SOURCE - Le Barroux - F. Louis-Marie, o. s. b., abbé - Lettre aux Amis du Monastère - 8 septembre 2010
Êtes-vous allé récemment aux Bernardins ? Non ? Eh bien, tant mieux pour vous, surtout si vous avez l’irascible bien développé. Vous risqueriez d’y perdre votre calme, comme certains qui n’ont pas hésité à laisser un message sur le livre d’or : « Quel outrage à la pauvreté en ces temps si difficiles... Atterrant ! … Décourageant, écoeurant dans un si beau lieu... » De quoi s’agit-il ? De plaques de verre brisées, de traces de livres brûlés imprimées sur un mur blanc et enfin de cloches entassées dans un coin sombre.
C’est pourtant en ce même cadre des Bernardins que Benoît XVI a rappelé l’horreur de toute laideur qu’avaient les anciens moines, pères de la culture européenne. Les paroles du pape, citant saint Bernard, visaient avant tout le chant, mais les principes énoncés valent pour l’art en général : « La cacophonie d’un chant mal exécuté (est) comme une chute dans la regio dissimilitudinis, la région de la dissimilitude… » Qu’est-ce qu’il voulait nous dire par là ?
Quelle dissimilitude et par rapport à quelle référence ? La réponse est simple : c’est la nature des choses. En adaptant les paroles du Saint-Père, on peut dire que le génie artistique consiste à reconnaître attentivement avec les oreilles et les yeux du coeur les lois constitutives de l’harmonie de la création, les formes essentielles de l’être émises par le Créateur dans le monde et en l’homme. Le génie est d’inventer un art digne de Dieu et qui soit, en même temps, digne de l’homme et qui proclame hautement cette dignité.
Dom Gérard disait plus simplement que le véritable art passe « par une sensibilité qui touche assez de terre pour nous hausser avec force et douceur vers les hauteurs de la Terre désirable. »
Mais existe-t-il encore des artistes capables de répondre à l’harmonie du Créateur et à la soif de transcendance des âmes? Oui. Ils existent. Mais ils doivent se battre souvent contre la horde sauvage des soldats du non-être qui, eux, sont soutenus par de richissimes mécènes, par l’État et, malheureusement, parfois par des institutions ecclésiastiques.
Prions donc pour nos artistes, les vrais, pour qu’ils puissent percer, qu’ils puissent être soutenus par ceux qui en ont les moyens. Et prions aussi pour les autres, qui, de façon consciente ou non, participent à la destruction des racines chrétiennes de notre continent.
+ F. Louis-Marie, o. s. b., abbé
Êtes-vous allé récemment aux Bernardins ? Non ? Eh bien, tant mieux pour vous, surtout si vous avez l’irascible bien développé. Vous risqueriez d’y perdre votre calme, comme certains qui n’ont pas hésité à laisser un message sur le livre d’or : « Quel outrage à la pauvreté en ces temps si difficiles... Atterrant ! … Décourageant, écoeurant dans un si beau lieu... » De quoi s’agit-il ? De plaques de verre brisées, de traces de livres brûlés imprimées sur un mur blanc et enfin de cloches entassées dans un coin sombre.
C’est pourtant en ce même cadre des Bernardins que Benoît XVI a rappelé l’horreur de toute laideur qu’avaient les anciens moines, pères de la culture européenne. Les paroles du pape, citant saint Bernard, visaient avant tout le chant, mais les principes énoncés valent pour l’art en général : « La cacophonie d’un chant mal exécuté (est) comme une chute dans la regio dissimilitudinis, la région de la dissimilitude… » Qu’est-ce qu’il voulait nous dire par là ?
Quelle dissimilitude et par rapport à quelle référence ? La réponse est simple : c’est la nature des choses. En adaptant les paroles du Saint-Père, on peut dire que le génie artistique consiste à reconnaître attentivement avec les oreilles et les yeux du coeur les lois constitutives de l’harmonie de la création, les formes essentielles de l’être émises par le Créateur dans le monde et en l’homme. Le génie est d’inventer un art digne de Dieu et qui soit, en même temps, digne de l’homme et qui proclame hautement cette dignité.
Dom Gérard disait plus simplement que le véritable art passe « par une sensibilité qui touche assez de terre pour nous hausser avec force et douceur vers les hauteurs de la Terre désirable. »
Mais existe-t-il encore des artistes capables de répondre à l’harmonie du Créateur et à la soif de transcendance des âmes? Oui. Ils existent. Mais ils doivent se battre souvent contre la horde sauvage des soldats du non-être qui, eux, sont soutenus par de richissimes mécènes, par l’État et, malheureusement, parfois par des institutions ecclésiastiques.
Prions donc pour nos artistes, les vrais, pour qu’ils puissent percer, qu’ils puissent être soutenus par ceux qui en ont les moyens. Et prions aussi pour les autres, qui, de façon consciente ou non, participent à la destruction des racines chrétiennes de notre continent.
+ F. Louis-Marie, o. s. b., abbé