségrégation religieuse dont font l’objet les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise, a longtemps été justifiée par ces contrevérités aujourd’hui balayées par le Saint-Père lui-même. Le Motu Proprio change tout en théorie puisque le simple fidèle se voit, en principe, accorder la possibilité d’accéder à la nourriture spirituelle et liturgique qu’il implore… Dans la pratique, les choses changent lentement, trop lentement à notre gré, mais elles changent, et elles vont finir par changer en profondeur, mais il faudra du temps…
3 – Pourquoi cette lenteur face aux suggestions généreuse du Saint-Père ?
D’abord, les suggestions du Saint-Père ne vont sans doute pas tarder à être précisées, et donc renforcées. Le gallicanisme explique probablement une part de la première réception du Motu Proprio, qu’on pourrait dire instinctive, par une partie du clergé de France. Le « qu’en dira-t-on » et le respect humain sont aussi des pistes de réflexion (comment célébrer une liturgie longtemps considérée interdite à des fidèles qu’on a traînés dans la boue et injustement calomniés pendant plusieurs décennies dans les plus hautes sphères de l’Eglise de France ?).
En fait une partie du clergé français – pas toute heureusement – semble atteinte, comme nous tous probablement, du complexe d’Astérix : « il est le plus fort », « le plus intelligent », « le plus lucide » et, si vous me le permettez, ceci sans parler du peu de cas que fait ce personnage bien sympathique de bande dessinée de tout ce qui vient de Rome... Dans ces circonstances, le clergé français n’accepte pas de voir la réalité telle qu’elle est, surtout si celle-ci est éloignée ou contraire à ses schémas mentaux ou idéologiques.
Pour cette partie – la plus âgée, d’ailleurs – du clergé français, la situation est finalement assez simple : Les fidèles attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise n’existent pas ! Mais pourquoi donc le Pape a-t-il eu cette idée saugrenue d’aller légiférer sur quelque chose qui n’intéresse ni ne concerne personne ?
Pour ce clergé français là, qui ne sera pas toujours majoritaire, il n’y a pas de problème liturgique. Les propos tenus par Monseigneur le Gall, archevêque de Toulouse, Président de la Commission de l’épiscopat pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, dans les colonnes de La Croix, le 13 octobre 2006, sont révélateurs de cet aveuglement : « Je pense que notre pays, plus que d’autres, a trouvé un équilibre en la matière » (ndlr : en matière liturgique). Auto satisfecit facile mais illusoire…
Il y a de nombreux autres exemples de cet aveuglement épiscopal. Le cas le plus caricatural est probablement celui de Monseigneur Daucourt qui plus de cinq ans et demi après son arrivée sur le siège de Nanterre n’a toujours pas accepté de dialoguer avec les familles de son diocèse attachées à la liturgie traditionnelle de l’Eglise malgré des centaines de demandes… Pourquoi dialoguer avec des personnes qui n’existent pas se demande-t-il certainement.
4 – Mais alors comment s’en sortir ?
La prière, le courage des fidèles, la volonté du pape, le renouvellement des générations cléricales, et le temps finiront par venir à bout des blocages opposés par les vieux apparatchiks. Il ne faut pas se voiler la face, cela sera long et difficile car il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir : Des milliers de jeunes pérégrinent sur les routes de Chartres lors des pèlerinages de Pentecôte ? Certains n’y voient que des jeunes « naïfs et manipulés ». Des centaines de vocations sacerdotales et religieuses dans les séminaires, abbayes et couvents traditionnels depuis quarante ans ? Les mêmes nous répondront qu’il ne s’agit pas là de vocations sérieuses ou que ces prêtres n’ont pas leur place dans l’Eglise d’aujourd’hui. Deux sondages officiels établis par des organismes professionnels et indépendants confirment sans équivoque qu’au moins 15% des catholiques français – c'est-à-dire plus de 4 millions d’âmes – assisteraient volontiers à la célébration régulière de la liturgie traditionnelle, « on » répond aussi vite que ces personnes ne comprennent rien et ne désirent en réalité rien d’autre qu’une application encore plus intense des excès liturgiques, avec seulement un léger saupoudrage de latin… Mais toutes les semaines, nous apprenons qu’une messe de saint Pie V va être dite désormais ici, une autre là, une autre encore ailleurs. C’est apparemment peu, mais les choses bougent. Soyons fermes et patients, patients et fermes.
5 – Que proposez-vous ?
Rien ne se fera sans la bienveillance et l’accord des évêques qui sont les Pères des fidèles et comme le rappelle la lettre du Pape aux évêques qui accompagne le Motu Proprio les « modérateurs » de la liturgie dans leurs propres diocèses. Rien ne se fera sans amour. Aussi, bien que nous soyons en 2008, il est urgent que nos pasteurs commencent à appliquer au plus vite les directives que Jean Paul II leur avait recommandé de suivre en 1988 avec la publication du Motu Proprio Ecclesia Dei.
6 – Qu’est-ce à Dire ?
Le Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007 a une grande valeur morale. Il rend justice à ces prêtres et à ces fidèles persécutés par la hiérarchie de l’Eglise de France au prétexte de leur attachement liturgique. En pratique, les choses sont moins nettes. Ce texte offre certes la liberté aux curés de célébrer la messe traditionnelle de l’Eglise sans autorisation spéciale préalable… Mais cette liberté n'est – pour l’heure – pas assez utilisée en pratique puisque les évêques et leurs conseils n’y sont généralement pas favorables pour les raisons indiquées ci-dessus. Nous sommes donc dans une situation encore difficile et les possibilités à court terme restent insuffisantes pour des prêtres respectueux de leur hiérarchie et des fidèles qui ne veulent pas partir en croisades contre leurs pasteurs… On peut le comprendre, bien qu’après tout le pape soit, en bonne doctrine, le Pasteur suprême. Cependant, il est vrai que seule des décisions courageuses, honnêtes et bienveillantes de nos évêques d’accorder d’une manière large et généreuse la liturgie traditionnelle pourra rétablir la concorde.
7 – Que devraient faire nos évêques ?
Ils devraient faire ce qu’ils auraient dû faire depuis 20 ans : ils devraient chercher loyalement à connaître les familles de leurs diocèses qui souhaitent de telles célébrations et mesurer la demande plutôt que de la minorer ou de l’ignorer. S’ils ne veulent ou ne peuvent agir ainsi, il leur reste d’autres solutions simples et sages. Par exemple, mettre en place, dans trois ou quatre églises de leur diocèse, des célébrations de messes traditionnelles pour une année, et faire ensuite un vrai bilan de la situation, pourrait permettre de montrer là où les besoins sont réels et là où ils le seraient moins. Une telle politique exige de la loyauté et de la concertation dans un esprit de charité.
8 – Comment choisir ces lieux ?
La réponse est de bon sens. Il faut que les fidèles concernés – dont beaucoup de familles nombreuses avec de jeunes enfants – puissent participer à la célébration de la forme extraordinaire du rite romain sans avoir à parcourir de trop longues distances. Il suffit pour cela de reprendre l’esprit des circonscriptions administratives qui avec ses préfectures et sous-préfectures a œuvré à créer un maillage cohérent et accessible à tous. Dans cet esprit accorder des célébrations selon la forme extraordinaire dans une église convenable, à un horaire convenable, par un prêtre bien disposé et disponible, dans toutes les préfectures et sous-préfectures serait un gage de bonne foi et de grande charité.
9 – Cela suffira-t-il ?
Cela serait déjà un départ extraordinaire ! Maintenant rien n’empêche les fidèles là où ils sont plus organisés, ou plus nombreux, de solliciter des célébrations au niveau de chaque arrondissement pour les grandes villes, ou de chaque grande commune ou agglomération. Rien n’empêche les fidèles de faire des demandes au niveau des paroisses là où cela sera possible comme à Paris ou à Versailles.
10 – Mais n’est-ce pas laisser trop peu de champs aux fidèles ?
Soyons honnêtes, nous savons que les fidèles désireux de participer à la liturgie traditionnelle de l’Eglise sont très nombreux mais nous savons aussi que le nombre ne suffit pas. Pour l’instant, dans une majorité de cas – pas tous, et les exceptions augmentent chaque jour – le curé a refusé ou dit qu’il ne sait pas célébrer cette liturgie ou qu’il va réfléchir ou dit qu’il ne peut pas car il a peur des conséquences ou trouve toute sorte de prétexte pour botter en touche… Que faire, quand des curés, acteurs principaux du Motu Proprio, ne veulent pas ou ne peuvent pas l’appliquer ? Que demander dans ces circonstances aux fidèles désireux de participer à la liturgie traditionnelle ? Ce ne sont pas tous des héros ! Ils sont respectueux de leurs clercs et la plupart du temps, initier ou persister dans une demande impliquerait nécessairement de se mettre en conflit avec leurs prêtres et leurs évêques. C’est une chose, il faut l’avouer, difficile !
Voilà pourquoi nos vœux s’adressent d’abord et surtout à nos évêques. Nous voudrions qu’ils nous aiment et agissent pour qu’enfin la situation s’apaise et que tous les catholiques puissent passer ensemble avec leur particularité et sensibilité aux choses sérieuses : la nécessaire nouvelle évangélisation du monde qui nous entoure et notre sanctification.
Louis Renaudin
Cofondateur d'Oremus
7 – Que devraient faire nos évêques ?
Ils devraient faire ce qu’ils auraient dû faire depuis 20 ans : ils devraient chercher loyalement à connaître les familles de leurs diocèses qui souhaitent de telles célébrations et mesurer la demande plutôt que de la minorer ou de l’ignorer. S’ils ne veulent ou ne peuvent agir ainsi, il leur reste d’autres solutions simples et sages. Par exemple, mettre en place, dans trois ou quatre églises de leur diocèse, des célébrations de messes traditionnelles pour une année, et faire ensuite un vrai bilan de la situation, pourrait permettre de montrer là où les besoins sont réels et là où ils le seraient moins. Une telle politique exige de la loyauté et de la concertation dans un esprit de charité.
8 – Comment choisir ces lieux ?
La réponse est de bon sens. Il faut que les fidèles concernés – dont beaucoup de familles nombreuses avec de jeunes enfants – puissent participer à la célébration de la forme extraordinaire du rite romain sans avoir à parcourir de trop longues distances. Il suffit pour cela de reprendre l’esprit des circonscriptions administratives qui avec ses préfectures et sous-préfectures a œuvré à créer un maillage cohérent et accessible à tous. Dans cet esprit accorder des célébrations selon la forme extraordinaire dans une église convenable, à un horaire convenable, par un prêtre bien disposé et disponible, dans toutes les préfectures et sous-préfectures serait un gage de bonne foi et de grande charité.
9 – Cela suffira-t-il ?
Cela serait déjà un départ extraordinaire ! Maintenant rien n’empêche les fidèles là où ils sont plus organisés, ou plus nombreux, de solliciter des célébrations au niveau de chaque arrondissement pour les grandes villes, ou de chaque grande commune ou agglomération. Rien n’empêche les fidèles de faire des demandes au niveau des paroisses là où cela sera possible comme à Paris ou à Versailles.
10 – Mais n’est-ce pas laisser trop peu de champs aux fidèles ?
Soyons honnêtes, nous savons que les fidèles désireux de participer à la liturgie traditionnelle de l’Eglise sont très nombreux mais nous savons aussi que le nombre ne suffit pas. Pour l’instant, dans une majorité de cas – pas tous, et les exceptions augmentent chaque jour – le curé a refusé ou dit qu’il ne sait pas célébrer cette liturgie ou qu’il va réfléchir ou dit qu’il ne peut pas car il a peur des conséquences ou trouve toute sorte de prétexte pour botter en touche… Que faire, quand des curés, acteurs principaux du Motu Proprio, ne veulent pas ou ne peuvent pas l’appliquer ? Que demander dans ces circonstances aux fidèles désireux de participer à la liturgie traditionnelle ? Ce ne sont pas tous des héros ! Ils sont respectueux de leurs clercs et la plupart du temps, initier ou persister dans une demande impliquerait nécessairement de se mettre en conflit avec leurs prêtres et leurs évêques. C’est une chose, il faut l’avouer, difficile !
Voilà pourquoi nos vœux s’adressent d’abord et surtout à nos évêques. Nous voudrions qu’ils nous aiment et agissent pour qu’enfin la situation s’apaise et que tous les catholiques puissent passer ensemble avec leur particularité et sensibilité aux choses sérieuses : la nécessaire nouvelle évangélisation du monde qui nous entoure et notre sanctification.
Louis Renaudin
Cofondateur d'Oremus
Ce dimanche 13 janvier à 9h 30 sera célébrée dans l'église St LUBIN de Rambouillet une première messe selon la forme extraordinaire du rite latin. Merci de vous associer par la prière ou votre présence à cette grande première.
Renseignements : d.vannini@wanadoo.fr
Renseignements : d.vannini@wanadoo.fr
En vue de la constitution d’un groupe stable dans le cadre d’une demande de messe en semaine selon la forme extraordinaire dans le doyenné, les fidèles intéressés des villes du sud du diocèse de Nanterre (Antony / Bourg-la-Reine / Sceaux / Chatenay / Le-Plessis-Robinson / Clamart / Fontenay-aux-Roses) sont en train de se regrouper.
Renseignements et adhésions auprès de Gwendaël et Jérôme Poret, 3 rue des Graviers - 92160 Antony
mpsud92@gmail.com
Renseignements et adhésions auprès de Gwendaël et Jérôme Poret, 3 rue des Graviers - 92160 Antony
mpsud92@gmail.com
01 41 13 82 41 (répondeur) ou 06 74 90 97 14
Un groupe de fidèles de Mende et de ses environs s'organise en vue de demander l'application du Motu Proprio Summorum Pontificum dans le diocèse. Si vous êtes intéressés par cette démarche, vous pouvez prendre attache avec eux à l'adresse : francoise.rouffiac@wanadoo.fr
Mgr Fruchaud, évêque de St Brieuc Tréguier, a décidé d’accorder la célébration de la Messe de St Pie V tous les dimanches et fêtes à partir du 20 janvier. Celle-ci a lieu à 11h à la Basilique Notre-Dame d’Espérance à St Brieuc.
Renseignements : johannessamathieu@hotmail.com
Renseignements : johannessamathieu@hotmail.com
Un groupe se développe pour obtenir des célébrations selon la forme extraordinaire dans le diocèse de Carcassonne. Aidons-les !
Renseignement et adhésion : 06.07.60.91.22
http://motuproprio11.free.fr/
Renseignement et adhésion : 06.07.60.91.22
http://motuproprio11.free.fr/
Le mercredi 16 janvier, pour la fête du Coeur Immaculé de Marie, Refuge des pécheurs, la paroisse Saint-Eugène-Sainte-Cécile propose un deuxième pèlerinage marial (faisant suite à celui du 27 novembre à la rue du Bac).
19h : Départ à pied de l'église Saint-Eugène
19h45 : Arrivée à Notre-Dame des Victoires et chapelet pour la VIE
20h15 : Messe selon le missel du Bx Jean XXIII
19h : Départ à pied de l'église Saint-Eugène
19h45 : Arrivée à Notre-Dame des Victoires et chapelet pour la VIE
20h15 : Messe selon le missel du Bx Jean XXIII
Pour en savoir plus, consultez le site de Paix Liturgique :
www.paixliturgique.com