SOURCE - summorum-pontificum.fr - 7 février 2011
Dans un article publié dans le Présent dans ce samedi, Jean Madiran revient sur le colloque des Franciscains de l’Immaculée consacré au concile Vatican II, colloque que j’avais annoncé et dont j’ai fait un contre-rendu par la suite, à partir de diverses sources.
Il me semble important de signaler cet article de Jean Madiran car il appartient à la génération de ceux qui ont vécu le Concile et qui ont subi le drame de l’après-concile. Je sais bien qu’il existe un réflexe chez certains de ne pas vouloir prendre en compte les propos de Madiran sous prétexte qu’il serait un polémiste ou en raison de ses idées politiques. J’estime qu’il ne s’agit pas de bonnes raisons.
Le Père Congar, éminent théologien, acteur d’importance au Concile, n’avait pas hésité à dialoguer épistolairement avec Jean Madiran, correspondance publié par la suite dans Itinéraires, puis en un ouvrage intitulé Le Concile en question (DMM). Ceux qui ont assisté, par exemple aux congrès de Lausanne, doivent se souvenir qu’en 1967 Jean Madiran débuta sa conférence sur la loi naturelle en précisant que les précédents congrès s’étaient déjà appuyés sur les textes conciliaires et il apportait cette précision que je retrouve dans les actes de celui de 1967 :
« Ce qui devait être fait a été fait en son temps. Nous ne nous attarderons pas à remettre en cause ce qui est définitivement acquis ».
Mais il est vrai, en même temps, que la réforme liturgique de 1969 et la rapide application du concile au nom de l’esprit du concile a changé la donne. D’une certaine manière, l’application du Concile a éclairé d’une lumière crue le Concile lui-même et ses intentions.
Ce rappel, étant fait, voici un extrait de l’article de Jean Madiran. Je souligne au passage que pour que nous puissions lire de tel article, souvent repris sur nos blogs, il faut qu’une telle presse catholique existe. Il faut donc la lire, la soutenir, s’y abonner comme il faut lire et soutenir le réseau Riposte Catholique (cf. la colonne de droite). La bataille se livre là aujourd’hui. Les blogs sont nécessaires pour la rapidité de l’information, voire le complément d’information. Mais nous avons besoin de la presse catholique pour l’information et la réflexion.
Ce rappel, étant fait, voici un extrait de l’article de Jean Madiran. Je souligne au passage que pour que nous puissions lire de tel article, souvent repris sur nos blogs, il faut qu’une telle presse catholique existe. Il faut donc la lire, la soutenir, s’y abonner comme il faut lire et soutenir le réseau Riposte Catholique (cf. la colonne de droite). La bataille se livre là aujourd’hui. Les blogs sont nécessaires pour la rapidité de l’information, voire le complément d’information. Mais nous avons besoin de la presse catholique pour l’information et la réflexion.
II. – Qui donc est responsable du « post-Concile » ? – Il a été fortement débattu, pendant le colloque, du point de savoir si le post-Concile appartient ou non au Concile.
Sur ce point comme sur d’autres, le simple fidèle a depuis longtemps une opinion assurée : le Concile a été appliqué bien ou mal, mais en tout cas appliqué par ceux qui l’avaient fait ; c’est-à-dire que, quoi qu’il en soit du texte de sa loi, cette loi a été mise en œuvre par le législateur lui-même et selon ce qui était son intention.
Emile Poulat fait observer que dans la société civile, ce n’est pas le législateur qui est chargé d’appliquer la loi. Est-ce mieux ? Ce n’est pas sûr. En tout cas ce sont bien les évêques du Concile qui ont été responsables du post-Concile. Il en est de même pour Paul VI qui pendant quinze ans, de 1963 à 1978, fut le pape du Concile, du post-Concile, et des destructions dont nous subissons les conséquences.
III. – L’attentat doctrinal. – Il a été dit au colloque que l’erreur du post-Concile fut de « dogmatiser un Concile qui voulait être pastoral ». Qui voulait ? Disons mieux : qui prétendait n’être que pastoral. Mais il est difficile de croire qu’évêques et théologiens ne s’apercevaient nullement de la rupture doctrinale sous-entendue par ce qu’ils faisaient.
Le simple fidèle a parfaitement entendu que Vatican II se proclamait « pastoral » par distinction explicite d’avec « doctrinal ». Mais il a remarqué aussitôt que ces énoncés pastoraux avaient d’inévitables et dramatiques implications doctrinales : il le constatait, entre autres, par la suppression radicale des catéchismes traditionnels, remplacés par rien. Il le constatait aussi par l’interdiction illégitime de la messe séculaire, remplacée par une improvisation de quelques mois.
IV. – Trier et rétracter. – Bien entendu, en maints endroits Vatican II rappelle, dans un langage plus ou moins précis, des vérités dogmatiques : elles sont telles non point par sa propre autorité qui n’est que pastorale, mais par l’autorité des conciles antérieurs qui les ont définies. La page se tourne sur l’invention baroque d’un « magistère pastoral » s’affichant comme magistère non doctrinal mais égal voire supérieur au magistère doctrinal. Le simple fidèle se rappelle que ce « magistère non doctrinal » attribuait à son concile, en bloc, « autant d’autorité et plus d’importance » que le concile de Nicée. Le bloc se fissure, il est crevassé.