SOURCE - Jean-Claude Bésida - famillechretienne.fr - 15 septembre 2010
À l’heure où le Motu proprio fête ses trois ans, et où Benoît XVI arrive en Grande-Bretagne, notre reporter s’est rendu au centre de Londres. Là, il a constaté la cohabitation édifiante des rites dits « ordinaire » et « extraordinaire ».
C’est un dimanche comme les autres à l’église de l’Oratoire de Londres, dédiée au cœur immaculé de Marie et plus communément connue sous le nom de Brompton Road Oratory, dans le quartier chic de Kensington, à deux pas du Victoria & Albert Museum. L’église est vaste (la nef supplante celle de la cathédrale anglicane St Paul’s) et le programme de la journée dense : huit messes sont célébrées – en anglais naturellement, mais aussi en latin – selon le rite tridentin à 9 h et selon le novus ordo à 11 h. Bien sûr, à cause de sa localisation dans un des plus beaux quartiers de Londres, l’assistance paroissiale est plutôt chic. Mais ce qui frappe, c’est à la fois la diversité et le recueillement des fidèles.
Au banc de communion, se succèdent au long des six messes des petites filles en mantille blanche, un garçon encapuché à cheveux fluos, des Noirs, des Blancs, des Philippins, des Nigérians, des Espagnols de passage, des expatriés français venus en famille, un jeune couple branché à lunettes noires qu’on croirait échappé de la dernière rom-com (romantic comedy) avec Hugh Grant, des Jamaïquains barbichus avec pantalon à mi-fesses frangé sur des baskets usées, et des messieurs très dignes, en veste de tweed et missel relié sous le bras. Comme le dit drôlement un paroissien, « Ici, tout le monde est agenouillé devant Dieu : la duchesse comme sa femme de ménage venue des Philippines. »
Qu’est-ce qui attire ici tant de gens aussi différents ? Réponse d’Anne Hudson-Pressinger, une paroissienne qui appartient à l’une de ces vieilles familles britanniques restées catholiques depuis des siècles. Habillée des pieds à la tête dans une harmonie de roses vifs que seules les dames anglaises savent porter avec autant d’aplomb que de grâce : « Vous trouverez ici la colonne vertébrale de ce que l’Église catholique offre. Brompton Road est un des endroits où, en matière liturgique et doctrinale, le cœur de la tradition catholique est préservé et où il n’y a aucun compromis. Je suppose que c’est cela que les gens respectent. »
Bien sûr, certains paroissiens vous diront qu’ils apprécient la qualité du recueillement (« les enfants sont fascinés par la beauté de la liturgie » explique Anne, maman de cinq enfants et paroissienne depuis douze ans), la beauté des chants (la chorale est une des plus réputées du pays), mais tous insistent sur le fond : « ici, la présence réelle du Christ est honorée et il y a une très grande sécurité : vous n’aurez pas de surprise et vous savez que la qualité de la célébration sera constante. Cela aide à participer et à se concentrer sur ce qui est fondamental », explique John Worthington, un cinquantenaire au vaste front et au regard contemplatif, converti de l’anglicanisme il y a vingt ans.
Et le mot de la fin, c’est Virginia-Mary Forrester, venue avec une bonne partie de ses enfants (plus quelques gendres et belles-filles) et petits-enfants, qui nous l’offre : « Pourquoi nous fréquentons Brompton Road ? Pas à cause des chants, pas à cause du recueillement, pas à cause de la beauté de la liturgie. Mais tout simplement parce que c’est or-tho-doxe ! »
Jean-Claude Bésida
À l’heure où le Motu proprio fête ses trois ans, et où Benoît XVI arrive en Grande-Bretagne, notre reporter s’est rendu au centre de Londres. Là, il a constaté la cohabitation édifiante des rites dits « ordinaire » et « extraordinaire ».
C’est un dimanche comme les autres à l’église de l’Oratoire de Londres, dédiée au cœur immaculé de Marie et plus communément connue sous le nom de Brompton Road Oratory, dans le quartier chic de Kensington, à deux pas du Victoria & Albert Museum. L’église est vaste (la nef supplante celle de la cathédrale anglicane St Paul’s) et le programme de la journée dense : huit messes sont célébrées – en anglais naturellement, mais aussi en latin – selon le rite tridentin à 9 h et selon le novus ordo à 11 h. Bien sûr, à cause de sa localisation dans un des plus beaux quartiers de Londres, l’assistance paroissiale est plutôt chic. Mais ce qui frappe, c’est à la fois la diversité et le recueillement des fidèles.
Au banc de communion, se succèdent au long des six messes des petites filles en mantille blanche, un garçon encapuché à cheveux fluos, des Noirs, des Blancs, des Philippins, des Nigérians, des Espagnols de passage, des expatriés français venus en famille, un jeune couple branché à lunettes noires qu’on croirait échappé de la dernière rom-com (romantic comedy) avec Hugh Grant, des Jamaïquains barbichus avec pantalon à mi-fesses frangé sur des baskets usées, et des messieurs très dignes, en veste de tweed et missel relié sous le bras. Comme le dit drôlement un paroissien, « Ici, tout le monde est agenouillé devant Dieu : la duchesse comme sa femme de ménage venue des Philippines. »
Qu’est-ce qui attire ici tant de gens aussi différents ? Réponse d’Anne Hudson-Pressinger, une paroissienne qui appartient à l’une de ces vieilles familles britanniques restées catholiques depuis des siècles. Habillée des pieds à la tête dans une harmonie de roses vifs que seules les dames anglaises savent porter avec autant d’aplomb que de grâce : « Vous trouverez ici la colonne vertébrale de ce que l’Église catholique offre. Brompton Road est un des endroits où, en matière liturgique et doctrinale, le cœur de la tradition catholique est préservé et où il n’y a aucun compromis. Je suppose que c’est cela que les gens respectent. »
Bien sûr, certains paroissiens vous diront qu’ils apprécient la qualité du recueillement (« les enfants sont fascinés par la beauté de la liturgie » explique Anne, maman de cinq enfants et paroissienne depuis douze ans), la beauté des chants (la chorale est une des plus réputées du pays), mais tous insistent sur le fond : « ici, la présence réelle du Christ est honorée et il y a une très grande sécurité : vous n’aurez pas de surprise et vous savez que la qualité de la célébration sera constante. Cela aide à participer et à se concentrer sur ce qui est fondamental », explique John Worthington, un cinquantenaire au vaste front et au regard contemplatif, converti de l’anglicanisme il y a vingt ans.
Et le mot de la fin, c’est Virginia-Mary Forrester, venue avec une bonne partie de ses enfants (plus quelques gendres et belles-filles) et petits-enfants, qui nous l’offre : « Pourquoi nous fréquentons Brompton Road ? Pas à cause des chants, pas à cause du recueillement, pas à cause de la beauté de la liturgie. Mais tout simplement parce que c’est or-tho-doxe ! »
Jean-Claude Bésida