"Quant à l’usage du Missel de 1962, comme Forme extraordinaire de la Liturgie de la Messe, je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé.", dit Benoît XVI dans la Lettre aux évêques accompagnant le Motu Proprio Summorum Pontificum.
Et dans le texte même du Motu Proprio, il dit au paragraphe numéro 1 : « Il est donc permis de célébrer le Sacrifice de la Messe suivant l’édition type du Missel romain promulgué par le bienheureux Jean XXIII en 1962,et jamais abrogé… »
« Jamais abrogé » : par ces quelques mots, le Saint Père a mis fin - au moins en principe - à ce que certains ont affirmé, voulu faire croire et imposer au sein de l'Église latine : Non, la messe traditionnelle n'est pas, et n'a jamais été, interdite. Pour évident que cela puisse paraître aujourd'hui, encore fallait-il avoir le courage de le réaffirmer dans un contexte où l'on entendait encore trop souvent parler de « concession » ou de « parenthèse miséricordieuse » s'agissant de la célébration de la liturgie traditionnelle de l'Église. La vérité exige que l'on rappelle le scandale de l'interdiction de fait qui a existé - et qui hélas continue d'exister dans certains diocèses - quant à la célébration de la messe traditionnelle.
Ce rappel de l’évidente mauvaise volonté de nombreux évêques étant fait, il n’en reste pas moins que le Motu Proprio a incontestablement été suivi d'effets positifs concrets.
Alors que la plupart des effets du Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988 s'étaient atténués immédiatement après 1988, la croissance du nombre de lieux de culte traditionnels étant ensuite particulièrement faible, le Motu Proprio de 2007 a, comme on peut en juger après trois ans, des premiers fruits plus durables et dont tout porte à croire qu’ils vont s’amplifier, continuant à favoriser la croissance du nombre de célébrations de la forme extraordinaire du rite romain. Sur tous les continents, des Philippines au Canada et de la Pologne au Nigeria, la liturgie traditionnelle progresse. En France, plus de 80 célébrations dominicales nouvelles ont été mises en place depuis trois ans, sans compter les très nombreuses nouvelles célébrations en semaine, par des prêtres qui ne célébraient jusque là que selon le missel de Paul VI.
Cependant, compte tenu de l'apartheid liturgique qui sévissait avant le Motu Proprio Summorum Pontificum, ces avancées - quoique très généreuses de la part de ceux qui les ont mises en place - ne suffisent pas à répondre à la demande et restent très insuffisantes par rapport au nombre de demandeurs de telles célébrations au sein de leurs propres paroisses. Rappelons en outre une fois de plus, comme nous le développons plus bas, que tous les sondages que nous avons réalisés, mettent en évidence l’existence d’une demande au moins implicite du tiers des paroissiens dominicaux. Rappelons aussi que bien des fidèles de moins de 40 ans n’ont jamais assisté à une messe traditionnelle, l’expérience prouvant, quand ils la découvrent, que le nombre des « demandeurs » s’accroit encore.
Paix liturgique a été informée depuis trois ans de plus de 400 demandes d'application du Motu Proprio à travers les paroisses de France (rien que 35 à Paris). Cela ne signifie évidemment pas qu'il n'y en a pas eu d'autres. Sur ces groupes de demandeurs, plus d'une centaine se sont adressés à la Commission Ecclesia Dei pour solliciter son aide selon les termes du Motu Proprio depuis l'arrivée de Mgr Pozzo à la tête de cette institution en juillet 2009.
Le premier constat qui s'impose trois ans après la publication du Motu Proprio est donc que son application est largement sollicitée par les fidèles et globalement freinée ou combattue par une part notable de l'épiscopat.
Contrairement à ce qui a été martelé par les ennemis de la réconciliation ou les naïfs, les fidèles catholiques qui souhaiteraient vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire du rite romain sont nombreux… très nombreux ! Pour les évaluer, il ne suffit pas d'aller dans les quelques lieux de culte traditionnel déjà existants mais il convient de s'adresser à tous les catholiques. En effet, si quelques-uns ont fait le choix de quitter leur paroisses et de faire des kilomètres pour assister à la messe de leur préférence, force est de reconnaître qu'il ne s'agit que d'une minorité et que très nombreux sont les fidèles qui, bien que préférant la forme extraordinaire du rite romain, continuent de pratiquer dans leurs propres paroisses. A seul titre d'exemple, une très grande partie des jeunes (sans parler des prêtres et séminaristes diocésains toujours plus nombreux) que l'on croise au pèlerinage de Chartres organisé par l'Association Notre-Dame de Chrétienté ne pratiquent pas dans les chapelles et églises Ecclesia Dei mais viennent du monde diocésain qui n'applique généralement pas (encore ?) le Motu Proprio. Ils viennent trouver à Chartres quelque chose auquel ils aspirent et qu'ils ne trouvent pas ou ne peuvent pas mettre en œuvre dans leurs propres paroisses.
Ce constat fait sur le terrain et que chacun peut facilement vérifier en discutant à la sortie de n'importe quelle paroisse a été confirmé, comme nous le disons plus haut, à de nombreuses reprises par des enquêtes d'opinion réalisées par des instituts professionnels, indépendants et le plus souvent de renommée internationale.
Ces études concordantes dans le temps et dans l'espace sont d'ailleurs les seules études scientifiques jamais réalisées sur l'attachement des fidèles à la liturgie traditionnelle de l'Église. Ces études n'ont jamais été contredites ou démenties. En France, les ennemis de la paix liturgique préfèrent faire l'impasse. Dans les grands médias chrétiens, on ne parle pas des études d'opinion sur la liturgie, pour lesquels ces sondages n'existent pas plus que les demandes d'application du Motu Proprio.
Depuis dix ans, ce sont en effet près de 10 sondages qui ont été commandités par Paix Liturgique et ses amis : en France au niveau national (2001, 2006 et 2008) comme diocésain (Versailles, Paris et bientôt Saint-Denis), mais aussi en Italie, au Portugal, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Si rien n'en a filtré en France, la presse étrangère est pour sa part plus objective et relaie volontiers ces enquêtes d'opinion.
Il ressort clairement de tous ces travaux qu'environ 35% des pratiquants catholiques désirent assister à la forme "extraordinaire" de l'unique rite romain, soit tous les dimanches (20% des pratiquants), soit au moins une fois par mois (15% de plus !).
Ces données chiffrées et objectives ne sont pas le résultat de quelques esprits partisans ou idéologues. Rappelons qu'ils sont donnés par des instituts profanes, neutres et professionnels. Surtout, toutes ces appréciations sont confortées par l'observation du nombre croissant de séminaristes qui rejoignent les séminaires ouverts à la liturgie traditionnelle tandis que dans le même temps les séminaires d'où la forme extraordinaire du rite romain est bannie voient leurs effectifs en chute libre et régulière (voir lettre de Paix Liturgique N°238 du 9 juillet 2010). Bref, et la rigueur statistique des sondages et le fait que de nouvelles générations de séminaristes qui auraient volontiers rejoint les séminaires diocésains, choisissent d'embrasser toute la richesse liturgique de l'Église, rendent justice à l'acte juste et généreux accompli par Benoît XVI en 2007.
Rome a parlé, les demandes d'application du Motu Proprio s'amplifient, les séminaires traditionnels se développent, une partie croissante du jeune clergé diocésain manifeste de l'intérêt pour cette forme liturgique, quelques évêques osent marcher dans la voie de réconciliation et de restauration liturgique ouverte par le Saint Père : tout cela est source d'espérance.
Une réconciliation de tous les catholiques, par-delà leurs sensibilités propres, unis autour du Siège de Pierre, est-elle possible ?
En réalité, au stade actuel de la crise de l'Église, elle est même la seule voie possible, en France par exemple, pour la survie des paroisses… et des diocèses. Curés de paroisse et évêques doivent opérer un retournement de mentalité, difficile mais pas impossible, puisque certains s’y emploient. Les meilleurs analystes d’entre eux remarquent d’ailleurs qu’une part notable du monde traditionaliste a lui-même, dans toutes ses composantes, procédé à une recomposition qui s’adapte à la ligne du Motu Proprio : obligés et s’obligeant à une posture d’immigrés, ils redeviennent dans les paroisses, les diocèses, les séminaires, présents et agissants. Pour adapter le mot célèbre, ils n’ont rien oublié liturgiquement – en quoi le Motu Proprio les encourage – mais ils ont beaucoup appris. Et le bon sens invite à compter avec eux.
COMMENT PARVENIR À RECONSTRUIRE LITURGIQUEMENT ?
C’est très simple, trop simple sans doute : appliquer le Motu Proprio : le rite traditionnel n’a « jamais été abrogé ». Trois ans après Summorum Pontificum, il conviendrait de s’apercevoir que l’on n’est plus sous le régime du Motu Proprio de 1988, aux termes duquel seul l'évêque pouvait concéder la célébration du missel de Jean XXIII. On nous a répété à satiété que la réforme liturgique de Paul VI ne « prenait pas » parce qu’elle avait été mal expliquée. Alors on l’a expliquée, expliquée, expliquée. Sans le moindre succès. Pourquoi ne pas expliquer un tout petit peu aux fidèles quels droits leur confirme le Motu Proprio de 2007 ? Il est probable que, pour le coup, ils comprendraient tout de suite, et… qu’ils en profiteraient. A fortiori, faut-il au minimum arrêter les procédures abusives ou les réserves illégales que l'on oppose encore aux demandes qui sont faites dans les paroisses (comme nous le disions plus haut, un nombre encore significatif de catholiques pratiquants ignorent l'existence du Motu Proprio : 18% en France mais 42% au Portugal et 37% en Grande-Bretagne…).
La paix et la réconciliation sont à portée de main. Certains de nos pasteurs, qui hésitent ou même qui se refusent à la saisir, se préparent-ils à une nouvelle guérilla administrative de 20 ans, comme après le Motu Proprio de 1988 ? Ce serait qu’ils préfèrent l’extinction de la vie liturgique, déjà largement commencée. Mais, à Dieu ne plaise, la mort ne l’emportera pas, car de plus en plus nombreux sont ceux qui veulent une renaissance liturgique. Ils savent qu’elle passe nécessairement par un « retour », c'est-à-dire concrètement par une banalisation de la liturgie traditionnelle.
Et dans le texte même du Motu Proprio, il dit au paragraphe numéro 1 : « Il est donc permis de célébrer le Sacrifice de la Messe suivant l’édition type du Missel romain promulgué par le bienheureux Jean XXIII en 1962,et jamais abrogé… »
« Jamais abrogé » : par ces quelques mots, le Saint Père a mis fin - au moins en principe - à ce que certains ont affirmé, voulu faire croire et imposer au sein de l'Église latine : Non, la messe traditionnelle n'est pas, et n'a jamais été, interdite. Pour évident que cela puisse paraître aujourd'hui, encore fallait-il avoir le courage de le réaffirmer dans un contexte où l'on entendait encore trop souvent parler de « concession » ou de « parenthèse miséricordieuse » s'agissant de la célébration de la liturgie traditionnelle de l'Église. La vérité exige que l'on rappelle le scandale de l'interdiction de fait qui a existé - et qui hélas continue d'exister dans certains diocèses - quant à la célébration de la messe traditionnelle.
Ce rappel de l’évidente mauvaise volonté de nombreux évêques étant fait, il n’en reste pas moins que le Motu Proprio a incontestablement été suivi d'effets positifs concrets.
Alors que la plupart des effets du Motu Proprio Ecclesia Dei de 1988 s'étaient atténués immédiatement après 1988, la croissance du nombre de lieux de culte traditionnels étant ensuite particulièrement faible, le Motu Proprio de 2007 a, comme on peut en juger après trois ans, des premiers fruits plus durables et dont tout porte à croire qu’ils vont s’amplifier, continuant à favoriser la croissance du nombre de célébrations de la forme extraordinaire du rite romain. Sur tous les continents, des Philippines au Canada et de la Pologne au Nigeria, la liturgie traditionnelle progresse. En France, plus de 80 célébrations dominicales nouvelles ont été mises en place depuis trois ans, sans compter les très nombreuses nouvelles célébrations en semaine, par des prêtres qui ne célébraient jusque là que selon le missel de Paul VI.
Cependant, compte tenu de l'apartheid liturgique qui sévissait avant le Motu Proprio Summorum Pontificum, ces avancées - quoique très généreuses de la part de ceux qui les ont mises en place - ne suffisent pas à répondre à la demande et restent très insuffisantes par rapport au nombre de demandeurs de telles célébrations au sein de leurs propres paroisses. Rappelons en outre une fois de plus, comme nous le développons plus bas, que tous les sondages que nous avons réalisés, mettent en évidence l’existence d’une demande au moins implicite du tiers des paroissiens dominicaux. Rappelons aussi que bien des fidèles de moins de 40 ans n’ont jamais assisté à une messe traditionnelle, l’expérience prouvant, quand ils la découvrent, que le nombre des « demandeurs » s’accroit encore.
Paix liturgique a été informée depuis trois ans de plus de 400 demandes d'application du Motu Proprio à travers les paroisses de France (rien que 35 à Paris). Cela ne signifie évidemment pas qu'il n'y en a pas eu d'autres. Sur ces groupes de demandeurs, plus d'une centaine se sont adressés à la Commission Ecclesia Dei pour solliciter son aide selon les termes du Motu Proprio depuis l'arrivée de Mgr Pozzo à la tête de cette institution en juillet 2009.
Le premier constat qui s'impose trois ans après la publication du Motu Proprio est donc que son application est largement sollicitée par les fidèles et globalement freinée ou combattue par une part notable de l'épiscopat.
Contrairement à ce qui a été martelé par les ennemis de la réconciliation ou les naïfs, les fidèles catholiques qui souhaiteraient vivre leur foi au rythme de la forme extraordinaire du rite romain sont nombreux… très nombreux ! Pour les évaluer, il ne suffit pas d'aller dans les quelques lieux de culte traditionnel déjà existants mais il convient de s'adresser à tous les catholiques. En effet, si quelques-uns ont fait le choix de quitter leur paroisses et de faire des kilomètres pour assister à la messe de leur préférence, force est de reconnaître qu'il ne s'agit que d'une minorité et que très nombreux sont les fidèles qui, bien que préférant la forme extraordinaire du rite romain, continuent de pratiquer dans leurs propres paroisses. A seul titre d'exemple, une très grande partie des jeunes (sans parler des prêtres et séminaristes diocésains toujours plus nombreux) que l'on croise au pèlerinage de Chartres organisé par l'Association Notre-Dame de Chrétienté ne pratiquent pas dans les chapelles et églises Ecclesia Dei mais viennent du monde diocésain qui n'applique généralement pas (encore ?) le Motu Proprio. Ils viennent trouver à Chartres quelque chose auquel ils aspirent et qu'ils ne trouvent pas ou ne peuvent pas mettre en œuvre dans leurs propres paroisses.
Ce constat fait sur le terrain et que chacun peut facilement vérifier en discutant à la sortie de n'importe quelle paroisse a été confirmé, comme nous le disons plus haut, à de nombreuses reprises par des enquêtes d'opinion réalisées par des instituts professionnels, indépendants et le plus souvent de renommée internationale.
Ces études concordantes dans le temps et dans l'espace sont d'ailleurs les seules études scientifiques jamais réalisées sur l'attachement des fidèles à la liturgie traditionnelle de l'Église. Ces études n'ont jamais été contredites ou démenties. En France, les ennemis de la paix liturgique préfèrent faire l'impasse. Dans les grands médias chrétiens, on ne parle pas des études d'opinion sur la liturgie, pour lesquels ces sondages n'existent pas plus que les demandes d'application du Motu Proprio.
Depuis dix ans, ce sont en effet près de 10 sondages qui ont été commandités par Paix Liturgique et ses amis : en France au niveau national (2001, 2006 et 2008) comme diocésain (Versailles, Paris et bientôt Saint-Denis), mais aussi en Italie, au Portugal, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Si rien n'en a filtré en France, la presse étrangère est pour sa part plus objective et relaie volontiers ces enquêtes d'opinion.
Il ressort clairement de tous ces travaux qu'environ 35% des pratiquants catholiques désirent assister à la forme "extraordinaire" de l'unique rite romain, soit tous les dimanches (20% des pratiquants), soit au moins une fois par mois (15% de plus !).
Ces données chiffrées et objectives ne sont pas le résultat de quelques esprits partisans ou idéologues. Rappelons qu'ils sont donnés par des instituts profanes, neutres et professionnels. Surtout, toutes ces appréciations sont confortées par l'observation du nombre croissant de séminaristes qui rejoignent les séminaires ouverts à la liturgie traditionnelle tandis que dans le même temps les séminaires d'où la forme extraordinaire du rite romain est bannie voient leurs effectifs en chute libre et régulière (voir lettre de Paix Liturgique N°238 du 9 juillet 2010). Bref, et la rigueur statistique des sondages et le fait que de nouvelles générations de séminaristes qui auraient volontiers rejoint les séminaires diocésains, choisissent d'embrasser toute la richesse liturgique de l'Église, rendent justice à l'acte juste et généreux accompli par Benoît XVI en 2007.
Rome a parlé, les demandes d'application du Motu Proprio s'amplifient, les séminaires traditionnels se développent, une partie croissante du jeune clergé diocésain manifeste de l'intérêt pour cette forme liturgique, quelques évêques osent marcher dans la voie de réconciliation et de restauration liturgique ouverte par le Saint Père : tout cela est source d'espérance.
Une réconciliation de tous les catholiques, par-delà leurs sensibilités propres, unis autour du Siège de Pierre, est-elle possible ?
En réalité, au stade actuel de la crise de l'Église, elle est même la seule voie possible, en France par exemple, pour la survie des paroisses… et des diocèses. Curés de paroisse et évêques doivent opérer un retournement de mentalité, difficile mais pas impossible, puisque certains s’y emploient. Les meilleurs analystes d’entre eux remarquent d’ailleurs qu’une part notable du monde traditionaliste a lui-même, dans toutes ses composantes, procédé à une recomposition qui s’adapte à la ligne du Motu Proprio : obligés et s’obligeant à une posture d’immigrés, ils redeviennent dans les paroisses, les diocèses, les séminaires, présents et agissants. Pour adapter le mot célèbre, ils n’ont rien oublié liturgiquement – en quoi le Motu Proprio les encourage – mais ils ont beaucoup appris. Et le bon sens invite à compter avec eux.
COMMENT PARVENIR À RECONSTRUIRE LITURGIQUEMENT ?
C’est très simple, trop simple sans doute : appliquer le Motu Proprio : le rite traditionnel n’a « jamais été abrogé ». Trois ans après Summorum Pontificum, il conviendrait de s’apercevoir que l’on n’est plus sous le régime du Motu Proprio de 1988, aux termes duquel seul l'évêque pouvait concéder la célébration du missel de Jean XXIII. On nous a répété à satiété que la réforme liturgique de Paul VI ne « prenait pas » parce qu’elle avait été mal expliquée. Alors on l’a expliquée, expliquée, expliquée. Sans le moindre succès. Pourquoi ne pas expliquer un tout petit peu aux fidèles quels droits leur confirme le Motu Proprio de 2007 ? Il est probable que, pour le coup, ils comprendraient tout de suite, et… qu’ils en profiteraient. A fortiori, faut-il au minimum arrêter les procédures abusives ou les réserves illégales que l'on oppose encore aux demandes qui sont faites dans les paroisses (comme nous le disions plus haut, un nombre encore significatif de catholiques pratiquants ignorent l'existence du Motu Proprio : 18% en France mais 42% au Portugal et 37% en Grande-Bretagne…).
La paix et la réconciliation sont à portée de main. Certains de nos pasteurs, qui hésitent ou même qui se refusent à la saisir, se préparent-ils à une nouvelle guérilla administrative de 20 ans, comme après le Motu Proprio de 1988 ? Ce serait qu’ils préfèrent l’extinction de la vie liturgique, déjà largement commencée. Mais, à Dieu ne plaise, la mort ne l’emportera pas, car de plus en plus nombreux sont ceux qui veulent une renaissance liturgique. Ils savent qu’elle passe nécessairement par un « retour », c'est-à-dire concrètement par une banalisation de la liturgie traditionnelle.