SOURCE - Jean-Marie Guénois - Le Figaro - 13 mai 2011
Le Vatican a publié des normes pour mieux accompagner le retour partiel à l'ancien rite autorisé par Benoît XVI en 2007.
Le nombre des messes célébrées en latin a doublé en France depuis bientôt quatre ans. Précisément depuis le 7 juillet 2007 où Benoît XVI a permis aux catholiques qui le désiraient de suivre la messe selon le missel de 1962, avant la réforme liturgique du Concile Vatican II.
Très sensible au sujet, le Pape allemand avait ainsi publié un motu proprio, décret définissant deux formes de la liturgie romaine: «ordinaire» pour la messe conciliaire; «extraordinaire» pour la messe préconciliaire. Il s'était donné trois années pour évaluer sa mise en œuvre.
Après ce temps d'observation, le Saint-Siège a publié vendredi une «instruction» pour préciser quatre points.
L'esprit de cette réforme tout d'abord: il n'y a pas de «contradiction» entre les rites. La liturgie ancienne est considérée comme «un trésor à conserver précieusement». Pour autant, cette mixité doit «favoriser la réconciliation au sein de l'Église». Et s'il est demandé aux évêques d'accueillir «généreusement» les groupes qui désirent des messes en latin, Rome attend en retour que «jamais» ces fidèles n'aident ou n'appartiennent à des groupes qui «nient la validité ou la légitimité» de la forme ordinaire de la messe ou «s'opposent au Pontife romain».
Second point: alors que le motu proprio exigeait, pour être recevable, que toute demande de messe extraordinaire émane d'un groupe «stable» issu de la même paroisse, cette condition géographique disparaît. Désormais, les demandeurs peuvent même appartenir à des diocèses différents.
Troisième ajustement: Rome «suggère» mais sans l'imposer que les évêques prévoient que leurs séminaristes puissent apprendre à célébrer selon l'ancien rite.
Enfin, le Saint-Siège rappelle que la commission Ecclesia Dei, qui dépend de la congrégation pour la Doctrine de la foi, est compétente «en tant que supérieur hiérarchique» - donc au-dessus des évêques - pour appliquer le motu proprio et gérer les éventuels conflits.
À ce jour, seuls trois diocèses (Mende, Viviers, Châlons-en-Champagne) n'appliquent pas encore le motu proprio. Mais, il y a quatre ans, c'était près de la moitié des cent diocèses français qui n'ouvraient pas cette possibilité pourtant permise par Jean-Paul II en 1988. Un épiscopat français plutôt bon élève comparé à l'épiscopat allemand qui résiste à ce retour de l'ancien rite.
Christian Marquant, président de l'association Paix liturgique (4000 adhérents), milite pour la messe en latin et reconnaît ces «progrès». Mais il regrette que certains diocèses ne permettent cette messe «qu'une fois par mois ou à des horaires impossibles pour les familles». Il soutient que «500 demandes» ne seraient pas satisfaites. En attendant, chaque dimanche, 200 messes «extraordinaires» sont célébrées en latin et 15.000 messes «ordinaires» en français.
Le Vatican a publié des normes pour mieux accompagner le retour partiel à l'ancien rite autorisé par Benoît XVI en 2007.
Le nombre des messes célébrées en latin a doublé en France depuis bientôt quatre ans. Précisément depuis le 7 juillet 2007 où Benoît XVI a permis aux catholiques qui le désiraient de suivre la messe selon le missel de 1962, avant la réforme liturgique du Concile Vatican II.
Très sensible au sujet, le Pape allemand avait ainsi publié un motu proprio, décret définissant deux formes de la liturgie romaine: «ordinaire» pour la messe conciliaire; «extraordinaire» pour la messe préconciliaire. Il s'était donné trois années pour évaluer sa mise en œuvre.
Après ce temps d'observation, le Saint-Siège a publié vendredi une «instruction» pour préciser quatre points.
L'esprit de cette réforme tout d'abord: il n'y a pas de «contradiction» entre les rites. La liturgie ancienne est considérée comme «un trésor à conserver précieusement». Pour autant, cette mixité doit «favoriser la réconciliation au sein de l'Église». Et s'il est demandé aux évêques d'accueillir «généreusement» les groupes qui désirent des messes en latin, Rome attend en retour que «jamais» ces fidèles n'aident ou n'appartiennent à des groupes qui «nient la validité ou la légitimité» de la forme ordinaire de la messe ou «s'opposent au Pontife romain».
Second point: alors que le motu proprio exigeait, pour être recevable, que toute demande de messe extraordinaire émane d'un groupe «stable» issu de la même paroisse, cette condition géographique disparaît. Désormais, les demandeurs peuvent même appartenir à des diocèses différents.
Troisième ajustement: Rome «suggère» mais sans l'imposer que les évêques prévoient que leurs séminaristes puissent apprendre à célébrer selon l'ancien rite.
Enfin, le Saint-Siège rappelle que la commission Ecclesia Dei, qui dépend de la congrégation pour la Doctrine de la foi, est compétente «en tant que supérieur hiérarchique» - donc au-dessus des évêques - pour appliquer le motu proprio et gérer les éventuels conflits.
À ce jour, seuls trois diocèses (Mende, Viviers, Châlons-en-Champagne) n'appliquent pas encore le motu proprio. Mais, il y a quatre ans, c'était près de la moitié des cent diocèses français qui n'ouvraient pas cette possibilité pourtant permise par Jean-Paul II en 1988. Un épiscopat français plutôt bon élève comparé à l'épiscopat allemand qui résiste à ce retour de l'ancien rite.
Christian Marquant, président de l'association Paix liturgique (4000 adhérents), milite pour la messe en latin et reconnaît ces «progrès». Mais il regrette que certains diocèses ne permettent cette messe «qu'une fois par mois ou à des horaires impossibles pour les familles». Il soutient que «500 demandes» ne seraient pas satisfaites. En attendant, chaque dimanche, 200 messes «extraordinaires» sont célébrées en latin et 15.000 messes «ordinaires» en français.